lundi 28 février 2011

La guerre du gaz de schiste aura-t-elle lieu ?

Par Agnès Rousseaux
Mise en place d’une mission d’évaluation, opérations de forage différées… Le gouvernement français semble avoir pris acte de l’opposition croissante à l’exploitation des gaz de schiste, menée par les associations environnementales et des élus. Une première victoire qui ne plaît pas aux entreprises concernées, qui commencent à perdre patience. Malgré ce moratoire, les mobilisations citoyennes se multiplient. 
L’opposition ne cesse de croître en France contre l’exploitation des gaz de schiste. Le 17 février, les présidents des cinq régions [1] concernées par les permis d’exploration ont demandé leur annulation, soutenus par l’Association des Régions de France (ARF). Selon eux, c’est « dans une profonde opacité » et avec une « absence totale d’information aux élus locaux » que les permis ont été délivrés par l’ancien ministre de l’Écologie, Jean-Louis Borloo. Ces permis d’exploration, sur une surface totale de 10.000 km² dans le sud de la France, ont été accordés en mars 2010 au groupe Total, à l’entreprise américaine Schuepbach Energy LLC alliée à GDF Suez, et au groupe suisse Mouvoil [2]. D’autres permis ont depuis été délivrés (voir la carte établie par le laboratoire Géosciences Montpellier).
Radioactivité et risques de cancer
En cas d’exploitation du gaz de schiste, les régions seront en première ligne, car elles devront organiser « le transit, le retraitement et l’élimination des eaux usées », rappelle l’ARF. Des eaux usées, qui selon les études scientifiques, s’apparenteront à des « déchets dangereux » – dont la gestion revient aux régions. L’exploitation du gaz de schiste suppose en effet des forages profonds, des pulvérisations d’eau, de sable et de solvants à forte pression. Pour l’ARF, « le manque de transparence » de la procédure actuelle d’octroi de permis « n’est pas acceptable, voire inconstitutionnel ». Et de citer dans son communiqué les « risques de cancer liés aux composés chimiques présents dans les solvants utilisés pour le forage » et le « réel potentiel de radioactivité des débris de forage et des eaux usées », mis en évidence par un récent rapport de l’Institut national de santé publique du Québec.
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