samedi 31 juillet 2010

Grenoble/Visite de Nicolas Sarkozy

Trois jeunes communistes en garde à vue

La venue du chef de l’Etat à Grenoble, vendredi, aura été l’occasion aux opposants à sa politique de faire entendre leur voix. Lors d’un rassemblement rue Félix-Poulat à Grenoble à la mi-journée mais pas seulement. Ainsi, cet après-midi, on apprenait que trois militants de la Jeunesse communiste ont été interpellés dans la nuit du 29 au 30 juillet pour avoir collé “des affiches qui dénonçaient la politique répressive « du tout sécuritaire » du Président de la République et de son gouvernement”. Sur celles-ci, on voit notamment une caricature du chef de l’Etat lourdement armé avec, au-dessus de sa tête, une inscription : “Wanted : le braqueur de l’Elysée”. Relâchés de leur garde à vue vendredi 30 au matin, ils sont convoqués au tribunal le 3 août en comparution immédiate.
Dans un communiqué, le groupe communiste de la Ville de Grenoble “condamne fermement cette atteinte brutale à la liberté d’expression et d’opinion, utilisée de manière opportuniste dans le contexte des évènements récents dans le quartier de la Villeneuve et de la venue du chef de l’Etat ce même jour… Même sous la monarchie, le droit de caricature était toléré”.
Patrice Voir “scandalisé”
”Je suis très en colère, a ajouté l’élu PC de Grenoble Patrice Voir : on retient des militants en garde à vue tout cela sous prétexte que le chef de l’Etat vient à Grenoble. Ceci alors que ce dernier, dans son discours, stigmatise les Roms et fait aussi un amalgame entre délinquance et immigration. Je suis à la fois scandalisé et inquiet pour les libertés publiques”.
Le groupe communiste de la ville de Grenoble “exige l’abandon pur et simple des charges retenues contre ces trois militants”.
  Dauphine Libéré du 31/07/2010 à 06:00

Sarkozy renchérit dans le sécuritaire

Après les Roms hier, les "délinquants d'origine étrangère" aujourd’hui. Avant lui, lier autant immigration et insécurité, seul Le Pen l'avait fait.
Lors d'un discours à la préfecture de police de l'Isère à l'occasion de l'installation du nouveau préfet, l'ex-policier Eric Le Douaron, il a mis en cause les défaillances du modèle français d'intégration des immigrés.

Le président Nicolas Sarkozy a imputé vendredi une partie des problèmes d'insécurité de la France à une immigration "insuffisamment régulée", ce qu'il n'avait jamais fait jusqu'ici, du moins aussi nettement.  A partir d'un faits-divers, Nicolas Sarkozy a menacé vendredi de déchoir de la nationalité française toute personne d'origine étrangère qui porterait volontairement atteinte à la vie d'un policier ou d'un gendarme.
"Nous subissons les conséquences de 50 années d'immigration insuffisamment régulée", a déclaré le chef de l'Etat, qui y voit les causes de ces défaillances, en occultant sa propre responsabilité comme ministre de l'Intérieur, sans compter l'aménagement du territoire ou le développement économique des quartiers populaires laissés en deshérence.
Il a annoncé que le gouvernement allait réévaluer les motifs pouvant donner lieu à la déchéance de la nationalité française.
"La nationalité française doit pouvoir être retirée à toute personne d'origine étrangère qui aurait volontairement porté atteinte à la vie d'un policier, d'un militaire de la gendarmerie ou de toute autre personne dépositaire de l'autorité publique", a-t-il ajouté. "La nationalité française se mérite et il faut pouvoir s'en montrer digne."
Des policiers grenoblois ont été menacés de mort après une fusillade le 16 juillet dans laquelle un malfaiteur a été abattu après s'être attaqué à un casino de la région.
Pendant trois nuits de suite, des jeunes habitants du quartier de La Villeneuve, d'où était originaire le braqueur, avaient incendié des voitures et tiré à balles réelles sur des policiers après cet épisode, ce qui a entraîné le limogeage du préfet Albert Dupuy.
Le chef de l'Etat a également souhaité que l'acquisition de la nationalité française pour un mineur délinquant ne soit plus automatique au moment de sa majorité.
Il a par ailleurs annoncé que les peines plancher, jusqu'ici réservées aux multirécidivistes, seraient étendues à partir du 7 septembre à toutes les formes de violences aggravées, notamment contre les personnes dépositaires de l'autorité publique.

Il a souhaité le développement du champ d'application du bracelet électronique pour mieux contrôler et surveiller les délinquants quand ils ne sont pas en prison.
Nicolas Sarkozy a rappelé qu'il avait demandé à la ministre de la Justice Michèle Alliot-Marie de préparer "sans tabou" une "réforme profonde" du droit pénal applicable aux mineurs.
Le gouvernement prépare déjà un texte qui permettra de mettre la responsabilité des parents en cause.
Il également émis le souhait que les droits et les prestations auxquelles ont accès les étrangers en situation irrégulière en France soient réévalués.
"Une situation irrégulière ne peut conférer plus de droits qu'une situation régulière et légale", a-t-il dit.
Nicolas Sarkozy s'en est pris sans le nommer au député maire socialiste de Grenoble, Michel Destot, qui réclame un "Grenelle de la sécurité" pour réfléchir au niveau national aux nouvelles formes de délinquance et aux réponses à leur apporter.
"Il ne peut pas y avoir de naïveté et d'angélisme en la matière", a-t-il déclaré.
Le député-maire socialiste de Grenoble, Michel Destot, avait estimé auparavant que les pouvoirs publics n'avaient pas à "faire la guerre à qui que ce soit" mais à "faire la paix" sociale pour donner la preuve de leur efficacité.
Nicolas Sarkozy était arrivé vendredi en fin de matinée à Grenoble où il a d'abord passé près d'une heure et demie à l'Hôtel de Police avec les policiers et leurs représentants syndicaux.

Manifestations en marge de la visite

Environ 300 personnes se sont rassemblées vendredi dans le centre de Grenoble  pour protester contre "la politique spectacle et sécuritaire" de Nicolas Sarkozy. Munis de banderoles où l'on pouvait notamment lire "Grenoble  = Chicago, Al Capone = Sarkozy", les manifestants, entourés de nombreuses forces de police et de gendarmerie, se sont réunis à l'appel d'une vingtaine d'organisations dont Europe Ecologie-les Verts 38, le PCF, les syndicats CGT et Sud Rail, la Ligue des droits de l'Homme, etc.
"Son déplacement n'a aucun sens. Nicolas Sarkozy fait de la politique spectacle. Il aurait été préférable que le coût de son déplacement soit transformé en emplois!", s'est insurgé Jacques Pitiot, ancien proviseur de lycée habitant depuis 38 ans à la Villeneuve.
"On ne veut pas d'une police robocop, mais d'une police présente tous les jours qui ne laisse pas le caïdat s'installer", a poursuivi M. Pitiot.
"La venue de Sarkozy est un coup de poing médiatique contre-productif qui est vécu comme une provocation. Il faut une politique publique durable avec une police de proximité. Il est important de recréer du lien social", a déclaré Vincent Comparat, élu municipal membre de l'Ades, Association démocratie écologie solidarité.

vendredi 30 juillet 2010

Ci-dessous le tract du MJCF:


Hier soir, trois dangereux militants communistes de 15, 17 et 18 ans ont étés appréhendés par les agents de police et placés en garde à vue, accusés de collage d'affiches portant atteinte à la dignité du Chef de l'État sur un panneau d'affichage libre en centre ville de Grenoble.

Immédiatement soutenus par une quinzaine de militants et d'élus communistes, ces derniers se sont vus dans un premier temps vus refuser l'accès à l'hôtel de police et bloqués à l'extérieur. Ils représentaient un danger pour la sécurité des 300 fonctionnaires de police lourdement armés retranchés à l'intérieur, s'éclairant à la lampe torche pour dissimuler leur présence.

Alors que Grenoble s'apprête à célébrer l'adoubement de son nouveau préfet en présence du Président Sarkozy, cet événement porte une nouvelle fois atteinte à la liberté d'expression.

  • A t-on encore le droit en France de s'exprimer librement?
  • A t-on encore le droit à la caricature?

Nous vous laissons juger si ces photomontages méritent des poursuites judiciaires:

 






Arrestation de 3 jeunes militants communistes, la liberté menacée !

Hier soir des militants du PCF distribuaient le tract unitaire appelant au rassemblement de protestation contre la politique de Nicolas Sarkozy, ce Vendredi 30 juillet à 12H, Place Félix Poulat à Grenoble.
A la suite de cette initiative, 3 jeunes camarades du Mouvement de la Jeunesse Communiste ont été arrêtés et placés en garde à vue pour collage d'affiches injuriantes et diffamatoires à l'égard du Chef de l'Etat.
Dès la nouvelle connue, des camarades se sont rendus à l'Hôtel de police pour les faire libérer.
Seuls, René Proby, maire de St Martin d'Hères et Marie France Monory, adjointe au maire de Grenoble, ont pu être reçus.
La libération ce matin de ces 3 militants est sans doute due à la forte présence du soutien manifesté à la suite de cette arrestation, dont les élus cités et François Auguste, Conseiller régional.
La droite qui cherche à imposer sa politique, est en difficulté, comme le témoigne le "bide" de son camion vantant le projet de loi gouvernemental sur les retraites, à destination des vacanciers sur les plages françaises.
Avec déjà un peu plus de 50 000 signatures de soutien à la proposition de loi des députés communistes, républicains et du Parti de gauche, sur les retraites, le succès des manifestations comme celle du 24 juin dernier et le rassemblement de toutes les organisations syndicales pour dire NON au projet gouvernemental de casse des retraites, le 7 septembre prochain, la droite devient haineuse.
Pour se persuader de ces relants de haine, il n'y a qu'à voir les commentaires sur le site Grenews qui a relayé l'appel publié sur ce blog à participer au rassemblement de protestation lors de la venue de Nicolas Sarkozy: voir
Les actes de provocation, comme cette arrestation-garde à vue, la mise en avant continuelle du Tout Sécuritaire montrent à quel point cette politique de division, loin d'apaiser les tensions, les excitent !
Plus que jamais, la vigilance s'impose.
 
Voici le communiqué de la fédération de l'Isère du PCF:
  Trois jeunes appartenant à la Jeunesse communiste ont été interpellés hier soir par la police alors qu'ils collaient des affiches à Grenoble, gardés à vue toute la nuit et relâchés ce matin .
  Mais ils sont à nouveau convoqués le 3 août . Le PCF proteste énergiquement contre cette garde à vue et exige l'abandon immédiat de toute poursuite à leur encontre .
  Le prétexte invoqué est que certaines de ces affiches représentent des caricatures de M. Sarkozy. Décidément; même l'humour est désormais passible de sanctions, condamnations, voire d'embastillement !
  Jusqu'où ira ce gouvernement dans la mise en cause des libertés publiques ?
  Le PCF demande l'annulation de la convocation du 3 août et qu 'aucune poursuite ne soit engagée contre ces jeunes .

Retraites : Une rentrée qui va compter !

La commission des affaires sociales de l’Assemblée nationale a examiné le projet de loi sur la réforme des retraites. Si les travaux de cette commission constituent un passage obligé dans la procédure législative, c’est bien l’étape qui s’engagera, d’abord à l’Assemblée nationale le 6 septembre, puis au Sénat, qui sera décisive.
Comme on s’y attendait, le débat n’a pas eu lieu. Gouvernement et parlementaires UMP ont fait feu de tout bois pour empêcher la discussion sur les points les plus importants de la réforme, en particulier le report de l’âge légal (62 ans) et de l’âge du taux plein (67 ans).
Ainsi, tous les amendements qui contestaient le fond de la réforme ont été jugés irrecevables, sous couvert de l’article 40 de la constitution. Par ailleurs, les temps de parole étaient chronométrés, chaque intervention ne pouvant excéder 2 minutes.
Les quelques amendements adoptés par la commission n’affectent pas la teneur du projet et son caractère régressif.
Jamais une réforme d’une telle importance n’avait été traitée avec un tel mépris de la démocratie la plus élémentaire. C’est d’abord la démocratie sociale qui a été foulée aux pieds. C’est maintenant la démocratie politique.
La majorité parlementaire est apparue plus que jamais aux ordres du Medef avec des propositions d’amendements tendant à durcir le texte du gouvernement.
Ce dernier a joué la modération, souhaitant conserver pour septembre quelques marges de manœuvres. Cette posture confirme la pertinence du rendez-vous du 7 septembre prochain.
Seule la mobilisation la plus large des salariés, dès le 7 septembre prochain, permettra d’imposer d’autres choix à ce gouvernement.

mercredi 28 juillet 2010

Non à la venue de Sarkozy, non au tout répressif !

Rassemblement de protestation
Vendredi 30 juillet à partir de 12 h,
Place Félix Poulat à Grenoble.

Salah : J’espère que vous lirez cette lettre…

Au pays de la révolution française qui a mis fin au féodalisme et à la servitude en propageant à travers le monde les mots de « Liberté – Egalité – Fraternité » ; à Paris, capitale d’un pays qui a résisté hautement pour se libérer de la barbarie d’une armée occupante féroce et brutale ; depuis vos bureaux à l’Elysée ou ceux du Quai d’Orsay – j’espère que vous lirez ma lettre.
 
Dans l’un de ces bureaux, ma mère a été finalement reçue afin de discuter des moyens pour obtenir ma libération.
 
Nous savons tous que la démocratie fonde le respect de la diversité des êtres humains. Elle définit les bases légales qui accordent à chacun des droits et des devoirs. Elle prône l’égalité des droits humains et refuse absolument d’établir des différences négatives et ségrégatives selon la couleur de la peau, l’origine, la religion, etc.
 
Comme citoyen franco-palestinien, je pensais que les autorités françaises se devaient de me protéger (comme elles le font pour tous nos compatriotes français injustement en difficulté dans le monde) alors que je vis dans un pays sous occupation militaire décidée par un gouvernement qui refuse obstinément de reconnaître et d’appliquer le droit international.
 
Il semblerait que ce gouvernement, le gouvernement israélien, vous ait convaincu que le seul moyen pour moi de retrouver la liberté n’était pas que, lui, fasse, ce qu’il devrait faire pour cela mais qu’en plus de l’injustice que je subis que, moi, je fasse un acte d’humiliation supplémentaire : que je présente des « regrets » devant un tribunal militaire d’occupation.
 
Je voudrais vous poser une seule question : aurait-il été acceptable pour vous que les résistants français, pendant la seconde guerre mondiale, « regrettent » leurs actes devant des tribunaux d’occupation ou de collaboration ?
 
Si on ne peut comparer terme à terme les deux situations, il n’en reste pas moins que la Palestine vit aussi sous occupation étrangère depuis maintenant 62 ans. Une occupation brutale qui multiplie les meurtres, qui construit des murs, qui assiège et colonise, qui expulse le plus possible de Palestiniens de leur terre ou de leurs maisons, surtout à Jérusalem-Est où je vis avec ma famille.
 
Devant cette occupation que vit mon peuple, je ne peux rester ni indifférent ni me taire. Je suis né et j’ai grandi dans un pays occupé et, parce que je ne peux pas me taire, je suis depuis plus de 5 ans en prison. Comment pourrais-je accepter cette occupation que vous-même avez condamnée ? C’est mon droit que de la refuser.
 
Dans ces conditions il n’est pas pensable une seule minute, qu’en plus de tout cela que je subis, j’en vienne à « regretter » ou à « m’excuser » de quoi que ce soit devant un tribunal militaire d’occupation.
 
Je soutiens la résistance légitime de mon peuple qui bénéficie de la solidarité des gens libres à travers le monde.
 
Bien à vous,
 
 
Salah Hamouri
Prison de Guilboa
Section 4
Le 14 juillet 2010

Trop de lits fermés durant l’été !

Alors qu’il y aurait, selon les organisations syndicales de médecins hospitaliers et d’urgentistes, près de 30 % de lits fermés durant l’été dans les hôpitaux publics, Roselyne BACHELOT – ministre de la santé – persiste à minimiser le chiffre en l’estimant entre 5 % et 10 %.

Ces déclarations apparaissent en totale contradiction avec le ressenti réel des usagers du système de santé qui témoignent tous des difficultés à être pris en charge durant la période estivale.

Comment pourrait-il en être autrement : il manquerait actuellement, au bas mot, 20 000 personnels infirmiers dans les établissements publics de santé. Une situation qui ne risque pas de s’améliorer dans l’avenir quand on sait que plus de 30 % des personnels infirmiers des hôpitaux publics sont âgés de plus de 50 ans et qu’il faudra créer d’ici à 2015 au moins 200 000 postes d’infirmiers.

La qualité de l’accueil et de la prise en charge des patients qui a fait la réputation du service public de santé doit rester une priorité. Il est impératif que le Gouvernement préserve les seuls outils publics capables de recevoir et de soigner sans distinction de ressources l’ensemble de nos concitoyens.

A ce titre, les sénatrices et sénateurs du groupe CRC-SPG exigent du Gouvernement qu’il cesse sa politique comptable, renonce à sa décision de ne pas remplacer un départ sur deux à la retraite et qu’il mette un terme à sa politique de démantèlement de l’Assistante Public Hôpitaux de Paris.

Communiqué Ligue des Droits de l'Homme

Roms/Gens du voyage : boucs émissaires des carences de l’Etat

Suite aux violences intervenues à Saint-Aignan (Loir-et-Cher), et au lieu de réaffirmer la nécessaire primauté de la justice pour instruire ce dramatique fait divers et les inexcusables dégradations qui s’en sont suivies, le président de la République a choisi la stigmatisation raciste des populations Roms et Gens du voyage par des amalgames inacceptables, en annonçant l’expulsion, ciblée ethniquement, de tous les campements en situation irrégulière.

De telles annonces, si elles étaient suivies d’effet, ne feraient qu’envenimer les choses en renforçant des préjugés séculaires.
Plus de dix ans après l’adoption d’une loi imposant aux communes la réalisation d’aires d’accueil et de stationnement pour les Gens du voyage, à peine la moitié des places prévues sur toute la France sont aujourd’hui ouvertes. Les personnes vivant en caravane sont contraintes de s’installer là où elles le peuvent, faute de possibilités régulières. Les premiers responsables de cette situation tendue sont ceux des maires qui ne respectent pas leurs obligations légales, sans que les préfets ne les y contraignent, comme la loi le prévoit. L’injustice serait patente de sanctionner aveuglement les victimes de ces carences de l’Etat et des collectivités territoriales, sans offrir de perspectives d’accueil.
A la différence de tous les autres français, une loi discriminatoire de 1969 impose toujours aux personnes vivant en caravane un contrôle policier régulier, avec l’obligation de carnets de circulation à faire viser tous les trois mois au commissariat ou en gendarmerie. Ainsi sous surveillance constante, avec une liberté de circulation en France sous contrainte, incapables de s’arrêter là où ils le souhaitent, exclus en pratique du droit de vote du fait d’un délai dérogatoire de trois ans pour s’inscrire, ces « Gens du voyage » peuvent légitimement être défiants envers des pouvoirs publics qui les traitent en citoyens de seconde classe.
L’amalgame avec les Roms présents en France qui sont essentiellement venus de Roumanie et de Bulgarie, confirme l’ethnicisation de l’action publique du gouvernement. Ces ressortissants européens, libres de circuler au sein de tous les pays de l’Union, sont frappés, du fait de la décision du gouvernement français, de mesures transitoires qui les excluent en pratique du marché de l’emploi. Faute de pouvoir travailler légalement et d’avoir des ressources régulières, ils ne peuvent louer un appartement. Des bidonvilles sont ainsi réapparus aux périphéries des grandes villes, témoignant du manque criant de logements en France particulièrement ceux accessibles aux plus faibles revenus. Expulser ces personnes des terrains qu’elles occupent sans solution alternative ne fait que déplacer le problème et accroître la précarité. Là encore, les Roms ne sauraient être les victimes de l’incurie de l’Etat, qui refuse d’imposer aux communes leur obligation légale de réaliser 20 % de logements sociaux et les hébergements d’urgence nécessaires sur leur territoire.
Les rapports officiels se succèdent pour dénoncer la situation des Roms et des Gens du voyage en France (CNCDH 2008, Halde 2009, Ecri /Commissaire aux droits de l’Homme du Conseil de l’Europe 2010…). Plutôt que d’en faire des boucs émissaires et d’exacerber les passions, le gouvernement se devrait de suivre enfin les recommandations qui lui sont faites pour affirmer l’égalité des droits.

mardi 27 juillet 2010

PCF Grenoble : « Un pacte d'unité populaire »

En réponse aux événements récents à Grenoble .

Il dresse un tableau peu reluisant de la situation, Serge Benito, secrétaire du parti communiste français de la section de Grenoble, aux côtés des élus François Auguste et Marie-France Monery, dénonçant la « stigmatisation des étrangers et des jeunes », du chômage qui dépasse largement la moyenne locale et nationale, cette délinquance qui fonctionne « comme un système capitaliste ».

Et c'est bien ce « capitalisme » soutenu par la politique du gouvernement qui « casse des emplois, on l'a vu sur notre région, casse du service public, les retraites, les services sociaux…

Quand on entend Fabien De Sans Nicolas critiquer la municipalité alors qu'il représente l'UMP, le parti du Président qui a abaissé tous les moyens, on se dit qu'il ne manque pas d'air ». S'agissant des propositions, les communistes demandent « une politique de proximité, développer les services publics, donner davantage de moyens aux collectivités, faire plus en matière d'associations et démocratie.

Le PCF de Grenoble veut créer un pacte d'unité populaire qui traduirait par des espaces de dialogue et d'action afin de travailler sur un projet d'une politique alternative à celle du tout sécuritaire du Président ». Ils proposent d'ouvrir « un espace à La Villeneuve avec toutes celles et ceux qui le souhaitent ».

lundi 26 juillet 2010

Amnesty International condamne l’assassinat de Michel Germaneau, détenu par l’organisation Al Qaïda au Maghreb islamique

Amnesty International est profondément préoccupée par l’annonce du décès de l’otage français Michel Germaneau qui aurait été exécuté le 24 juillet 2010 par des membres de l’organisation Al Qaïda au Maghreb islamique (AQMI). Son décès a été confirmé ce matin par le Président Nicolas Sarkozy qui a dénoncé un « acte barbare, odieux ».
L’AQMI a transmis des enregistrements à la chaîne Al Jazira, diffusés hier, annonçant l’exécution. Amnesty International condamne vigoureusement cet assassinat et demande que de plus amples informations soient communiquées sur les circonstances du décès...

Amnesty International réitère son appel à la libération immédiate et sans condition des deux travailleurs humanitaires espagnols, Alberto Vilalta (35 ans) et Roque Pascual (50 ans), capturés en Mauritanie le 29 novembre 2009 par des individus se réclamant de l’AQMI. L’un d’entre eux, Alberto Vilalta, a été blessé par balle à la jambe lors de son enlèvement.
Amnesty International est particulièrement inquiète du sort de ces deux otages espagnols en raison des conditions de vie extrêmement difficiles auxquelles sont soumises les personnes retenues captives par l’AQMI dans le désert du Sahel, la période de juin-juillet étant, d’après le témoignage d’anciens otages recueilli par Amnesty International, la période la plus difficile de l’année, notamment en raison des fortes chaleurs.

Michel Germaneau, ingénieur à la retraite âgé de 78 ans travaillant au sein d’organisations humanitaires, avait été capturé en avril 2010 à Inabangaret, dans le nord du Niger. En mai 2010, l’AQMI avait diffusé une photo et un enregistrement sonore où Michel Germaneau expliquait qu’il souffrait d’un problème de santé grave. Amnesty International avait appris qu’il était atteint d’une affection cardiovasculaire, pour laquelle il avait régulièrement besoin de recevoir des soins et de prendre des médicaments.
Dans une déclaration publique diffusée le 15 juillet 2010, Amnesty International avait exprimé son inquiétude suite aux menaces proférées, le 11 juillet, par l’AQMI de tuer Michel Germaneau dans les 15 jours si le gouvernement français refusait de se plier à ses exigences et de remettre en liberté des prisonniers. Le 22 juin 2010, une opération de l'armée mauritanienne soutenue par la France avait été menée contre des membres de l’AQMI afin de tenter libérer Michel Germaneau. Cette opération avait entraîné la mort de six terroristes présumés.
Dans l’enregistrement sonore communiqué hier à Al Jazira, un dirigeant de l’AQMI a déclaré « avoir exécuté l'otage français dénommé Michel Germaneau samedi 24 juillet pour venger nos six frères tués dans la lâche opération de la France ».

samedi 24 juillet 2010

Retraite : la contestation fait front

La pétition du Front de gauche contre le projet de loi de la réforme des retraites continue de mobiliser. Déjà 50 000 signataires.
La lutte continue. La pétition du Front de gauche pour le retrait du projet de loi sur les retraites se galvanise. Fort des 50 000 signatures, Olivier Dartigolles, porte-parole du PCF, en est persuadé : « Nous en aurons 200 000 avant la fin août (au lieu des 100 000 prévues – NDLR). » Il faut avouer que les militants sont motivés : porte à porte au bas des immeubles, discussions sur les lieux touristiques, dans les marchés ruraux… Rien n’est trop beau pour « faire reculer la droite avant 2012 ».
Et la période est propice. « Beaucoup de personnes ne partent pas en vacances. Elles sont préoccupées par la situation sociale et exaspérées par l’arrogance de la droite », rappelle Olivier Dartigolles. Ce climat politique pesant renforce leur détermination : « Notre action est une volonté de répondre à la droite qui veut faire baisser la mobilisation en donnant l’impression que tous les politiques sont pourris. » L’affaire Bettencourt n’est d’ailleurs pas étrangère aux revendications de la pétition contre une réforme « profondément injuste où le monde du travail doit faire des sacrifices alors que l’argent coule à flot pour certains ». Cette mobilisation n’est pas prête de s’arrêter puisque « beaucoup de personnes ont noté la journée de manifestation du 7 septembre sur leur agenda. C’est une journée où il peut se passer quelque chose de très grand dans notre pays. » La pétition sera présentée le lendemain à l’Assemblée nationale avant de rassembler encore des signatures lors de la Fête de l’Humanité.
Manon Ferrandi

jeudi 22 juillet 2010

À la Villeneuve, quartier modèle sapé par l’exclusion

Dans cette cité populaire de 12 000 habitants, au sud de Grenoble (Isère), personne n’a été surpris par les violences qui ont opposé, le week-end dernier, forces de police et jeunes du quartier. Le résultat d’une lente dégradation. Grenoble, envoyé spécial.
Pour qui s’attendrait à voir un paysage d’après bataille, la Villeneuve présente un aspect serein : plus de carcasses de voitures brûlées, à peine quelques vitrines portant les marques des caillassages. Seulement la présence massive des forces de police armées façon sections d’assaut rappelle les incidents du week-end. Pour Hosni, qui vit depuis trente-sept ans dans le quartier et milite dans une association culturelle, le maintien de ces « Rambos » dans la cité ne peut que renforcer les rancœurs. Son propos est relayé par cet employé municipal et syndicaliste, habitant en face de la Villeneuve, qui en a « marre du vol de nuit de l’hélicoptère dont le faisceau lumineux balaie les façades, empêchant les gens de dormir et ravivant chez les vieux émigrés de douloureux souvenirs des guerres coloniales ».

pour les habitants, les incidents étaient prévisibles
Plus loin on croise Azouz, l’oncle de Karim Boudouda dont la mort fut l’étincelle aux derniers débordements. Il ne veut pas parler, tout à sa douleur. L’homme qui l’accompagne craint qu’après les obsèques, prévues aujourd’hui, on assiste à une nouvelle flambée de violence. Car ici, tout le monde s’accorde à dire que les incidents étaient prévisibles. Hosni énumère les fléaux qui, au-delà de la drogue et du banditisme, gangrènent la vie d’une cité qui fut un modèle de mixité sociale durant deux décennies : la solitude des plus âgés, la fatigue morale et physique, l’absence de dialogue entre autorités locales et habitants ne parlant pas le même langage. Il évoque le parcours du combattant se terminant le plus souvent par jet de l’éponge de celui qui doit se débattre avec la lourdeur administrative. Et les préjugés à l’heure de la recherche d’emploi. Habiter à la Villeneuve constitue dans un CV un handicap quasi insurmontable, une malédiction.
Pourtant, le quartier, lors de sa construction, en 1972, faisait figure d’utopie. Son concepteur, Jean-François Parent, y habite toujours. « On aurait pu faire mieux, concède-t-il aujourd’hui, mais on nous réduisait les moyens au fur et à mesure. » Il rappelle que « ce n’est pas le quartier qui a changé, mais la société », qui « s’est repliée sur elle-même ; on vit désormais dans le tout-sécuritaire ». Et l’urbaniste de conclure : « C’est un leurre de croire qu’on peut résoudre les problèmes sociaux par des transformations architecturales. Il faut entretenir le quartier et éviter de concentrer les familles en grandes difficultés ».

« comme si on était tous des délinquants »
Le propos se vérifie sur le terrain : la Villeneuve est ce qu’on peut espérer de mieux en matière d’infrastructures sociales, sportives, culturelles ; et elle possède le plus beau parc de la ville avec ses 13 hectares. Mais voilà, les choses ont changé, comme le souligne Maurice Jay, Moïse, comédien et habitant des lieux depuis trente ans : « La mixité sociale, culturelle, a disparu, les incivilités étaient moins nombreuses avant », mais, ajoute-t-il, « les provocations verbales des ados ne se règlent pas en montrant ses muscles ».
Des femmes discutent en groupe. Elles condamnent les incendies de voitures qui touchent « des gens humbles ». Mais elles comprennent aussi « le ras-le-bol des jeunes qui sont doublement discriminés : parce qu’ils sont issus de l’immigration et parce qu’ils vivent à la Villeneuve ». Elles stigmatisent l’attitude de la police qu’elles qualifient de « raciste ». « Imaginez, ajoutent-elles, qu’en ce moment, on contrôle les voitures, on fouille les appartements, comme si on était tous des délinquants. »
La Villeneuve, de l’aveu même de ses concepteurs et du maire, Michel Destot, n’est pas suffisamment ouverte vers l’extérieur. Le sentiment de ghetto est renforcé par la mise à l’écart de la cité des manifestations culturelles concentrées au centre-ville. Les gens du quartier nuancent toutefois le terme de ghetto. Il existe des « poches de ghettoïsation », comme certains couloirs où sont concentrées les familles en plus grande difficulté. Les événements récents étaient donc prévisibles, appuie Serge Benito, responsable communiste. À la crise, le gouvernement a répondu par la répression, quand il s’agirait plutôt de promouvoir l’emploi, l’éducation, la santé. Et de regretter l’effacement de l’activité militante dans les grands ensembles populaires.
À l’heure où certains voudraient réduire les incidents à des actes isolés de délinquance ou de banditisme, il est des réalités qui ne s’accommodent pas de cette analyse. À la Villeneuve, où vivent 12 000 personnes, le taux de chômage est de 30 %, pourcentage encore supérieur chez les jeunes. Et le quartier est lui-même entouré d’autres cités populaires : Échirolles, Fontaine, Saint-Martin-d’Hères, villes dirigées par des communistes, à forte implantation de logements sociaux. Peu à peu, les difficultés se sont donc concentrées sur un même territoire, sapant le modèle de développement urbain que constituait la Villeneuve.
Christian Kazandjian

mercredi 21 juillet 2010

Sarkozy à Grenoble le 30 juillet

Suite aux évènements de la Villeneuve Sarkozy a annoncé l'éviction de préfet de l'Isère sans ménagement. Si le préfet peut avoir des responsabilités ce n'est quand même pas lui qui porte la responsabilité de tous les maux de notre pays mais bien Sarko et la droite tout entière. Ce n'est pas en virant tous les préfets que l'on résoudra le problème du chômage, des retraites, etc...
La règle veut qu'un préfet évincé a trois semaines avant son départ définitif.
Hors on apprend par l'AFP que Sarkozy vient à Grenoble vendredi 30 juillet prochain pour mettre en place son nouveau valet.
Comment rester silencieux face à cela et à sa visite chez nous ?
Il me semble que tous ceux présents, organisations, habitants, syndicats, politiques, etc doivent de concerter et appeler à manifester vendredi 30 juillet contre la venue de Nicolas sarkozy à Grenoble, véritable provocation.

communiqué de presse du communiqué de presse du groupe des conseillers généraux communistes et de la gauche partenaire


Ce n’est pas le préfet qui est cause de la politique de Nicolas Sarkozy mais Nicolas Sarkozy lui-même !
Des évènements terribles ont eu lieu ces derniers jours à Grenoble. Suite à un casse organisé par des représentants du grand banditisme au Casino d’Uriage, c’est tout le quartier de la Villeneuve de Grenoble qui a été le terrain de confrontations avec les forces de police venues en grand nombre. S’il n’est pas utile de revenir ici sur ces faits, à l’inverse, l’éviction brutale du préfet de l’Isère doit être dénoncée avec vigueur. Bien sûr le préfet est le représentant de l’Etat, mais d’un Etat de plus en plus discrédité qui ne cesse de casser sans scrupule tous les outils de la solidarité et de la justice, en supprimant par milliers des postes dans les services publics, en remettant en cause la démocratie dans sa volonté d’étrangler voire de supprimer les communes et les Conseils généraux, en imposant aux salariés, aux retraités et aux chômeurs de payer la crise tout en protégeant les grands groupe financiers et les plus riches. Qui en effet est coupable de l’instauration du bouclier fiscal, du chômage grandissant, de l’abandon des politiques en matière de logement social, d’éducation, de santé, de retraites, etc. sinon le gouvernement de M. Sarkozy. Qui est coupable de la désespérance de plus en plus criante de nombre d’habitants, et en tout premier lieu de la jeunesse, sinon ce gouvernement qui préfère jouer l’arrogance et la répression des militants syndicaux ou associatifs ? Ce n’est certainement pas le préfet, qui ne fait que mettre en œuvre une politique décidée par une droite méprisante et hautaine. Si dans les quartiers que certains appellent « difficiles », le tissu associatif et les habitants n’étaient pas solidaires entre eux qu’elle serait la situation ? Pire encore. Et ce n’est pas du licenciement des préfets que viendra la solution mais bien d’un changement radical de politique. En effet, c’est d’une autre politique, responsable et respectueuse de tous, dont notre pays a besoin. Il faut en effet en finir et au plus vite avec cet insupportable irrespect des valeurs qui fondent notre République. Le groupe des conseillers généraux communistes et de la gauche partenaire de l’Isère appelle plus que jamais tous les citoyens à se fédérer pour construire enfin une réelle alternative aux politiques néfastes menées depuis trop longtemps dans notre pays.

Grenoble, le 21 juillet 2010

Le vrai « job » de Florence Woerth chez Clymène

Les comptes de la société qui gère pour 436 millions d’euros de titres de placement de Liliane Bettencourt révèlent qu’il s’agit d’une pure machine à spéculer. L’épouse du ministre Éric Woerth était chargée, jusqu’à sa démission récente, de placer l’argent notamment dans les fameux « hedge funds ».
Beaucoup de questions se posent à la lecture des comptes de la société Clymène, que nous nous sommes procurés. Il apparaît clairement que cette holding, dont le directeur général est Patrice de Maistre et Liliane Bettencourt la présidente, a pour unique fonction de spéculer sur les marchés financiers, de faire de l’argent avec l’argent. Clymène, domiciliée à Neuilly, non loin de la résidence de la milliardaire, dispose d’un portefeuille de titres de placement évalué au bilan à 436 millions d’euros.

Des actifs « pourris »
Dans quoi ce pactole est-il placé ? Ni les rapports des commissaires aux comptes du cabinet britannique PricewatherhouseCoopers, ni le rapport d’activité signé par Liliane Bettencourt elle-même ne le précisent, mais ils lèvent un coin du voile. Dans la partie consacrée aux « principes et méthodes comptables », il est indiqué que des placements dans des fonds de private equity (capital-investissement) et de hedge funds (fonds spéculatifs) à haut rendement mais très risqués sont effectués. Dans quelles proportions ? Cela, on ne le sait pas. On peut seulement remarquer que l’importance des pertes affichées par Clymène en 2008 donne à penser que la société disposait d’importants actifs « pourris » à caractère spéculatif. Toutes les hypothèses sont permises et l’on peut même se demander, par exemple, si en 2009 la société n’a pas spéculé contre les titres de dette publique européenne, grecque notamment. Au total, les placements effectués ont permis cette année-là de dégager un résultat net de 20 millions d’euros contre une perte de 66 millions d’euros en 2008. Justement la fonction de Florence Woerth, embauchée chez Clymène en novembre 2007 par Patrice de Maistre à la demande d’Éric Woerth, l’actuel ministre du Travail, était de concourir à organiser ces placements afin d’en tirer le plus grand profit pour les intérêts de la fortune de Liliane Bettencourt.
Autre aspect notable qui ressort des comptes, c’est l’importance des salaires versés. En 2008, les rémunérations brutes des cinq salariés de l’entreprise se sont élevées à 1,5 million d’euros, soit une moyenne par personne de 300 000 euros par an et de 25 000 euros par mois. En 2009, la masse salariale versée a reculé, tombant à 462 346 euros, une chute qui s’explique probablement par une réduction de l’effectif de la société, effectif qui, cette année-là, n’a pas été précisé.

Une vraie vache à fric
Clymène cependant n’est qu’une dépendance réduite de l’empire Bettencourt. Elle est la filiale d’une société bien plus importante : Téthys. Cette holding, domiciliée dans le 8e arrondissement de Paris, également dirigée par Patrice de Maistre, assisté cependant par Jean-Pierre Meyers, mari de Françoise Bettencourt, la fille des Bettencourt, rassemble les titres de participation de Liliane et Françoise Bettencourt au sein du numéro 1 mondial des cosmétiques, L’Oréal. Téthys, c’est en 2009 1,1 milliard d’euros de titres de participation, 118,5 millions d’euros de valeurs mobilières de placement, aucune dette financière, 2,3 millions d’euros de salaires bruts annuels versés à trois salariés.
Depuis cinq ans, Téthys a dégagé plus de 700 millions d’euros de bénéfices : 86 en 2004, 112 en 2006, 145 en 2007, 192 en 2008, 180 millions d’euros en 2009. La société est une vraie vache à fric. Elle n’a pourtant aucune activité, son chiffre d’affaires dépasse à peine les 300 000 euros, tout est tiré de la finance : 267 millions d’euros de produits financiers de participation, 4 millions d’euros d’intérêts sur les prêts accordés à Clymène, près de 10 millions d’euros de gains de change et 485 000 euros de produits de cessions de titres de placement, soit un total de 281,5 millions d’euros de produits financiers ! D’où vient cette manne ? 267 millions d’euros sont des dividendes versés en rémunération de parts du capital de L’Oréal possédées par la famille Bettencourt au titre de l’exercice 2008. Téthys SAS contrôle 18,2 % du capital de la multinationale. En effet, plus de 90 % du patrimoine réel réévalué de la société est constitué de ces titres. Une précision encore, le montant des jetons de présence que se sont votés les membres du conseil de surveillance pour 2010 est de 71 000 euros. Une bonne année tout de même !

L’examen des comptes officiels de Clymène et de Téthys confirme une chose très importante quant au rôle joué par Florence Woerth dans la nébuleuse Bettencourt : contrairement à ce qui a été affirmé, déclaré, imprimé, sa fonction jusqu’à sa démission récente et forcée n’a pas consisté à gérer d’une façon générale la fortune de Liliane Bettencourt. Son rôle était plus précis. Il s’agissait pour elle de faire fructifier ce capital par tous les moyens offerts par les marchés financiers. En bon français, cela s’appelle de la spéculation sur titres.

lundi 19 juillet 2010

Violences à Grenoble, l'analyse de Patrice Voir

La tension subsiste à Grenoble après le décès d’un des deux braqueurs du casino d’Uriage-les-Bains. Depuis vendredi soir le quartier de la Villeneuve est le théâtre de violences nocturnes opposant jeunes et forces de l’ordre. Patrice Voir, conseiller municipal communiste, s’indigne d’une telle violence et évoque le quotidien du quartier de la Villeneuve dans lequel il vit. Il est notamment membre des commissions Solidarité, Développement Économique et Insertion pour la ville de Grenoble.

Après de nombreux actes de violence dans la région et connaissant la sensibilité d’un quartier comme La Villeneuve, pouvait-on anticiper un tel déchainement ?
Patrice Voir. On savait que le climat n’était pas très bon. On avait quelques signes. Par exemple, il y a eu au moment des élections européennes, en 2009, un gymnase transformé en bureau de vote qui a brûlé le jour du vote. C’était pendant le dépouillement des derniers bulletins. Et ça c’était dans un climat qui toute la journée avait été émaillé de petits incidents. La Villeneuve c’est quand-même 12 000 habitants, donc c’est une petite ville, avec 75 % de logements sociaux, avec un taux de chômage qui correspond au taux de chômage dans ce genre de quartiers. On est en attente d’une réhabilitation, on a un contrat Anru (Agence Nationale pour la Rénovation Urbaine) qui devrait démarrer. On est donc dans la phase de programmation. Ce qu’on appelle la Villeneuve c’est presque plusieurs quartiers de plus c'est un quartier stigmatisé. Le projet de La Villeneuve avait été une expérience très en vogue dans les années 1970 avec une conception révolutionnaire de l’urbanisme et qui aujourd’hui se révèle être, avec la crise, en difficulté. Avec notamment une grande difficulté pour maitriser, en gros, l’habitation de ce quartier. Beaucoup de personnes demandent des logements alors qu’il y a un certain nombre d’appartements qui sont vides. Pourtant ce quartier a encore une vie associative très riche, il y a quand même des services publics, des commerces.
Il n’y a donc pas un manque, une absence des services publics ?
Patrice Voir. Ah non, non. Il y a une vie très riche et des services publics qui sont maintenus par la ville, par le conseil général. Il y a quand même un engagement fort des collectivités locales sur ce quartier avec une vie associative qui est restée importante. Il y a quand même 25 % de copropriété et souvent il y en a un certain nombre qui sont des copropriétaires de longue date, qui sont un peu militants.
Mais alors comment comprendre ce climat de violence et ces tensions à la Villeneuve ?
Patrice Voir. Ça je le rattache quand même beaucoup à la crise et au taux de chômage important. Et ça concerne les trois quartiers du Sud de Grenoble, quartiers donc populaires avec un nombre très important de logements sociaux, Mistral, Teisseire et la Villeneuve. Mistral et Teisseire ont été réhabilités ou sans en phase finale de réhabilitation. Villeneuve c’est à venir. Et c’est un quartier qui a quand même une concentration de population importante.
Est-ce que la Villeneuve a toujours été un quartier sensible ?
Patrice Voir. Il y a une paupérisation très nette. C’est pour ça qu’on veut passer de 75 à 50 % sur la part du locatif social. Même ceux qui sont le moins en difficulté, qui ont un travail régulier, des revenus réguliers, refusent d’aller à la Villeneuve maintenant. C’est un quartier qui à été abandonné durant la période 83 – 95, avec Alain Carignon et la majorité UMP, enfin RPR à l’époque.
Quels sont les problèmes au quotidien dans ce quartier ? Notamment par rapport à l’insertion.
Patrice Voir. Il y a des problèmes d’accès à l’emploi c’est sûr. Même avec une politique volontariste d’emploi de proximité, en employant des jeunes de la cité, ça ne répond pas à l’ensemble du besoin d’emploi sur ce quartier c’est bien évident. Ce n’est pas facile pour quelqu’un qui cherche un emploi de trouver quand il vient de Villeneuve comparé à certains autres quartiers de la ville. C’est sûr que de ce point de vue là c’est un quartier qui est connoté. Et puis les événements n’arrangeront pas ça. Moi j’habite du côté des Arlequins, donc juste à côté d’où sont partis les évènements et dans la Villeneuve même il y a quand même des zones assez distinctes. Je pense qu’il y a besoin, c’est sûr, de renforcer la présence des travailleurs sociaux. Et puis il y a la question de l’emploi. Surtout pour les jeunes qui sont déscolarisés et qui sont sans emploi.
Entretien réalisé par Matthieu Windey

dimanche 18 juillet 2010

Nouvelles révélations dans l'affaire Bettencourt : le chèque de 100 000 euros qui accuse !

Quatre mois seulement avant le premier tour de la présidentielle de 2007, Lilianne Bettencourt avait procédé à un énorme retrait en liquide : 100 000 euros, qu'elle avait chargée sa comptable de tirer en espèces à la banque Dexia, grâce à un chèque auto-libellé dont Marianne s'est procuré le fac similé. Il n'y avait donc pas que les 180 000 euros de la BNP !
La semaine dernière, Marianne  publiait les fameux «carnets Bettencourt», ces cahiers de caisses tenus, au jour le jour, de 1995 à fin 2008, par Claire Thibout, l'ex-comptable de Liliane Bettencourt. Des cahiers où elle recensait scrupuleusement les entrées et les sorties d'argent liquide du couple Bettencourt. Sur la période janvier-avril 2007, les quatre mois précédant le 1er tour de l'élection présidentielle, ces carnets avaient révélé près de 400 000 euros d'espèces tirées à la BNP et, surtout, plus de 180 000 euros accompagnés, dans ces carnets, de la mention «Monsieur» ou «M. Bettencourt». Or, l'ex-comptable a toujours affirmé qu'elle inscrivait l'une ou l'autre de ces mentions lorsque l'argent était destiné à des financements politiques.
Or, cette semaine, Marianne est en mesure d'affirmer que les Bettencourt possédaient d'autres comptes bancaires sur lesquels, en pleine campagne électorale, ils tiraient également des sommes extravagantes en liquide. Notre journal a pu se procurer, en effet, la copie d'un chèque de 100 000 euros, tiré non plus sur BNP-Paribas (comme il est inscrit dans les carnets), mais sur la banque Dexia. Un chèque daté du 21 décembre 2006 que Mme Bettencourt a libellé à son nom et qu'elle a confié à sa comptable, Claire Thibout, pour que celle-ci aille le tirer en espèces au guichet de la banque. Ce chèque, en voici un fac similé :
 100 000 euros, donc, en liquide! Afin que l'ex-comptable ne rencontre aucune difficulté pour se faire remettre l'argent, Mme Bettencourt a même délivré à son employée une autorisation, signée de sa main, que nous nous sommes également procurée et dont voici le contenu :
«Je, soussignée, Madame Liliane BETTENCOURT, autorise Madame Claire Thibout à venir chercher à votre agence pour mon compte une somme de 100 000 euros, chèque N° 3794677, tiré le 21 décembre 2006 sur la banque DEXIA. Fait à Neuilly-sur-Seine, le 21 décembre 2006».
  Selon nos informations, Claire Thibout a bien retiré cette somme qu'elle a ensuite remise en mains propres à Mme Bettencourt. A qui ces 100 000 euros étaient-ils destinés, à quatre mois seulement du premier tour de l'élection présidentielle ? Pourquoi cette somme ne figure-t-elle pas dans les carnets de Mme Bettencourt, contrairement à tous les autres retraits en liquide effectués au guichet de la BNP ? La banque Dexia a-t-elle alerté Tracfin, l'organisme chargé de lutter contre les mouvements illicites de capitaux, à propos de cet énorme retrait ? Et si oui, les services de Tracfin ont-ils prévenu leur autorité de tutelle ? Existe-t-il d'autres comptes bancaires sur lesquels le couple Bettencourt tirait des espèces ?
Marianne a pu consulter la liste des comptes des Bettencourt pour les années 2006 et 2007 : outre BNP-Paribas et Dexia, on relève les noms des banques Crédit Lyonnais, Union des Banques Suisses (UBS), Banexi, CCP, BIMP, OBC, HR Finances, Marignan Gestion et même Banco Credito de Balear.

L'existence de ce chèque Dexia de 100 000 euros, remis à Mme Bettencourt, est d'autant plus étonnante que, dans les carnets que tenait Claire Thibout, les seules sommes d'argent en espèces attribuées directement à Mme Bettencourt ne dépassent jamais 1500 ou 2000 euros. Pourquoi, ce 21 décembre 2006, une somme aussi importante et pour quoi faire ?
Ces nouvelles révélations devraient intéresser les enquêteurs de la brigade financière qui viennent de placer en garde-à-vue Patrice de Maistre, le gestionnaire de fortune de Mme Bettencourt, le photographe François-Marie Banier, Fabrice Goguel, l'ex-avocat de l'héritière L'Oréal, et Carlos Vejarano, le gérant de la fameuse île d'Arros aux Seychelles, dont Marianne révélait, voici trois semaines, qu'elle était cachée dans une fondation-écran au Liechtenstein et qu'elle avait ainsi échappé au fisc.
Elles devraient aussi passionner le procureur de Nanterre Philippe Courroye qui vient d'ouvrir deux nouvelles enquêtes préliminaires pour «blanchiment de fraude fiscale» et «financement illégal d'activités politiques».
Puisque, selon son avocat Georges Kiejman, Liliane Bettencourt est en pleine possession de ses moyens, les enquêteurs ne devraient pas manquer d'interroger la milliardaire sur ces invraisemblables mouvements d'espèces et leurs destinataires, à quelques semaines de la présidentielle de 2007. Marianne publie, d'ailleurs, dans son édition de samedi matin, la suite des carnets Bettencourt, cette fois pour l'année 2006.
En début de semaine, le Président de la République, Nicolas Sarkozy, avait voulu faire croire que cette affaire était close. Il semblerait, au contraire, qu'elle ne fait que commencer…

samedi 17 juillet 2010

Retraite : Moralès n'est pas Sarkozy

A l’heure où chez nous, en France, le gouvernement s’apprête à repousser l’âge de départ à la retraite à plus de 60 ans et à augmenter le nombre d’annuités pour bénéficier d’une retraite à taux plein, et cela sans toucher sérieusement aux revenus du capital, en Bolivie, le gouvernement Socialiste de Evo Morales s’apprête à faire voter une nouvelle Loi sur les retraites, discutée avec la principale centrale ouvrière du pays (la COB), qui abaisse l’âge de départ à la retraite de 65 à 58 ans, avec les mêmes avantages  

Cet âge sera même rabaissée à 56 ans pour les ouvriers du secteur minier, avec possibilité de baisser encore cet âge selon certains travailleurs, dans ce cas un an travaillé à l’intérieur de la mine comptera pour deux années. Tout cela s’inscrit dans le cadre de la reconstruction du système Bolivien de retraite par répartition mis à sac par des décennies de libéralisme économique...

Début février 2008, le président Morales avait déjà instauré une pension "dignité" destinée aux retraités vivants sous le seuil de pauvreté, dans un pays où deux habitants sur cinq vivent avec moins de 2 dollars par jour. ..Pour financer cette allocation, le gouvernement de Morales avait instauré une redistribution des richesses liée aux hydrocarbures (Gaz et pétrole), mettant ainsi à contribution les riches régions de l’est Bolivien qui s’étaient arrangées jusque là pour bénéficier de la quasi-totalité de ces revenus.
Refusant de partager le gâteau, l’oligarchie Bolivienne avait, avec à la complicité de l’ambassade américaine, tenté de déclencher une guerre civile destinée à renverser le président Morales.
La France n’est évidemment pas la Bolivie, ses niveaux de revenus, de pensions de retraites et de vie sont très éloignés certes, mais n’y a t-il pas là encore, matière à s’inspirer d’un gouvernement progressiste qui élabore et vote des lois qui ne séparent pas l’aspect humain de l’aspect économique.
N’y a t-il pas intérêt à s’inspirer une fois de plus de ces gouvernements progressistes latino-américains qui ont choisis leur camps entre les requins de la finance, les affameurs du FMI et de la Banque Mondiale d’un côté, et le bien-être du peuple de l’autre.
La Bolivie, comme le Venezuela et l’Equateur, ainsi que les pays membres de l’ALBA (Alliance Bolivarienne pour les Amériques) ont décidé depuis quelques années déja de renvoyer les technocrates du FMI dans leurs bureaux New-yorkais, et de gérer eux-mêmes leurs pays, leur économie, et leurs systèmes de retraites.
Contrairement à nos gouvernements Européens, celui de Evo Morales, estime que l’humain passe avant les considérations économiques, il estime aussi que ce sont ceux qui ont le plus et qui provoquent les crises financières qui doivent mettre la main à la poche..
Il estime que les ressources de son pays ne doivent plus servir à garnir les comptes des multinationales étrangères et des oligarques locaux, mais au contraire à développer économiquement et socialement une nation désormais libre du diktat des marchés financiers et de ses alliés.
Une belle source d’inspiration que cette Amérique Latine rebelle et progressiste n’est-ce pas ? Ne devrait-on pas avoir les yeux rivés sur ces nations et ses peuples qui remettent en cause ce que l’on a commencé à nous faire subir ici : à savoir la dégradation de nos conditions de vies et la destruction de nos acquis sociaux, résultants d’années de luttes, tout cela au nom de la course au profit des plus riches et du libre-marché "sacré"..
Sarkozy n’est pas Morales, et nous le regrettons bien.

Le couple Woerth en ligne de mire de la brigade financière

Le gestionnaire de la fortune de Liliane Bettencourt, Patrice de Maistre, a affirmé aux policiers au cours de sa garde à vue qu'Eric Woerth lui avait "demandé de recevoir sa femme pour la conseiller sur sa carrière", selon des extraits de procès-verbal publié samedi par Le Monde.fr.
M. de Maistre a passé 36 heures en garde à vue jeudi et vendredi avec trois autres proches de l'héritière de L'Oréal dans le cadre d'une enquête sur des soupçons de blanchiment de fraude fiscale et de conflit d'intérêt entre les fonctions occupées par Mme Woerth auprès de M. de Maistre et celles de son mari au ministère du Budget (2007-2010).
Au cours de sa garde à vue, M. de Maistre a notamment été interrogé sur le contenu d'une note datée du 31 août 2007, saisie lors d'une perquisition dans les bureaux du gestionnaire de fortune, qui comporte un curriculum vitae de Mme Woerth avec une mention sibylline en bas de page: "rémunération environ 200 000 euros (...) Je suis obligé d'en parler à LB (Liliane Bettencourt, ndlr) vu le mari 120 000 euros", rapporte Le Monde.fr.
M. de Maistre a expliqué aux policiers qu'il "s'agissait d'une note (qu'il a) dû amener à M. et Mme Bettencourt pour évoquer le recrutement de Florence Woerth dans (son) équipe", selon un extrait de PV d'audition.
"Cette démarche était due au fait que son mari était ministre, et que c'était donc sensible", a précisé M. de Maistre, assurant que "Mme Woerth ne représentait pas un risque majeur".
M. de Maistre a précisé avoir vu l'actuel ministre du Travail "deux ou trois fois en 2007 (...) parce qu'il m'a demandé de recevoir sa femme et ce pour essayer de la conseiller sur sa carrière alors, me disait-il, qu'elle n'était pas entièrement satisfaite".
Mme Woerth, embauchée le 12 novembre 2007, a quitté en juin ses fonctions chez Clymène, le "family office" chargé de faire fructifier la fortune de Mme Bettencourt. M. Woerth avait assuré le 21 juin qu'il n'était pas intervenu pour faire embaucher sa femme.

Annie David demande l’aménagement de la RN75, Michel Savin veut encore y croire...

Sénatrice (PCF) de l’Isère, Annie David s’est efforcée de rebondir la première hier à l’annonce de l’abandon du projet autoroutier devant relier Grenoble et Sisteron.

Dans un premier temps, « c’est sans surprise que j’accueille cette nouvelle puisque, déjà en 2003, j’étais convaincue que ce projet ne verrait jamais le jour ».
En conséquence, Annie David « en appelle à la responsabilité du gouvernement afin qu’il rouvre le dossier de l’aménagement de la RN75, véritable solution alternative en faveur des populations, de l’aménagement du territoire et de l’environnement ».
D’autant que « la ligne ferroviaire entre Grenoble et Veynes, incluant éventuellement le fret, pourrait, en toute complémentarité, doubler une partie de ce tracé ».
De leur côté, Michel Savin et Frédérique Puissat, président et secrétaire départementaux de l’UMP, voulaient encore y croire dans la mesure où « si la décision d’abandonner la réalisation du chaînon manquant de 92 kilomètres entre Grenoble et Gap était prise, le Sud-Isère serait condamné à l’enclavement territorial et économique ».
Et les deux responsables du parti présidentiel de demander « aux collectivités territoriales concernées de prendre position de façon claire et précise en faveur de ce projet autoroutier (...). En effet, l’UMP 38 estime qu’il est grand temps pour les acteurs locaux, en particulier le Conseil général de l’Isère et la Région Rhône-Alpes, gérées toutes les deux par les socialistes et écologistes, de soutenir cet aménagement structurant pour le Sud Isère ».
Et d’insister : « L’immobilisme et l’attentisme dont on fait preuve ces dernières années certaines collectivités territoriales et élus locaux ont clairement pénalisé la réalisation de cet aménagement. Aujourd’hui, si ces acteurs locaux ne changent pas rapidement de cap, c’est la survie même de l’extension de l’A51 qui sera remis en cause ».

vendredi 16 juillet 2010

Le Front de Gauche met en place son plan de travail et annonce des initiatives

L’analyse faite par les composantes du Front de Gauche lors de son « sommet » de juin est plus que jamais d’actualité. Chaque jour qui passe délégitime en effet un peu plus la politique de Nicolas Sarkozy et de son gouvernement. La droite au pouvoir est plongée dans une crise politique profonde, qui révèle sa collusion avec les puissances financières. Il faut les empêcher de toute destruction nouvelle des droits sociaux et démocratiques.
Dans les mobilisations notamment sur la question des retraites mais aussi en préparant une véritable alternative de gauche à la politique du gouvernement et du MEDEF. Voilà ce que le Front de Gauche entend poursuivre en inscrivant son action dans les luttes et dans les échéances électorales à venir.
Le comité de liaison permanent s’est réuni déjà deux fois à cet effet pour mettre en place le plan de travail conçu lors de ce sommet.
Il a d’abord décidé de coordonner des initiatives de soutien aux nombreuses et diverses luttes menées dans le pays. Il lance notamment à partir du 13 juillet une pétition demandant le retrait du projet de loi gouvernemental sur les retraites et appuyant le projet alternatif soutenu par le Front de Gauche et déposé par les parlementaires du PCF et du PG.
Il sera de tous les rassemblements unitaires initiés partout en France sur la base du retrait du projet gouvernemental, par les syndicats ou les organisations démocratiques en juillet, en août et à la rentrée. Il appelle notamment à se joindre aux rassemblements unitaires appelés par les organisations syndicales ce même 13 juillet.
Le Front de Gauche réaffirme également son combat pour « bousculer » la donne à gauche. Il entend rassembler dans le pays une nouvelle majorité à gauche sur la base d’un programme de gouvernement en rupture avec la logique dominante d’un système capitaliste et des modèles productivistes dont la crise actuelle ne fait que confirmer le nécessaire dépassement.
Dans cette optique, à la Fête de l’Humanité, le Front de Gauche lancera un processus d’élaboration d’un « projet partagé » au travers d’initiatives multiples locales et nationales. Ce processus permettra de forger un programme ambitieux pour notre pays, pour son rôle dans le monde, et tourné vers la satisfaction des besoins humains et non de ceux de la finance.
Dans la même optique il annonce l’organisation de plusieurs débats publics à commencer par :
- La refonte de nos institutions pour mettre fin à la monarchie présidentielle et à la personnalisation de la Vème République.
- Les solutions à mettre en œuvre pour dépasser la crise européenne, refuser les plans d’austérité et l’utilisation de l’argent tel que la conçoivent les mentors de cette Europe libérale.
Ce chantier, le Front de Gauche entend largement l’ouvrir tant nationalement que localement aux formations politiques désireuses de s’associer à cette démarche, mais aussi à toutes les citoyennes et les citoyens, en particulier les militantes et militants syndicaux et associatifs qui s’investissent dans la même recherche d’une société qui refuse la mise aux normes économiques de rentabilité de toute activité humaine, pour lui substituer des valeurs d’égalité, de solidarité et d’humanisme qui sont le véritable patrimoine de la gauche dans notre pays.

Rendez-vous à la Fête de l’Humanité avec le Front de Gauche.

jeudi 15 juillet 2010

Voici la liste des 20 mensonges de Nicolas Sarkozy lors de son interview sur France 2 le 12 juillet 2010 :

1. «La France est le pays qui travaille le moins.» C'est faux: les salariés français travaillent en moyenne 36,5 heures en 2008 par semaine, contre 34,6 heures en Allemagne, 34,5 heures au Danemark, 35,6 heures en Suède, 33,2 heures en Norvège, et 33,9 heures aux Etats-Unis. Ces statistiques agrègent temps complet et temps partiel.

2. «Les pays qui ont le plus réduit le chômage sont ceux qui ont augmenté le temps de travail». La réalité est ... inverse : Pierre-Alain Muet rappelle que «les pays qui ont le plus réduit leur temps de travail sont ceux qui ont le taux de chômage le plus faible. Les Pays-Bas (4,3 % en mai 2010) ; la Norvège (3,7 %), l'Allemagne (7,5 %), le Danemark (6 %) alors que le taux de chômage harmonisé approche 10 % en France.»
3. «Les 35 heures ont détruit la compétitivité». Faux : elle s'est améliorée de 1997 à 2002. Le solde extérieur de la France est redevenu négatif ... depuis 2002.
4. «La France est le pays qui taxe le plus les hauts revenus». Faux à nouveau. Grâce aux niches fiscales et à la faible taxation des revenus du capital, le taux d'imposition des plus riches reste faible : «Il est de 25 % pour les 1 000 plus hauts revenus et tombe à moins de 20% pour les 10 plus hauts revenus» note le député Muet. Et le taux d'imposition de Mme Bettencourt est estimé à 20%. Pas plus.
5. «La France est le pays qui taxe le plus les entreprises.» Toujours faux. Le taux d'imposition des bénéfices des grosses PME (>500 salariés) est d'environ 20%, et inférieur à 13 % pour les entreprises de plus de 2 000 salariés.
6. «Le bouclier fiscal évite de verser plus de 50 % de ce que l'on gagne à l'Etat.» Cet argument a été maintes fois démonté. le bouclier fiscal protège le patrimoine et la rente, pas le travail.
7. «Il existait avant mon élection des contribuables qui payaient 100% d'impôt. C'est-à-dire qu'ils gagnaient 1.000, ils payaient 1.000. » Ce mensonge est l'un des meilleurs, le plus grossier, le plus énorme. Personne, en France, ne paye 100% d'impôt. Lundi soir, David Pujadas n'a même pas relevé. Faut-il rappelé que la tranche la plus élevée de l'impôt sur le revenu est de ... 40% ? Et même en ajoutant la taxation des revenus de l'épargne et du patrimoine (moins imposés que le travail), on ne parvient pas à ce chiffre mirobolant.
8. «Le collectif Sauvons la recherche ne s'exprime plus, les chercheurs ne font plus grève».Evidemment, la réponse n'a pas tardé. L'arroseur de l'Elysée s'est fait copieusement arrosé. Le collectif Sauvons la recherche s'est fendu d'un communiqué intitulé: «Aujourd’hui en France quand des chercheurs font grève, seul le chef de l’Etat croit qu’ils travaillent». Et il a rappelé que l'année 2009 écoulée «a été marquée par une grève dans les universités et organismes de recherche comme on n’en avait pas vu depuis 1968.» Depuis 2007, on recense 1600 mouvements de grèves dans la recherche. La dernière manifestation date ... du 1er juin dernier.
9. «En 1997, les socialistes allemands ont supprimé l'impôt sur la fortune en Allemagne». On appellera cela un mensonge par omission : Sarkozy oublie de préciser que les Allemands, socialistes ou pas, n'ont pas supprimé les droits de succession sur l'héritage. Surtout, Sarkozy attribue aux socialistes allemands la décision politique de supprimer leur ISF. Ce n'est pas tout à fait ça : après une décision de leur Cour constitutionnelle du 22 juin 1995, les Allemands ont renoncé à leur ISF. De surcroît, cette décision de la Cour a été invalidée par une autre décision de justice depuis.
10. «Le bouclier fiscal existe en Allemagne depuis plus de vingt ans». Sarkozy récidive. Il n'y a pas de bouclier fiscal en Allemagne. Le président français, qui paraît-il use de Facebook, pourrait-il prendre la peine de regarder sur le Net à quel point cette récidive mensongère finit par amuser la galerie ?
11. «En 2008, les socialistes espagnols ont supprimé l'impôt sur la fortune en Espagne.» José-Luis Zapatero a rétabli une forte imposition sur le patrimoine depuis mars dernier, crise oblige.
12. «Il n'y a aucune raison que l'Etat s'impose une gestion rigoureuse et que les collectivités territoriales, notamment les régions, continuent une politique d'augmentation du nombre de fonctionnaires: 34.000 chaque année depuis 10 ans à compétence constante». Ainsi Sarkozy voulait-il dénoncer l'inflation des budgets régionaux. Le socialiste Martin Malvy, porte-parole de l'Association des régions de France (ARF) lui a répondu : l'Etat a transféré 80 000 fonctionnaires aux Régions ces dernières années.
13. Pour le défendre, Nicolas Sarkozy a qualifié le procureur de Nanterre de «juge». C'est faux. Il est procureur. C'est d'ailleurs toute la différence. Un procureur dépend du parquet, c'est-à-dire du ministère de la Justice. Un juge est indépendant.
14. Le taux de chômage en France serait de 9,5%, et non pas de 10%. C'est faux. Il faut être précis, comme l'a rappelé Nicolas Sarkozy à David Pujadas. Le taux de chômage en France (Outre-mer comprise) est de 9,9% selon l'Insee.
15. Au début de son intervention, Sarkozy cite le «rapport extrêmement fouillé de l'inspection des finances» au sujet de l'éventuelle intervention d'Eric Woerth dans l'examen de la situation fiscale de Mme Bettencourt. Le rapport n'est pas de l'IGF mais de la seule responsabilité de son directeur, comme ce dernier le rappelle en préambule. De surcroît, il ne contient que 12 pages, et multiplie les précautions d'usage à cause du faible délai imparti à l'enquête (10 jours).
16. Aucune enquête sur les soupçons de conflit d'intérêt du couple Woerth ni sur le financement politique illégal n'a été conduite à ce jour.
17. A propos de la nomination des patrons de l'audiovisuel public, Sarkozy explique que ces nominations sont soumises à l'approbation des commissions culturelles du Sénat et de l'Assemblée Nationale. C'est faux. Ces deux commissions ont un droit de veto, au 3 cinquièmes. Elles n'approuvent rien. Bien au contraire, un obstacle majeur (3/5èmes de vote) leur est imposé si elles veulent contester la décision du Chef.
18. «En 35 ans, jamais on ne m'a accusé de quoique que ce soit de sérieux.» Sarkozy oublie simplement le Karachigate, et ces accusations émanant de la police luxembourgeoise. Rien que ça.
19. Selon Nicolas Sarkozy, la prise en compte de la pénibilité dans sa réforme des retraites, serait «un droit nouveau». C'est faux. Le principe même des régimes spéciaux des cheminots, des mineurs, et d'un certain nombre de professions jugées physiquement éprouvantes était cette prise en compte de la pénibilité. Sarkozy, qui se félicite de les avoir abroger (ce qui est également partiellement faux, mais c'est un autre sujet), devrait s'en souvenir...
20. Lundi soir, Sarkozy s'indignait aussi qu'on le soupçonne d'être allé chercher des enveloppes d'espèces chez le couple Bettencourt. Effectivement, certaines enveloppes étaient directement portées au siège de l'UMP, sur instruction du trésorier Eric Woerth. Mais cela, c'est la révélation du jour.

mercredi 14 juillet 2010

"Collectf des jours heureux" GRESIVAUDAN

Les camarades du collectf des jours heureux du Grésivaudan toujours sur le qui vive par ces grandes chaleurs  étaient toute la journée sur le Rond Point de Villard Bonnot devant le lycée au passage du tour de France avec leurs Banderoles pour appeler au retrait du projet de loi sur les retraites.

Sarkozy atteint d'un syndrome footballistique : « j'envoie la France dans le mur et je ne change rien ! »

« Je vais vous dire la vérité... en tous cas la mienne ». Voilà ce qui résume l’intervention du chef de l’Etat lundi soir.
Dans son long monologue, le Président de la République s’obstine à ne rien dire de nouveau. Il n’a aucune proposition pour répondre à la crise et fait preuve d’un grand mépris à l’égard des français et des partenaires sociaux en déclarant que, quoi qu’il arrive, il ne changera rien à ses réformes. Il se contente de reprendre les vielles recettes du MEDEF qui font porter les difficultés du pays sur la retraite à 60 ans et les 35 heures.
De la même manière, alors que le besoin de services publics locaux est grandissant, son appel à ne pas remplacer un fonctionnaire sur 2 dans les collectivités locales est irresponsable et irréaliste.
Sur tous les sujets abordés lundi soir, la parole présidentielle n’est plus crédible, c’est un véritable coup de force anti-démocratique. Refusant de prendre en compte les exigences populaires, le Président de la République n’agit que par autoritarisme.
En bref, le grand spécialiste du football Nicolas Sarkozy n’en n’est pas moins atteint d’un syndrome footballistique bien connu : « j’envoie la France dans le mur et je ne change rien ! »

mardi 13 juillet 2010

Sarkozy à la télévision défend à la fois Woerth et son programme

Annie DAVID, Sénatrice PCF de l’Isère, 4e meilleur sénateur d’après le magazine Lyon Capital

Vous venez d’être classée 4e meilleur sénateur sur 343, quel est votre sentiment ?«
J’ai appris ça par Guy Fischer (PCF), sénateur du Rhône qui est classé 6e. Il m’a appelé pour me féliciter. Évidemment, je suis contente, car je me rends bien compte que je bosse et c’est la preuve que mon travail est reconnu. Ça veut aussi dire que j’ai un peu de pugnacité et de constance dans mes positions. J’espère aussi que ce classement me donnera du poids pour ce que je veux faire par la suite. Actuellement, je prépare une proposition de résolution européenne sur la directive service (anciennement directive Bolkestein sur la libéralisation des services, ndlr). Je suis en train de la finaliser car le droit européen est un peu plus complexe qu’une proposition de loi. Je la présenterai très certainement mardi prochain à mon groupe. »

Et en tant que femme, comment réagissez-vous ?«
Il faut savoir qu’il y a plus de femmes au Sénat qu’à l’Assemblée nationale. Le fait que nous soyons trois femmes à faire partie des quatre premiers montre que la place des femmes prend de l’importance en politique et qu’être en tête de classement, c’est aussi possible. On est élu par une commission, ce qui veut dire qu’aujourd’hui, les hommes sont prêts à nous faire confiance et à voter pour des femmes rapporteurs. C’est un signe fort pour l’avenir. »

Quelle est la recette pour être un bon sénateur ?«
Je pense avant tout que mon positionnement au sein de ce classement est lié au fait que je n’ai pas d’autres mandats important dans le département. Je suis simplement conseillère municipale à Villard-Bonnot. Du coup, je peux me consacrer beaucoup plus à mon mandat de sénatrice. Même si nous n’avons aucune obligation à faire quoi que ce soit, je m’investis pleinement dans ce que j’entreprends. Et surtout, ce qui est très important, c’est que les élus m’ont fait confiance pour les représenter. Quand je défends un texte, je le fais non pas en mon nom, mais en celui de mes électeurs. J’ai toujours aimé bien faire les choses, alors en politique j’applique aussi cette règle ».