samedi 17 juillet 2010

Le couple Woerth en ligne de mire de la brigade financière

Le gestionnaire de la fortune de Liliane Bettencourt, Patrice de Maistre, a affirmé aux policiers au cours de sa garde à vue qu'Eric Woerth lui avait "demandé de recevoir sa femme pour la conseiller sur sa carrière", selon des extraits de procès-verbal publié samedi par Le Monde.fr.
M. de Maistre a passé 36 heures en garde à vue jeudi et vendredi avec trois autres proches de l'héritière de L'Oréal dans le cadre d'une enquête sur des soupçons de blanchiment de fraude fiscale et de conflit d'intérêt entre les fonctions occupées par Mme Woerth auprès de M. de Maistre et celles de son mari au ministère du Budget (2007-2010).
Au cours de sa garde à vue, M. de Maistre a notamment été interrogé sur le contenu d'une note datée du 31 août 2007, saisie lors d'une perquisition dans les bureaux du gestionnaire de fortune, qui comporte un curriculum vitae de Mme Woerth avec une mention sibylline en bas de page: "rémunération environ 200 000 euros (...) Je suis obligé d'en parler à LB (Liliane Bettencourt, ndlr) vu le mari 120 000 euros", rapporte Le Monde.fr.
M. de Maistre a expliqué aux policiers qu'il "s'agissait d'une note (qu'il a) dû amener à M. et Mme Bettencourt pour évoquer le recrutement de Florence Woerth dans (son) équipe", selon un extrait de PV d'audition.
"Cette démarche était due au fait que son mari était ministre, et que c'était donc sensible", a précisé M. de Maistre, assurant que "Mme Woerth ne représentait pas un risque majeur".
M. de Maistre a précisé avoir vu l'actuel ministre du Travail "deux ou trois fois en 2007 (...) parce qu'il m'a demandé de recevoir sa femme et ce pour essayer de la conseiller sur sa carrière alors, me disait-il, qu'elle n'était pas entièrement satisfaite".
Mme Woerth, embauchée le 12 novembre 2007, a quitté en juin ses fonctions chez Clymène, le "family office" chargé de faire fructifier la fortune de Mme Bettencourt. M. Woerth avait assuré le 21 juin qu'il n'était pas intervenu pour faire embaucher sa femme.

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