jeudi 11 mars 2010

Martine Aubry reprend la danse du centre

La première secrétaire du PS n’exclut pas les alliances avec le Modem au second tour.

« Moi, je n’affiche pas de position tant que le parti n’a pas fixé collectivement sa ligne. Si chacun s’en tenait à cette règle, tout le monde s’en porterait mieux. » C’est en ces termes que la première secrétaire du Parti socialiste, Martine Aubry, a répondu à la « liberté » de Ségolène Royal, tête de liste en Charente-Maritime qui, s’affranchissant du parti, a rallié sur sa liste aux régionales la fine fleur du Modem local. Fin 2009, le bureau national du PS avait acté la priorité d’un rassemblement à gauche et « ensuite ouvrir aux démocrates et aux humanistes, dès lors que leurs alliances sont claires, c’est-à-dire qu’ils ne vont pas d’un côté et de l’autre et qu’ils adhèrent à notre projet commun », avance Martine Aubry dans un entretien à Paris Match. Reste à savoir, au-delà de l’antisarkozysme, quel pourrait être ce projet commun. Ainsi, en Charente-Maritime, le Modem se prononce pour les partenariats public-privé quand les parlementaires socialistes saisissaient le Conseil constitutionnel contre ce projet de loi en 2008. Ces perspectives d’alliances au second tour s’inscrivent pour une part dans la lignée du travail entamé lors des municipales de 2008 et du congrès de Reims. Récemment, Martine Aubry indiquait respecter « les choix de ses partenaires » et, par là même, « respecter le choix des Verts qui veulent des listes au premier tour, respecter les choix de M. Bayrou qui a décidé de déposer des listes ». Un partenaire donc, avec qui « ce que nous avons à construire est beaucoup plus important que des petits coups qu’on pourrait faire à très court terme ». Malgré la chute du Modem dans les sondages, le PS continue d’avancer vers une alliance au centre, pris en étau entre une gauche qui semble se construire contre lui et le besoin de partenaires. Si les alliés historiques du PS refusent de participer à de telles alliances, la direction du PS jouera sans nul doute la carte du « sectarisme ».

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