samedi 16 janvier 2010

Hortefeux se brosse le poil avec le quadrimestre !


Eh bien oui, il faut bien le constater chacun a son langage. Jusqu'à présent en mode comptable quatre trimestres sont égales à une année. En matière de statistiques il nous faudra réviser grâce à M. Hortefeux, expert en matière dialectique, nos donner trimestrielles et les adapter. Ainsi verra-t-on poindre un quintrimestre, sixtrimestre, etc.

Tous ces effets oraux n'ont qu'un but, faire croire à la population que tout va bien, que tout est maîtrisé, comme au moyen âge : « dormez en paix braves gens, le guet veille » raisonnera bientôt dans les rues des villes sur edits du roi... Pardon je m'égare, du troublions qui aux dires de certains, gère la France.

Le ministre de l’Intérieur a sorti, hier, une nouvelle mesure comptable pour présenter sous son meilleur jour ses statistiques de la délinquance 2009 : le quadrimestre. D’habitude, ses services rendent des chiffres mensuels, trimestriels, semestriels ou annuels. Arrivé place Beauvau en juin 2009, Brice Hortefeux aurait pu distinguer les résultats obtenus sous le règne de Michèle Alliot-Marie les six premiers mois de 2009 des siens au second semestre. Cela faisait un compte rond et un partage honnête mais… un bilan moins flatteur de son action que sur le «dernier quadrimestre».
L’été dernier, en effet, les cambriolages explosaient, la délinquance remontait et les violences familiales augmentaient. Du coup, Hortefeux, complice de Nicolas Sarkozy, en avait pris pour son grade à l’Elysée et avait été sommé de contrecarrer ce fiasco annoncé d’ici à la fin de l’année. «Cette tendance à la hausse de la délinquance du printemps et de l’été était, pour moi, inacceptable , a martelé hier le ministre de l’Intérieur, parce qu’incompatible avec la culture du résultat que le président de la République avait instaurée à juste titre en 2002», en ajoutant à l’adresse des pourfendeurs de ses cuisines statistiques, «pas la politique du chiffre». Il a donc «mobilisé» ses troupes dès septembre : tous tendus vers «l’objectif ambitieux» de faire chuter la délinquance. «Pari pris, pari tenu.
Sur le dernier quadrimestre de l’année, nous faisons mieux que sur la même période de 2008 [sous MAM donc, ndlr]avec une baisse globale de 4% de la délinquance générale.» Il a fait projeter des graphiques en trois colonnes qui montrent la hausse de 4,38% des atteintes volontaires aux personnes les «huit premiers mois» et la baisse de 0,14% le «dernier quadrimestre» pour aboutir néanmoins à une augmentation annuelle des violences aux personnes de 2,76%. Ou les cambriolages passés de + 14,5% à - 3,3% mais qui affichent à l’arrivée un boom de 8,2% en 2009. Le ministre a insisté sur la baisse de 0,71% des atteintes aux biens a mais passé sous silence la recrudescence des vols à main armée ayant grimpé de 20%.
Au final, tout va bien puisque les crimes et délits enregistrés par ses services affichent «- 1,04%» et permettent à Brice Hortefeux de vanter ses bons résultats à son Président : «En 2009, une fois de plus, la délinquance a reculé en France, pour la septième année consécutive.» Brice Hortefeux n’a pas abordé les tambouilles internes à ses services qui ont levé le pied sur certaines interpellations faciles comme les étrangers clandestins et les fumeurs de cannabis afin de ne pas gonfler les statistiques, comme en témoigne cette baisse de 3,25% «des infractions révélées par l’action des services».

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