mercredi 11 novembre 2009

Le PCF débat en régions


Ce week-end se tenaient les premières conférences du PCF sur la stratégie à adopter en vue des élections de mars prochain. Retour sur ces rendez-vous politiques plutôt contrastés.


Les conférences régionales se tiennent et ne se ressemblent pas. Dans les trois réunions que nous avons suivies en PACA, en Haute-Normandie et dans les Pays de la Loire, trois bulletins de vote différents seront soumis au vote des communistes, du 19 au 21 novembre, reflétant des débats et des situations locales très dissemblables selon les régions.

PACA  : le choix du Front de gauche
Pour un Front de gauche en PACA, Jean-Marc Coppola comme chef de file des communistes. Voici résumé le choix des deux cents délégués à la conférence régionale, samedi, à Marseille, et qui sera soumis aux votes des adhérents de cette région, où l’étude de l’offre nationale du PCF s’inscrivait dans un contexte particulier  : le plus grand nombre d’élus communistes sortants (21) après l’Île-de-France et un président de région, Michel Vauzelle, dont la personnalité politique (« non » au référendum, défense des services publics) inspire du respect au plus grand nombre des militants communistes. Certains secrétaires de section ont d’ailleurs évoqué des « interrogations » à ce sujet. Patrick Magro, président du groupe communiste à la communauté urbaine de Marseille, a ainsi indiqué qu’il ne voyait « aucune raison de ne pas partir au premier tour avec le président sortant ». Il a également été question des « risques » entraînés par la constitution d’une liste Front de gauche au premier tour. Risque « d’y laisser des plumes », risque de « dilution du parti » ou encore risque « d’avoir moins d’élus ». « Le plus grand risque n’est-il pas l’installation du bipartisme  ? », a questionné Cécile Dumas (Alpes-Maritimes) tandis que Jean-Marc Coppola a appelé « à transformer les risques en défis ». Risque, non dit, de passer par pertes et profits le bilan de la région. « On ne fera certes pas campagne sur un bilan, mais on ne va pas laisser le bilan aux socialistes », a prévenu Gérard Piel, vice-président aux transports.

Haute- Normandie  : trois options pour un débat
De l’aveu même de certains délégués haut-normands du PCF et de Marie-George Buffet, présente à Rouen, samedi, la conférence régionale s’est bien terminée. Alors que les délégués étaient toujours partagés à quelques heures du vote, plusieurs voix se sont élevées pour critiquer une orientation excluant une alliance avec le PS dès le premier tour. Certains délégués ont exprimé leurs inquiétudes pour les prochaines échéances électorales (municipales notamment), où le PS pourrait être tenté de « faire payer » cette absence d’union au premier tour. Finalement, deux autres propositions de vote ont été retenues en sus du Front de gauche, après que la très grande majorité des votants eut tout de même approuvé (par 78 voix pour, une contre et 8 abstentions) le choix d’« une liste de gauche combative avec le PCF, le PG la GU qui constitue l’actuel Front de gauche » élargie à d’autres forces. Il revient désormais aux militants de se prononcer  : Front de gauche, rassemblement, dès le premier tour, avec le PS, ou liste conduite par le seul PCF.

Pays de la Loire  : les militants trancheront
Les militants devront trancher entre deux options bien distinctes dans les Pays de la Loire. La conférence régionale du PCF, à Angers, s’est en effet achevée samedi, sans parvenir à un consensus. Une courte majorité s’est dégagée lors du vote pour des « listes du Front de gauche élargies au premier tour », avec 63 voix contre 55 à la proposition d’un « rassemblement de toute la gauche sans exclusive pour barrer la route à la droite et au Modem ». Les deux propositions figureront donc sur le bulletin de vote adressé aux militants. Dans le débat, un accord unanime s’est dégagé pour créer des majorités régionales « bien ancrées à gauche », comptant « plus d’élus communistes ». La controverse se situant dans « les moyens pour y parvenir », selon un délégué. « L’offre nationale du PCF n’est la propriété d’aucune option en particulier », a rappelé à ce sujet le secrétaire du PCF de la Mayenne, Philippe Denis, celle-ci étant à apprécier dans chaque région en fonction des « conditions » et des « forces » disponibles. Parmi ces conditions, les militants auront en tête la nécessité de franchir la barre des 5 % au premier tour, seuil indispensable pour fusionner au second tour et obtenir des élus. Dans les Pays de la Loire, les scores du PCF et du Front de gauche oscillent entre 1,27 % et 4 % des voix depuis 2007.

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