dimanche 29 novembre 2009

La Société générale spécule sur un effondrement économique mondial

Dans un rapport adressé à ses clients, la banque prévoit une nouvelle crise et appelle ses clients à vendre leurs actions et à acheter des valeurs refuges pour se prémunir.

Dans un rapport « scénario du pire pour la dette », concocté par la division qui gère les opérations de marchés, la Société générale conseille à ses clients de se préparer à un éventuel « effondrement économique global » au cours des deux prochaines années. Elle juge que l’endettement global, qu’il s’agisse de l’endettement public ou privé, est beaucoup trop élevé dans la plupart des économies des pays développés, par rapport à leur PIB (350 % aux USA). Et même sans nouvelles dépenses, la dette publique devrait atteindre, dans les deux années qui viennent, des niveaux impressionnants  : 105 % du PIB au Royaume-Uni, 125 % aux États-Unis et dans la zone euro, et 270 % au Japon. De telle sorte, note le rapport, que « l’importance de la dette publique semble tout à fait insoutenable à long terme. Nous avons presque atteint un point de non-retour ».
Dans son scénario le plus catastrophique, la banque annonce que le dollar continuerait à baisser provoquant un nouveau krach boursier. L’immobilier continuerait à chuter. Et le baril de pétrole redescendrait sous la barre des 50 dollars en 2010. Malgré de plus grandes marges en matière budgétaire, les rapporteurs estiment que les pays émergents ne seraient pas épargnés.
Fort de leurs anticipations, les cadres de la banque conseillent à leurs clients de vendre leurs actions libellées en dollars pour acheter de l’or, précisant que ce fameux métal pourrait « grimper encore, encore et encore ». Les denrées alimentaires sont également préconisées par les financiers de la Société générale.
Pour tempérer leur propos, les auteurs concluent  : « Pour l’instant, personne ne peut dire avec certitude que nous avons échappé à la perspective d’un effondrement économique mondial », précisant qu’il ne s’agit que d’une exploration des risques, et non d’une prévision. À l’inverse des discours lénifiants sur la sortie de crise, cette publication à destination des clients de la banque rouge et noir prouve que nous sommes encore les doigts dans la crise. Pas étonnant que ce rapport soit passé inaperçu.
Clotilde Mathieu

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