mercredi 30 mars 2011

Pacte pour l’Euro, un pacte diabolique

Le vendredi 11 Mars, le Conseil européen a adopté ce qu’il appelle « un pacte pour l’Euro ». Les mots ont un sens. Il n’a pas décidé d’un pacte social et écologique. Son intitulé exact est : « un pacte pour l’Euro », « coordination renforcée des politiques économiques pour la compétitivité et la convergence ». Cette réunion du Conseil européen marque un nouveau tournant très grave, très inquiétant de l’Union européenne. Il s’agit d’un pas de plus vers une Europe fédérale, à direction autoritaire et encore plus ultralibérale. Ce pacte va au-delà du traité de Lisbonne. Décision est prise d’imposer des politiques économiques et sociales très dures aux pays, aux salariés, aux citoyens.
La déclaration finale marque nettement que les programmes d’austérité appliqués aux peuples européens et les remèdes de cheval imposés à la Grèce, à l’Irlande et au Portugal maintenant se font « sous les auspices du FMI et de l’UE ». Ces derniers ne sont rien d’autre que des plans d’ajustement structurels tels que ceux appliqués aux pays en voie de développement : « L’assistance financière sera subordonnée à une stricte conditionnalité dans le cadre d’un programme d’ajustement macroéconomique », proclame le texte.
Ainsi la Grèce – lisez bien – est invitée à : « mener à bien entièrement et rapidement le programme de privatisations et de valorisation des patrimoines fonciers de 50 milliards d’euros ». La méthode est donc bien celle du Fonds Monétaire International.
L’autoritarisme au service des marchés financiers
En permanence est rappelée dans le texte la nécessité pour chaque État, et chaque année, voire tous les six mois, de rendre compte à l’autorité supranationale, c’est-à-dire à la Commission et au Conseil européen.
Ainsi, le texte fourmille d’injonctions pour chaque État : faire part de ses « engagements nationaux concrets », « la mise en œuvre des engagements et les progrès accomplis… feront l’objet d’un suivi annuel ». Ou encore : « Chaque État membre participant présentera les mesures particulières qu’il prendra ».  Le surveillant en chef est la Commission de Bruxelles. « La commission tiendra un rôle central important dans la suivi de la mise en œuvre des engagements ». Elle qui ne détient aucun pouvoir des peuples, s’érige, avec le Conseil européen, en maître absolu pour imposer du sang et des larmes à celles et ceux qui souffrent déjà de cette Europe des marchands et de l’argent. L’ordre est d’aller plus loin dans l’austérité, la précarité du travail, la mise en concurrence des travailleurs pour une monnaie unique, l’Euro, utile à la rentabilisation des capitaux et aux marchés financiers.

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