mardi 18 mai 2010

Retraites : la gauche de la gauche appelle à la mobilisation

 Les réactions à la gauche du PS et chez les écologistes au document d'orientation sur les retraites présenté par le gouvernement ne se sont pas fait attendre. Tant sur la méthode que sur les choix dessinés, la condamnation est sans appel.
Les critiques visent d'abord la méthode - annoncer des pistes sans mesures concrètes - et le calendrier - attendre l'été pour le faire. " Le gouvernement joue la montre en évitant le débat. C'est un vrai recul démocratique ", réagit Olivier Dartigolles, porte-parole du Parti communiste français (PCF). " On crée une situation d'attente mais ce plan n'est là que pour réduire le déficit de notre pays et se conformer aux agences de notation. Les salariés ne sont une fois de plus qu'une variable d'ajustement ", remarque Noël Mamère, député Verts de Gironde.
Les contours de la réforme sont aussi critiqués vertement. " Allongement de la durée de cotisation, recul de l'âge de la retraite, peut-être les deux, on est vraiment dans le noyau dur de la remise en cause du droit à la retraite ", observe Pierre-François Grond, membre de l'exécutif du Nouveau Parti anticapitaliste (NPA).
" Ce qui motive ce choix n'est pas de sauver les retraites mais c'est le travailler plus. Or les mesures envisagées nous ont déjà mis dans une situation d'impasse ", assure M. Dartigolles.
Surtout, l'impression d'un déjà vu domine : " C'est toujours la même logique qui a présidé à toutes les décisions prises par les gouvernements de droite sur ce dossier et n'a conduit qu'à une chose : la dégradation des conditions des retraites ", constate Cécile Duflot, secrétaire nationale des Verts.
Même la légère inflexion et l'accroc au bouclier fiscal qu'est la perspective de faire contribuer les hauts revenus ne trouve pas grâce aux yeux de ces leaders d'opposition. " C'est un leurre " pour le PCF, " du décorum pour habiller la remise en cause des retraites ", pour le NPA. Pour tous, l'urgence est de défendre le droit à la retraite et de s'opposer aux mesures annoncées. Avec un principe " intangible ", selon M. Mamère : le maintien de l'âge légal.
En attendant, la gauche appelle à la mobilisation. " L'heure est à l'unité syndicale et de la gauche politique pour organiser une riposte frontale ", dit M. Grond. Même chose pour le PCF: " Il faut faire du 27 mai - journée d'action syndicale - une mobilisation réussie et un moment où on explique à l'opinion qu'il y a d'autres choix possibles ",
Par Zappi Sylvia, Le Monde 18 mai 2010 -

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