vendredi 26 avril 2024

André Chassaigne Député du Puy-Dôme


 

Léon Deffontaines : « La voix de la France doit être réaffirmée plutôt que diluée »

Nous entamons ce mercredi avec Léon Deffontaines (PCF) une série d’interviews des principales têtes de liste aux élections européennes. Le jeune homme de 28 ans, qui conduit une liste communiste d’ouverture, mène campagne en tendant la main aux orphelins du « non » au référendum de 2005 sur la constitution européenne et en mettant le travail au cœur de son projet dans la ligne de Fabien Roussel, son mentor.

Vous êtes candidat aux élections européennes mais vous voulez moins d’Europe. Est-ce cohérent ?

« C’est d’autant plus cohérent que la question posée est de savoir quelle Europe nous voulons. Nous avons besoin de coopération européenne mais pas de l’Europe que nous subissons, qui tend à légiférer sur tout. Nous devons réaffirmer ce qu’était l’Europe à l’origine, une coopération entre États souverains. »

Vous êtes candidat aux élections européennes mais vous voulez moins d’Europe. Est-ce cohérent ?

« C’est d’autant plus cohérent que la question posée est de savoir quelle Europe nous voulons. Nous avons besoin de coopération européenne mais pas de l’Europe que nous subissons, qui tend à légiférer sur tout. Nous devons réaffirmer ce qu’était l’Europe à l’origine, une coopération entre États souverains. »

« Il faut rester dans l’institution, mais la transformer, donc sortir de certains traités. Sur l’énergie par exemple, nous sommes pour une remise en cause du marché européen de l’électricité. Il faut soumettre au référendum de nouvelles règles européennes. La France est le peuple européen le plus méfiant vis-à-vis de l’Europe. Cela ne s’arrangera pas si on n’est pas capable de reprendre la main sur les décisions prises au niveau européen. »

« Je ne serai pas député européen mais député de la France au Parlement européen »


 

jeudi 25 avril 2024

Les mercenaires de la finance, lettre d’avril 2024


 Edito d’André Chassaigne, lettre des députés, avril 2024

Le déficit public de la France a atteint 5,5% du produit intérieur brut (PIB) sur l’année 2023, contre les 4,9% prévus par le budget imposé au Parlement à l’automne. Une véritable sortie de piste pas totalement inattendue tant les prévisions du gouvernement étaient optimistes. Le Haut Conseil des finances publiques avait d’ailleurs appelé à une forme de prudence concernant ces chiffres.

Loin de reconnaître une erreur d’appréciation ou de remettre en cause sa politique économique et budgétaire, le grand maître de la stratégie du choc, Bruno Le Maire, s’est empressé d’annoncer sa « détermination totale » à trouver des « économies complémentaires »… tout en démentant avec virulence la mise en place d’un plan d’austérité !

Pris en flagrant délit de débâcle budgétaire, le Premier ministre s’est lui lancé dans une énième offensive contre les chômeurs désignés comme profiteurs. Quand il s’agit d’accélérer la destruction des acquis sociaux pour ne pas s’en prendre aux vrais responsables, le chef de bande tire plus vite que son ombre.

A l’opposé, dans leur course au grisbi, les mercenaires de la finance oublient qu’en France, en 2023, 100 milliards d’euros de dividendes ont été versés aux actionnaires et près de 200 milliards d’euros d’aides l’ont été aux grandes entreprises, sans critères et sans contreparties.

Invités à nous rendre à Bercy pour des consultations visant à trouver de nouvelles pistes pour racler les fonds de tiroir et faire la poche des citoyens, nous avons refusé de participer à cette mascarade. Nous sommes convaincus que ce sont sur les recettes et non sur les dépenses qu’il est urgent d’agir. Nos propositions en la matière sont nombreuses, sérieuses et soutenues par nos concitoyens.

Comme toujours, le gouvernement agit dans la précipitation et veut taper fort. Des coupes brutales sont à prévoir dans tous les secteurs, y compris dans ceux qui sont en souffrance. Convoquées le 9 avril, nos collectivités pourraient elles aussi être mises à rude épreuve, ce qui aura inévitablement des conséquences directes sur la vie de nos concitoyens.

Le 30 mai, lors de notre journée réservée, nous ferons entendre une autre voix et mettrons à l’ordre du jour des textes pour contraindre le gouvernement et la majorité à débattre et à se prononcer sur des sujets qu’ils refusent d’aborder. Ce sera notamment le cas du CETA que l’exécutif bloque délibérément pour ne pas affronter le refus de la représentation nationale.

Royaume-Uni : la loi sur l’expulsion des migrants vers le Rwanda suscite un tollé

Le projet du Royaume-Uni d’expulser des migrants vers le Rwanda a été validé lundi 22 avril. Le premier ministre Rishi Sunak a assuré que rien n’empêchera son exécution et que les premiers charters pourraient décoller d’ici 10 à 12 semaines. Le texte est unanimement dénoncé par les associations de défense des droits et l’ONU appelle le gouvernement britannique à « reconsidérer son plan ».

« Nous sommes prêts », « ces vols décolleront, quoi qu’il arrive », a martelé, lundi 22 avril, le premier ministre britannique Rishi Sunak, lors d’une conférence de presse, à propos du projet de son gouvernement d’expulser les migrants vers le Rwanda, quelle que soit leur nationalité. Un projet maintes fois retoqué, mais qui a finalement été validé lundi soir par les Chambres des Lords après son adoption à la Chambre des communes.

La réponse de l’exécutif aux 30 000 personnes ayant traversé clandestinement la Manche à bord de canots de fortune en 2023 fait l’objet de vives critiques parmi les associations d’aide aux migrants, l’opposition travailliste mais aussi jusqu’à l’ONU. Elle va « à l’encontre des principes fondamentaux des droits humains », avait notamment jugé son Haut-Commissaire aux droits de l’homme Volker Türk. Après l’adoption, l’ONU a appelé le gouvernement britannique à « reconsidérer son plan » dénonçant des lois britanniques « de plus en plus restrictives qui ont érodé l’accès à la protection des réfugiés » depuis 2022.

« Une violation des droits humains protégés au niveau international »

Le texte avait d’ailleurs été retoqué à l’automne dernier par la Cour suprême du Royaume-Uni qui avait jugé illégal ce projet d’expulsions des demandeurs d’asile en raison des risques qu’ils encourent. Pour y parer, le projet a été remodelé et adossé à un nouveau traité entre Londres et Kigali qui définit le Rwanda comme un pays tiers sûr et prévoit le versement de sommes substantielles en échange de l’accueil des migrants.

« Aucune cour étrangère ne nous empêchera de faire décoller les avions », a également insisté Rishi Sunak, alors que de premières expulsions vers le Rwanda avaient été bloquées par la justice européenne. Poussé par l’aile droite de sa majorité, le chef de gouvernement s’était même dit prêt à sortir des traités internationaux si nécessaire. Il déclare désormais que des « avions charter » ont d’ores et déjà été réservés et pourraient décoller d’ici 10 à 12 semaines.

Les compagnies et autorités aériennes qui faciliteraient ces vols « pourraient être complices d’une violation des droits humains protégés au niveau international », ont pour leur part estimé lundi les rapporteurs spéciaux auprès des Nations unies sur le trafic d’êtres humains, sur les droits des migrants et sur la torture. Le commissaire du Conseil de l’Europe pour les droits de l’homme, Michael O’Flaherty, a qualifié, de son côté, cette loi d’« atteinte à l’indépendance de la justice ».

Un plan, par ailleurs, jugé « impraticable », « brutal » et « qui ne réussira pas à mettre fin aux traversées de la Manche » par le directeur général de l’organisation Care4Calais Steve Smith, rapporte l’AFP. Le gouvernement devrait « se concentrer plutôt sur la tâche vitale consistant à traiter les demandes d’asile de manière juste et rapide », a aussi réagi Enver Solomon, du Refugee Council. C’est une « honte nationale » et il « laissera une tache sur la réputation morale de ce pays », a ajouté, dans un communiqué, Sacha Deshmukh, à la tête d’Amnesty International au Royaume-Uni, tandis qu’Amnesty, Freedom from Torture et Liberty, dénonce « une menace significative pour l’Etat de droit ».

 

mercredi 24 avril 2024

Notre liste vous ressemble. Elle réunit des femmes et des hommes qui, comme vous, ne vivent pas de la distribution de dividendes mirobolants, mais de leur travail


 

Stop à la répression de l'action syndicale et aux atteintes aux droits et libertés !


 Ces derniers mois, les arrestations, garde à vue, convocations et condamnations de militant·es et responsables syndicaux·ales, notamment de nombreux·ses responsables de la CGT, qui n'ont fait qu'exercer leurs mandats se sont multipliées. Plus d'un millier de militantes et militants sont concerné·es. Certain·es militant·es ont même été l'objet d'interventions totalement disproportionnées des forces de l'antiterrorisme.

Cette offensive sert le projet d'une extrême droite historiquement et plus que jamais antisyndicale qui est quant à elle rarement inquiétée.

Cette criminalisation de militant·es syndicaux·ales et associatif·ves par le pouvoir est inacceptable !

Le PCF est solidaire de celles et ceux qui la subissent et exige que les droits, en particulier les droits syndicaux, soient pleinement respectés.

La semaine dernière, ce sont des candidates et candidats aux élections européennes qui se sont vus interdire une réunion publique. Comme c'est trop souvent le cas, une manifestation à Paris a également fait l'objet d'une interdiction finalement levée par le tribunal administratif, montrant ainsi le caractère arbitraire de la décision de la préfecture.

Le PCF dénonce ces atteintes aux droits et libertés. La liberté d'expression doit être respectée tout comme le droit de manifester qui est un droit constitutionnel.

Parti communiste français
Paris, le 22 avril 2024.

Chez Samsung, les cadres dirigeants devront travailler gratuitement un jour de plus par semaine

Arguant d'une situation économique dégradée, le constructeur sud-coréen Samsung, qui a accusé une baisse de 14 % de son chiffre d’affaires annuel en 2023, a imposé aux cadres dirigeants de ses dizaines de filiales de travailler un jour de plus, le samedi ou le dimanche. Sans contrepartie financière.

Le samedi ou le dimanche. C’est peut-être la seule marge de manœuvre laissée aux cadres des dizaines de filiales de Samsung Electronics Co., notamment celles des divisions liées à la fabrication et les divisions commerciales. Ils devront désormais se soumettre à une semaine de travail de six jours, selon une révélation du Korea Economic Daily.

La raison invoquée par le puissant conglomérat sud-coréen pour imposer cette décision unilatérale, qui sera mise en œuvre dès ce lundi 22 avril ? Des résultats économiques jugés décevants, que ses cadres dirigeants sont donc invités, sans contrepartie financière, à redresser de toute urgence.

« Considérant que les performances de nos principales unités, dont Samsung Electronics Co., n’ont pas répondu aux attentes en 2023, nous introduisons la semaine de travail de six jours pour les dirigeants, afin d’injecter un sentiment de crise et de déployer tous les efforts pour la surmonter », a ainsi déclaré l’un des responsables du groupe Samsung, relayé dans Les Échos.

Les résultats financiers du 4e trimestre 2023 révèlent une baisse de 14 % du chiffre d’affaires annuel, par rapport à 2022, ainsi qu’une chute de 96 %, au cours du premier trimestre 2024, de son bénéfice d’exploitation, par rapport au premier trimestre 2023.

Des chiffres à mettre en lien avec une baisse du nombre d’appareils vendus : 400 000 de moins que l’année dernière, la chute mondiale de la demande en semi-conducteurs. Avec, en toile de fond, une forte dépréciation du won, la monnaie coréenne, qui créerait un climat d’incertitude autour de l’avenir de la firme, connue pour ses activités dans l’électronique mais également présente dans l’industrie lourde, les services financiers, l’hôtellerie et les parcs d’attractions.

Une entreprise qui piétine les libertés syndicales

Cette régression des droits sociaux n’a cependant rien de surprenant au sein d’une entreprise, véritable institution en Corée du Sud par son poids économique, qui s’est illustrée, à travers son histoire, par son peu d’égards pour ses salariés.

En 2016, l’unique syndicat du groupe, le SGS (Syndicat général du groupe Samsung), créé en 2003, avait ainsi dénoncé des violations des droits de l’homme au sein de l’entreprise, mais aussi la situation des travailleurs précaires, les maladies professionnelles liées à l’utilisation de produits chimiques cancérigènes, à l’origine de leucémies mortelles non reconnues par l’entreprise, ainsi que l’évasion fiscale.

En 2019, le président, Lee Sang-hoon, et le vice-président du géant de l’électronique, Kang Kyung-hoon, avaient par ailleurs écopé de dix-huit mois de prison pour la répression antisyndicale qu’ils ont exercée d’une main de fer alors qu’ils étaient à la tête du groupe.

En tournée européenne en décembre 2016, le SGS avait été reçu en France, au siège de la CGT et au Sénat, avant la visite de sa délégation au Royaume-Uni, en Belgique, en Suisse, aux Pays-Bas, en Allemagne et au Luxembourg.

 

mardi 23 avril 2024

1944-2024 : 80 ans du droit de vote des femmes

Des droits à défendre et de nouveaux pouvoirs à conquérir pour les femmes !


« La femme a le droit de monter sur l’échafaud, elle doit avoir également celui de monter à la tribune. » Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne, Olympe de Gouges (1791)


Les femmes obtiennent progressivement le droit de vote dans la majorité des pays autour des XIXe et XXe siècles.

En 1925, alors que les députés se sont prononcés favorablement pour le droit de vote des femmes mais pas encore les sénateurs, le PCF est le seul parti à présenter des candidates aux élections municipales : à Douarnenez, l’ouvrière Joséphine Pencalet qui a pris part à la grève des sardinières pour leurs conditions de travail et leurs salaires (une grève victorieuse dont nous fêterons cette année le centenaire), est élue. Mais son élection est annulée suite à l’opposition des sénateurs.

C’est seulement en 1944, quand la France se libère de l’occupation nazie et de la collaboration, que les femmes deviennent électrices et éligibles. En mars, l’Assemblée constituante provisoire, installée à Alger, leur accorde d’abord le droit de vote. Puis le 21 avril 1944, l’amendement du député communiste Fernand Grenier modifie l’Ordonnance portant organisation des pouvoirs publics du Comité français de libération nationale pour qu’elles soient électrices et éligibles dans les mêmes conditions que les hommes. Ce droit de vote et d’éligibilité est enfin confirmé par le Gouvernement provisoire de la République française le 5 octobre de la même année et mis en pratique en avril 1945 lors des élections municipales.

Tout est à reconstruire et les communistes prennent une part active dans l’édification de la société de l’après-guerre (Sécurité sociale, droits nouveaux pour les travailleuses et les travailleurs dans les entreprises…). Comment dès lors ne pas reconnaître, enfin, ce droit civique aux femmes, dont l’action dans la résistance ne fut pas de moindre importance que celle des hommes ?

Depuis, de nombreuses lois (14 !) ont consacré la parité en politique mais la progression vers plus d’égalité n’est ni linéaire ni irrésistible : les freins sont nombreux, aujourd’hui encore. Les inégalités, justifiées par des différences biologiques, qui assignent les femmes à la maternité et aux métiers du soin et du lien les maintiennent dans un état de minorité permanent. La sphère publique ne peut pas échapper aux inégalités observées dans le monde du travail où elles sont le résultat de la logique capitaliste : la division du monde du travail permet de mieux capter les richesses qu’il produit, le genre servant à justifier des salaires en moyenne inférieurs.

80 ans après, il est donc impossible de dire que l’égalité femmes-hommes est pleinement réalisée.

Les chiffres montrent au contraire que les femmes sont loin de représenter la moitié du corps politique ni, au sein de celui-ci, la moitié des plus hautes fonctions : 37 % de députées (un chiffre en recul pour la première fois depuis 1988), 36 % de sénatrices, 45 % de conseillères municipales mais à peine 17 % de maires et le plus souvent de petites communes (25 femmes maires seulement dans les 100 plus grandes villes de France), et 20 % de présidentes de conseils départementaux. Derrière la parité quantitative se joue aussi la parité de responsabilité. Or les femmes occupent des fonctions moins élevées que les hommes.

Alors que c’est encore très majoritairement sur les femmes, à plus de 85 %, que reposent les tâches domestiques et la charge de la famille et de la parentalité, qu’elles subissent de façon ultra majoritaires des temps partiels et donc des salaires partiels, il leur est difficile, voire matériellement impossible, d’imaginer se projeter dans un engagement civique et politique. Pour permettre aux femmes de disposer de leur temps et ainsi être en capacité de participer pleinement à la vie publique et politique, il faut s’attaquer à réformer structurellement le monde du travail, augmenter les salaires des métiers à prédominance féminine, légiférer pour indexer les salaires sur l’inflation, diminuer le temps de travail de toutes et tous pour travailler mieux et atteindre le plein emploi. Et en amont, dispenser des enseignements non-sexistes à l’école afin que les petites filles et les petits garçons ne soient plus enfermé·es dans des stéréotypes de genre qui formatent leurs choix scolaires.

De telles avancées sociales bénéficieraient à toutes et tous : les conquis féministes ont en effet un impact sur le progrès social en général. Que les femmes occupent plus de place en politique, pèsent dans les décisions et le débat public, ne doit pas être considéré comme une défaite pour les hommes : ce sont des défaites pour le patriarcat.

L’égalité est notre affaire à toutes et tous, femmes et hommes.

Cet anniversaire doit être l’occasion de faire le bilan des progrès et des reculs documentés, notamment par les rapport annuels du Haut Conseil à l’Égalité.

Il doit aussi être l’occasion de célébrer les conquêtes sociales du mouvement ouvrier et de ses élu·es mais surtout, au regard des reculs et des menaces qui pèsent sur les droits humains, d’exprimer le besoin d’en conquérir de nouveaux partout dans la société, particulièrement dans la sphère structurante du travail.

 

Parti Communiste Français
19 avril 2024

 

« Pour moi, l’Humanité c’est… » : 12 personnalités racontent leur lien avec le journal


 Plus de 600 convives, lectrices, lecteurs et amis de notre journal se sont retrouvés dans les salons de l’Hôtel de ville de Paris. Témoignages.

Cécile Cukierman, présidente PCF du groupe communiste, républicain, citoyen, écologiste – Kanaky (CRCE-K) au Sénat

« Je pense que l’Humanité, en 120 ans, n’a rien perdu dans cette capacité à informer clairement et librement tout lecteur. Il a toute sa place dans l’ensemble de la presse française. Chacun se saisit des articles comme il l’entend. Ils offrent, comme nous pouvons le faire au Parlement, une caisse de résonance différente. L’Humanité documente la vie de gens dont on ne fait que peu mention ailleurs et qui sont pourtant très nombreux dans notre pays. »

Alexis Corbière, député insoumis de Seine-Saint-Denis

« L’Humanité, c’est Jean Jaurès. Et Jean Jaurès, c’est le personnage qui a allié la tradition révolutionnaire républicaine avec la pensée du socialisme et du communisme. Pour le monde ouvrier, c’est un apport considérable. Le fait que le journal soit encore présent, 120 ans après sa création, montre qu’il est profondément ancré dans notre histoire nationale. Le journal a été et reste une expression de l’égalité et de la liberté. Je suis d’un milieu catholique de gauche. Pourtant, l’Huma, c’est aussi le Pif gadget présent sur la table de mon grand-père, militant à la CGT. Mon père me racontait souvent que, quand mon grand-père était cheminot, il voulait inviter un soldat russe à la maison pour fêter la victoire contre le nazisme. L’Humanité, c’est aussi la fête. La seule fête populaire, politique, culturelle, avec une telle dimension symbolique. C’est enfin le dernier journal quotidien représentant d’une expression sociale. L’Humanité doit continuer d’exister. »

Thierry Marx, chef étoilé

« L’Humanité fait partie de mon enfance. Je suis né dans ce que l’on appelle les cités en briques rouges. Il y avait une forte présence du Parti communiste, donc aussi du journal. Tous les anciens de mon quartier, qui travaillaient dans le bâtiment, dans les usines ou dans les ateliers, vendaient l’Humanité dimanche. Le journal fait partie intégrante de mes relations familiales et amicales. J’ai aussi vécu dans le Val-de-Marne, un département où le journal était très présent. J’ai donc conservé un lien fort avec l’Humanité. »

Otto Vaillant Frias, ambassadeur de Cuba en France

« On a une relation étroite avec l’Humanité de longue date. On a participé à la grande majorité des célébrations du journal depuis la création de notre gouvernement. Encore aujourd’hui, je suis un lecteur du journal et je suis très attentif aux nouvelles sociales et culturelles qui y sont publiées. C’est très important que les 120 ans de l’Humanité puissent être fêtés à la mairie de Paris. Ce quotidien a toujours été aux côtés de Cuba, par exemple dans notre lutte contre le blocus américain. Il a défendu le peuple cubain. En retour, nous serons toujours solidaires avec le peuple français et avec l’Humanité. »

Léon Deffontaines, candidat PCF aux élections européennes

« Cet anniversaire est historique. Nous n’avons pas beaucoup de journaux en France qui peuvent se targuer d’avoir 120 ans. L’Humanité a marqué de ses textes l’histoire de France, que ce soit avec le refus de la Première Guerre mondiale, avec le Front populaire, le CNR, Mai 68, etc. Il a durablement marqué l’histoire sociale de notre pays et a encore vocation à la marquer. Je ne vois pas ces 120 ans comme un regard vers le passé, mais un regard vers l’avenir. Dans un contexte où on a une idéologie dominante, qui impose des thématiques déconnectées de la réalité, l’Humanité permet de remettre la question sociale au centre des débats. »

Laurent Brun, administrateur et secrétaire confédéral de la CGT

« L’Humanité est un des rares journaux qui porte les luttes sociales et aide la Confédération générale du travail et les salariés. On est très heureux de fêter ses 120 ans de lutte. J’ai souvent sollicité ou été sollicité par le journal durant mes différentes responsabilités passées, notamment quand j’étais secrétaire général de la Fédération des cheminots. L’Humanité a beaucoup détaillé nos revendications, contrairement aux autres médias. C’est important de rendre la pareille. On espère, même si on ne sera pas là pour fêter le prochain 120e anniversaire, qu’il y aura bien d’autres anniversaires à l’avenir. »

Jean-Pierre Farandou, président du groupe SNCF

« L’Humanité est un titre qui a toute sa place dans la presse française. On connaît son histoire. Ce journal défend des valeurs républicaines et, en ce moment, dans une période un peu compliquée, je pense qu’il est bon qu’il perpétue sa tradition, peu importent nos désaccords. La démocratie, c’est le débat. Je crois que par le dialogue, par l’écoute, par le respect, on peut trouver des bases communes pour avancer. »

Philippe Martinez, ex-secrétaire général de la CGT

« Je ne connais pas l’Humanité depuis 120 ans, mais c’est un quotidien qui compte beaucoup dans ma vie militante, puisque c’est un journal qui est toujours aux côtés de ceux qui luttent, qui se mobilisent. C’était essentiel d’être présents à cet anniversaire. À la fois pour ce qu’il représente, mais aussi pour montrer qu’on est attachés au pluralisme. Au moment où les médias sont regroupés autour de quelques milliardaires, soutenir un journal indépendant qui est aux côtés des travailleurs est primordial. »

Anne Hidalgo, maire socialiste de Paris

L’Humanité, c’est le berceau de la gauche. On pourrait dire aujourd’hui des gauches. Jean Jaurès, qui est notre figure commune, emblématique, a posé les bases de pourquoi la presse était indispensable. Et ce, dans un monde où, déjà à l’époque, en 1904, les idées défendues par la gauche étaient violemment combattues. Je suis très heureuse dans ce haut lieu de la République qu’est la mairie de Paris de pouvoir accueillir cet anniversaire des 120 ans. Et je souhaite à ce journal encore de très belles années à venir.

Bernard Thibault, ancien secrétaire général de la CGT, membre du bureau de l’OIT (Organisation internationale du travail)

« L’Humanité est un compagnon de combat. Il y a peu de médias en France qui peuvent se présenter avec tant d’histoires. Ce qui est primordial car il faut se souvenir d’où l’on vient, surtout si on veut définir où l’on veut aller. Il n’y a guère que dans l’Huma que l’ensemble des syndicats, dans leur pluralité d’approche, trouvent un support pour relayer leurs pensées, avis, critiques. Les combats syndicaux ne sont pas naturellement repris par les autres canaux d’information, sauf pour tenter de les mettre en accusation. C’est chez eux que l’on use de cette terminologie très courante des preneurs d’otages et des privilégiés. Comme si les véritables privilégiés se situaient du côté des salariés. »

Laurent Baron, maire PS du Pré-Saint-Gervais

« Quelle que soit la ville où l’on a grandi et quel que soit l’âge que l’on a, on a forcément croisé quelqu’un qui vendait l’Humanité. Un journal avec sa voix et sa manière de retranscrire l’actualité. Ce qui lui a permis de marquer l’histoire. C’est un journal qui couvre excellemment toutes les luttes et donne des billes sur les réformes mises en place. Une actualité qui est décrite plutôt simplement, facile à lire, et surtout qui ne transforme pas une certaine réalité que l’on vit au quotidien, donc qui nous nourrit politiquement. »

Hala Abou Hassira, ambassadrice de la Palestine en France

« C’est primordial en tant qu’ambassadrice de la Palestine d’être présente et de fêter avec l’Humanité ses 120 ans. Le journal de Jean Jaurès, c’est 120 ans de défense de la justice, 120 ans d’humanisme, de lutte pour les droits et l’égalité des peuples du monde entier. Ce sont des décennies de soutien à la lutte des Palestiniens, à leur libération et à la création d’un État indépendant et souverain avec Jérusalem-Est comme capitale. Depuis le 7 octobre, le journal poursuit son combat historique de soutien à la lutte des droits des Palestiniens. L’Humanité a le courage de dénoncer le génocide en cours, de soutenir la revendication d’un cessez-le-feu immédiat, celle de la libération des otages des deux côtés et d’une solution politique basée sur deux États. »

Fabien Roussel, secrétaire national du PCF

« C’est une date historique ! Voilà que le journal de Jean Jaurès fête ses 120 bougies. Il s’agit d’une durée exceptionnelle pour un journal progressiste et communiste qui apporte un regard si différent sur l’actualité politique et sociale. Je lis l’Humanité tous les jours, c’est un outil crucial pour penser le monde ; on y trouve des analyses et des arguments qu’on ne lit pas ailleurs dans la presse. Pour un militant de gauche et syndicaliste, c’est un journal indispensable, surtout au moment où un capitalisme très violent s’affirme dans le pays après sept années de gouvernement Macron. Un capitalisme qui abîme la France et le monde du travail, et sur lequel l’extrême droite prospère. Mon ennemi, c’est d’abord ce système économique qui peut nous mener dans une impasse politique très dangereuse. L’Humanité nous donne des grilles de lecture pour combattre le capitalisme. »

lundi 22 avril 2024

Fontaine. Deux jours de dialogue avec une candidate

Après un rassemblement pour la défense de la poste, une réunion publique, puis une journée de rencontres sur les marchés.

Fatima Khallouk, candidate aux européennes sur la liste conduite par Léon Deffontaines, était à Fontaine et dans le Vercors les 16 et 17 avril derniers. Une campagne électorale de terrain.

Après avoir participé au rassemblement pour la réouverture du bureau de poste de Fontaine, Fatima Khallouk animait une réunion publique de campagne électorale pour l’élection européenne du 9 juin.

Son introduction au débat portait pour une part importante sur la défense des services publics au niveau national et européen.
Le chapitre 3 du programme de la liste conduite par Léon Deffontaines, intitulé « se donner les moyens de changer radicalement d’Europe » lui paraît essentiel : « Créer un fonds européen pour le progrès social et écologique, ayant pour mission de financer le développement des services publics en Europe, tout particulièrement l’emploi, les embauches, les formations, notamment pour la santé, l’éducation, les transports, l’énergie, les postes, au moyen d’avances à 0 % aux États s’ils développent les services publics et l’emploi. Ce fonds serait alimenté par la création monétaire de la BCE, doté d’une gouvernance démocratique combinant parlementaires européens, nationaux et représentants syndicaux. »

La militante qu’elle est dans le domaine de la santé et du handicap a développé les propositions du programme qui se prononce « résolument en faveur de l’harmonisation des droits vers le haut en Europe et la fin des discriminations envers les personnes en situation de handicap ».

Syndicats retraites Vizille Nupes

A Autrans, le marché du mercredi matin.

Tout au long de la soirée la candidate a affirmé qu’il faut plus de démocratie et « partir des besoins sociaux exprimés par les citoyens ». Un long développement a été consacré à la nécessité pour des raisons environnementales et sociales de développer les transports en commun.

La question de l’énergie a été abordée avec la spécificité du programme soulignant que « le marché européen de l’énergie est une escroquerie pour les citoyens et pour l’économie de nos pays. ».

La paix est un domaine, souligne-t-elle, ou hélas nous nous distinguons de plusieurs listes de gauche qui ne revendiquent pas la nécessaire diplomatie de paix que Macron n’active pas.

Retraites Nupes Vizille

Sur le marché Maisonnat à Fontaine.

En huitième position sur la liste conduite par Léon Desffontaines, la candidate invite les présents à mener campagne pour qu’avec 8% elle puisse être élue. Répondant à une question sur l’intitulé de la liste, « gauche unie pour le monde du travail » elle précise qu’un tiers des candidats sont communistes, un tiers provenant des autres partis représentés sur la liste ( GRS, Radicaux de gauche, l’Engagement) et un tiers de syndicalistes.

Un autre débat s’engage sur l’intitulé « pour le monde du travail » au cours duquel la réponse donnée souligne le droit de tous à avoir un travail et l’importance de défendre au sein de l’Europe le monde du travail (mot présent 98 fois dans le programme de 33 pages).

Nupes PS retraites Vizille

Rencontres et débats à Fontaine.

Fatima Khallouk a participé à une rencontre avec les habitants d’Autrans le mercredi 17 au marché, pour poursuivre l’après-midi au marché des producteurs de Fontaine, place Maisonnat. Les militants ont reçu un bon accueil et ont vendu plusieurs exemplaires du Travailleur alpin. Plusieurs personnes se sont réjouies de la mobilisation de la veille pour la défense de la poste, en demandant que d’autres moments de mobilisation et d’échanges soient organisés dans la ville.

Fatima Khallouk

Interprète de formation, Fatima Khallouk a travaillé de 2002 à 2013, notamment pour les institutions de l’Union européenne. Fille d’immigrés marocains, elle a grandi à Auxerre. Elle est aujourd’hui responsable de plaidoyer au sein d’une association nationale qui œuvre dans le domaine de la santé et du handicap.

Âgée de 47 ans, Fatima Khallouk est engagée depuis son adolescence. Convaincue de l’importance des élections européennes dans la vie quotidienne des gens, sa huitième place sur la liste conduite par Léon Deffontaines repose sur la force d’un engagement progressiste et humaniste, pour servir une autre Europe, l’Europe des gens.