mardi 11 janvier 2011

Stéphane Hessel, ou l'art d'être haï par des imbéciles

L'incroyable succès de libraire de Stéphane Hessel a suscité une série de réactions parmi les gardiens du temple libéralo-sarkozyste, où le mépris le dispute à la bêtise. Nous avons sélectionné quelques-uns de ces crétins inutiles : Eric Zemmour, Claude Askolovitch, Eric le Boucher... et la rédaction de Libération.

Avec la publication de son livre Indignez-vous !, Stéphane Hessel a réussi une triple performance. D'une part, en dépassant les 500 000 exemplaires vendus (l'éditeur évoque un tirage de 900 000 exemplaires) et en suscitant des demandes de traduction tous azimuts, il réussit sans doute le plus gros succès éditorial de l'année, dans un milieu, l'édition, pourtant de plus en plus morose voire moribond.
Deuxième performance, il a donné un sérieux coup de pouce à la maison d'édition Indigènes, basée à Montpellier. Créée par un des fondateurs de Libération, Jean-Pierre Barou, et une ancienne journaliste du Monde, Sylvie Crossman, Indigènes s'est spécialisée dans deux domaines : les savoirs et cultures des peuples premiers et la critique sociale radicale.
La maison d'édition publia entre autres Bastien Cazals, un enseignant désobéissant (Je suis prof et je désobéis), François Roux, l'avocat de José Bové (En état de légitime révolte) ou l'écrivain John Berger (Réflexions sur le fascisme économique).
Ces anciens journalistes, déçus par la tiédeur de l'époque et de leur profession première, voient aujourd'hui leur choix récompensé. Stéphane Hessel leur reverse tous ses droits d'auteur.
Enfin, le troisième titre de gloire de Stéphane Hessel, c'est, par son succès et la médiatisation qui s'en suit, d'avoir énervé quelques scrupuleux gardiens du temple réactionnaire, sarkozystes néo-libéraux plus ou moins honteux.
Le plus violent d'entre eux n'est autre qu'Eric Zemmour chroniqueur médiatique omniprésent, essayiste raté sans doute jaloux du succès de Stéphane Hessel. Dans sa chronique quotidienne sur RTL, où reviennent comme une obsession son fantasme d'une France pure et éternelle, sa détestation de l'ouverture des frontières, du multiculturalisme et de l'Europe, il exécuta en quelques formules caricaturales celui qu'il appelle « Papi Hessel ».
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