mercredi 20 juillet 2011

Jean-Luc Mélenchon : « Nous sommes le pays qui a le devoir de résister le premier »

Par Agnès Rousseaux, Nadia Djabali, Sophie Chapelle
Pour Basta !, Jean-Luc Mélenchon, candidat du Front de gauche à l’élection présidentielle de 2012, explique sa vision de « la rupture » : rupture avec les marchés financiers, avec le productivisme ou avec la social-démocratie… À quoi il oppose une « révolution citoyenne » et une « planification écologique ». Entretien avec le leader du Parti de gauche reconverti à l’impératif écologique et admirateur de Jaurès.
Basta ! : Imaginez que la gauche, la vôtre, remporte les élections. Vous lancez des réformes fiscales, des politiques sociales, reconvertissez l’économie... Et là, les agences de notation dégradent la note de la France, la dette grimpe, les taux d’intérêt s’alourdissent. Comment réagissez-vous ?
Jean-Luc Mélenchon : Ce triste sort ne sera pas réservé qu’à un gouvernement du Front de Gauche. Si c’est un gouvernement socialiste, les agences de notation lui tomberont dessus avec la même sauvagerie. Les fonds de pensions savent que les socialistes ne résistent pas. Ils n’ont pas résisté en Grèce. C’est un événement dont la portée dépasse la Grèce. C’est à peu près l’équivalent de ce qui s’est passé avec le vote des crédits de guerre en 1914. Les socialistes allemands avaient juré de faire la grève générale s’il y avait la guerre… Et ils ont voté les crédits de guerre ! La guerre commence avec les banques, et qui est le premier à se coucher et à faire passer son peuple à la caisse ? Le Premier ministre grec, président de l’Internationale socialiste. Et si c’est un gouvernement de droite, ce sera pareil. Les Français sont détestés par la finance anglo-saxonne. Pour eux s’il y a un pays dont il faut briser les reins, c’est bien la France. Parce que la France, ce sont les services publics, c’est « liberté-égalité-fraternité ». La méthode Sarkozy consiste à passer par-dessus bord, petit à petit, tout notre appareil égalitaire : les retraites, la santé, bientôt l’école. Et le monstre financier n’est jamais repu. Il est insatiable. La France est un fruit juteux. Elle sera attaquée.
Mais quelle alternative à un éventuel plan d’austérité ?
Le système est dans une impasse. M. Sarkozy ne tient pas tête. Les socialistes capitulent. Et nous ? On résistera sans concession ! Ceux qui viendraient nous prendre à la gorge seront servis, parce que l’emprunteur a toujours la capacité de ne rien rendre. Que tout le monde gagne sa vie, d’accord, mais pas sur le dos du peuple français, avec des taux d’intérêt à 10% ou 15% !
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