dimanche 6 décembre 2009

Copenhague : négociations sous contrôle citoyen


« Le défi reste entier », estimait la directrice du pôle international de Réseau action climat (RAC) Morgane Creach, dans une salle de l’Assemblée nationale, à l’occasion d’une présentation à la presse des vues des associations écologistes sur le sommet de Copenhague.

Car selon ce qu’ont annoncé les pays industrialisés, la baisse des émissions de gaz à effets de serre les concernant serait de 10 % à 18 % d’ici à 2020 par rapport à 1990. Des objectifs loin « des données scientifiques pour lesquelles une baisse de 40 % serait nécessaire ». Les chefs d’État et de gouvernement, les délégations venues négocier seront sous surveillance citoyenne. À l’occasion de ce sommet, des coalitions internationales d’organisations se sont créées : Climate Action Network, Climate Justice Now, etc. Certaines associations sont accréditées et feront pression sur les délégations de leurs États respectifs dans le Bella Center, où se tiennent les négociations officielles. C’est le côté « in » du sommet.
Ces mêmes associations et beaucoup d’autres organiseront débats et manifestations pendant toute la durée du sommet, au Klimaforum. C’est le « off ». Les négociateurs auront à faire à des organisations qui comptent pour certaines des années d’expérience dans le domaine. Les associations compareront les objectifs de réduction d’émissions de gaz aux données scientifiques. Elles noteront également l’engagement financier des pays du Nord pour la conversion verte des pays du Sud. Et ici, Luc Lamprière, d’Oxfam France, veille « à ce que les financements annoncés soient clairement additionnels par rapport à l’aide publique au développement. Car le risque est grand que le prix à payer pour la lutte contre le réchauffement climatique soit une diminution des fonds pour la lutte contre la pauvreté, la faim,

Un autre collectif, nommé Urgence climatique justice sociale (UCJS) a fait du lien entre questions environnementale et sociale sa raison d’être. « Il faut que les pays du Nord assument leur responsabilité historique. C’est une question de justice Nord-Sud », prévient Maxime Combes, pour qui « c’est un même modèle économique et social, capitaliste et productiviste, qui génère inégalités, injustices sociales et dérèglement climatique ».

La vigilance est de mise donc mais nécessite mobilisation. Le collectif Ultimatum climatique a lancé une pétition sur Internet, qui sera remise le 10 décembre à Nicolas Sarkozy . Elle a « déjà reçu près de 500 000 signatures », se réjouit Anne Bringault des Amis de la Terre France. Son association organise même un train pour Copenhague du 11 au 13 décembre, dans lequel prendront place 400 militants. Ceux-ci se joindront aux dizaines de milliers d’autres, venus du monde entier pour la « marée humaine » du samedi 12, qui verra la participation de réseaux, associations, syndicats. En France, la mobilisation n’attend pas. Samedi, des rassemblements sont prévus dans différentes villes de France

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire