jeudi 2 décembre 2010

Ultra-droite : ces députés UMP qui débordent le FN sur sa droite

Par Agnès Rousseaux

Ils vantent le mérite, la famille et la patrie, proposent des camps de rééducation, veulent supprimer les 35h ou raccourcir le RSA, et parlent des banlieues comme des « zones de guerres tribales »… Ce ne sont ni des skinheads en crise existentielle, ni de vieux pétainistes aigris, mais des députés UMP membres d’un « Collectif de la droite populaire ». Gare à la montée de l’ultra-droite à la française.

On dirait que ça n’étonne plus personne : un député UMP qui cite un « adage nazi » pour défendre Nicolas Sarkozy... Le 26 novembre, Lionnel Luca, parlementaire des Alpes-Maritimes et membre du bureau du groupe UMP à l’Assemblée, s’insurge dans un communiqué contre le « déchaînement médiatico-politique et le harcèlement systématique que subit le Président de la République ». Et termine sa diatribe par une citation attribuée – sans doute à tort – à Joseph Goebbels : « La ficelle ressemble à une corde mais on connait l’adage nazi : "plus le mensonge est gros, mieux il passe !" ». Lionnel Luca ne recule visiblement devant rien.
Ses orientations politiques sont d’ailleurs à la hauteur de ses références historiques. Pour lui, « l’UMP a laissé un boulevard sur sa droite à force d’ouverture à gauche ». Voilà qui dénote sans doute d’un strabisme prononcé... Mais Lionnel Luca a décidé d’occuper le boulevard en question. Pour cela, une seule recette : taper toujours plus à droite. En octobre, pour critiquer les sondages qui pourraient « convaincre les Français que la France entière s’oppose à la réforme des retraites », il écrit : « En 1940 si les sondages avaient existé, une majorité de Français aurait été favorable à l’armistice et non à la poursuite des combats »... Concernant la réforme des retraites, une seule certitude : « la fermeté s’impose », car « la France n’est pas une république bananière où la rue bafoue la démocratie ».
Des camps pour inculquer l’amour de la patrie
Ses thèmes de prédilection : immigration et sécurité, bien sûr. Lionnel Luca s’est illustré par son soutien à l’expulsion des délinquants étrangers, qualifiée de mesure « de bon sens ». Il est aussi l’auteur des amendements qui ont restreint l’accès à l’Aide médicale pour les étrangers. Question sécurité, le député demande avec insistance la « militarisation de certains quartiers, devenus des zones de guerres tribales » [1]. Il veut redonner des moyens aux policiers et gendarmes, qui « n’ont même plus de quoi réparer leurs véhicules, alors que les mafias locales tirent sur les forces de l’ordre avec des armes de guerre » [2]. Il réclame la création d’un corps d’intervention « composé de militaires avec les équipements nécessaires et adaptés à la guérilla urbaine ». On en viendrait presque à trouver le « coup de Kärcher » pacifiste.
Ses grands projets ? Créer « une force d’intervention spéciale pour remettre de l’ordre dans les quartiers où les caïds font la loi ». Supprimer le RSA au bout d’un an, et mettre un terme aux aides aux entreprises sur les 35h, parce que « nous ne sommes pas dans un État soviétique ». Et aussi instaurer un service civique obligatoire pour tous les jeunes de 16 à 18 ans : « chaque année, ils se retrouveraient deux à trois semaines, pendant les vacances scolaires, autour du drapeau tricolore, avec des instructeurs, aussi bien militaires que civils, qui leur parleraient des devoirs de tout citoyen, des règles du "vivre ensemble" ». Le genre de colonies de vacances dont rêvent tous les jeunes : la main sur le cœur, chanter la Marseillaise à 5h du matin au son du clairon, les yeux humides levés vers le drapeau tricolore. De quoi renforcer notre identité nationale. Enfin, surtout celle des barbares ingrats et boutonneux qui aiment glander l’été dans les quartiers.
« C’est le FN qui nous pique nos idées »
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