vendredi 4 février 2011

« Édouard Glissant savait lire le monde dans ce qu'il portait de meilleur »

Édouard Glissant, l'homme qui a ouvert la porte au Tout-Monde est mort ce matin. Poète et philosophe, il savait lire le monde dans ce qu'il portait de meilleur. Édouard Glissant voulait en développer une nouvelle conception qui, à l'opposé de la mondialisation économique, s'appuierait sur ce qu'il nommait la « mondialité ».

Édouard Glissant n'était pas homme à se retrancher. Il descendait dans l'arène en donnant son point de vue poétique et politique sur les évènements qui le marquaient. Ainsi, il avait récemment crée l'Institut du Tout-Monde pour, « à l’écoute des mélodies du monde, favoriser la pratique culturelle et sociale des créolisations. et la connaissance de l’imaginaire des peuples dans leur diversité ». Avec Patrick Chamoiseau, son ami, il a publié et fait circuler un texte marquant, « Quand les murs tombent », mettant en évidence le recul de civilisation que signifiait la mise en place, par Nicolas Sarkozy, du ministère de l’Immigration, de l’Intégration, de l’Identité nationale et du Codéveloppement. Édouard Glissant était un homme d'action qui mettait en partage avec le peuple ses mots, ses idées, sa poésie.

Je me rappelle avec émotion sa conférence lors de notre Université d'été, en aout 2008, et l'échange chaleureux qui lui a succédé; c'était un homme du partage et de la relation. Ma tristesse, ainsi que celle des communistes est immense ce matin. Son décès laisse de très nombreuses personnes un peu seules face à « l'intraitable beauté du monde ». Je pense à Sylvie Glissant, son épouse, à ses enfants, à ses innombrables amis et je leur adresse mes sincères et affectueuses condoléances.

Pierre Laurent, Secrétaire national du PCF,




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