mardi 13 septembre 2011

« Les démocrates ne se battent pas »

Le regard de deux syndicalistes sur les Etats-Unis d'aujourd'hui (2/2). L’un est vice-président de l’AFL-CIO la grande centrale syndicale, proche du parti démocrate. L’autre dirige l’action politique d’un syndicat indépendant. Les deux sont d’accord pour dénoncer l’action des Républicains depuis leur victoire au Congrès de novembre 2010. Ils se retrouvent également pour critiquer la nocivité du système politique bipartisan états-unien mais divergent fortement quand il s’agit d’apprécier l’action de Barack Obama et des democrates. Aujourd'hui, Chris Townsend.
Chris Townsend est le directeur politique de l’United Electrical Workers Union, un syndicat indépendant, non affilié à l’AFL-CIO. Il regroupe 35.000 salariés de l’industrie, du secteur public et du secteur privé à but non lucratif.
Depuis que les Républicains ont pris le contrôle de la Chambre des Représentants et de nombreux Etats, ils ont fait du mouvement syndical l’une de leurs cibles principales, si ce n’est la principale. Pourquoi ?

Chris Townsend. La réponse est malheureusement simple : les Républicains reconnaissent que les syndicats – aussi petits et faibles que nous puissions être – sont le dernier rempart contre une attaque générale contre les travailleurs. Ils se rendent aussi compte que les Démocrates sont réticents à défendre les syndicats et les travailleurs dans un combat avec les grandes compagnies. Les Démocrates refusent catégoriquement d’améliorer un tant soit peu le cadre légal du syndicalisme dans le secteur privé comme public. Quand Obama a été élu en 2008, les Démocrates promettaient de soutenir la réforme des lois dans ce domaine. Quand ils étaient en contrôle total du pouvoir en 2009 et 2010, ils n’ont rien fait. Zéro. Les militants syndicaux ont été déçus (encore) et démoralisés. La vague républicaine de 2010 a été en partie la conséquence de cela, bien que les Démocrates ne l’admettent pas. Nous avons déjà connu différentes versions de ce phénomène avec les Démocrates Carter et Clinton, et maintenant Obama. Mais dans un système bipartisan corrompu et manipulé, les électeurs de la classe ouvrière n’ont pas d’autre alternative, donc le cycle se répète encore et encore.
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