jeudi 10 décembre 2009

je ne serai pas de ce débat....


Monsieur le Préfet, Vous avez bien voulu m’inviter à la première réunion organisée à la préfecture sur le thème de « l’identité nationale » qui se tiendra jeudi 10 décembre 2009. Je ne serai pas de ce débat car les questions posées en préalable « Qu’est-ce qu’être français ? », pourquoi « être fier d’être français », comment « définir l’identité nationale aujourd’hui » appellent à des notions subjectives et partisanes. S’il faut un débat, il doit porter sur l’histoire de la citoyenneté, de la démocratie dans notre pays, sur les droits de l’être humain et leur évolution, et bien sûr, sur la Nation et la République. Tous ces biens communs des hommes et des femmes vivant en France n’ont pas été décrétés par un gouvernement, ni par un décret mais par l’addition de grands mouvements démocratiques et sociaux (1789, 1930, 1948, La Commune, 1936, La Résistance, le gouvernement de la Libération, les grands mouvements sociaux, le suffrage universel) et par l’apport des citoyens et citoyennes quelque soient leur origine, leur culture. Nation et République, sont des constructions permanentes et jamais écrites, dues au travail des citoyens et des citoyennes eux-mêmes. D’ailleurs, notre pays a aussi connu des périodes sombres comme la collaboration ou la colonisation, mais aussi et heureusement le plus souvent des périodes d’avancées humaines, de résistances et de conquêtes.

Oui, nous avons besoin de débats citoyens, et pour ma part, j’aimerais mettre au cœur de celui-ci des questions telles que le droit de chacun et chacune à l’éducation et au travail, des questions telles que les droits des femmes à vivre libres et égales, des questions telles que les droits des enfants, telles que le droit des salariés à avoir des papiers. Oui, la République peut se questionner, elle doit le faire à partir des droits de l’être humain et non d’un a priori sur le statut de Français. Je vous prie donc de bien vouloir m’excuser et, Je vous prie d’agréer, Monsieur le Préfet, mes meilleures salutations.

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