lundi 17 octobre 2011

Pas de panique ! C’est une crise systémique…

Pas de panique ! Il ne faut surtout pas affoler les marchés, il paraît que c’est « juste » une crise systémique…
Il faut dire que depuis 2008 tout fout le camp. Le glorieux système capitaliste prend systémiquement l’eau de tous les côtés. Tous les indices le confirment : le chômage augmente, le nombre de pauvres explose, la situation des travailleurs se dégrade, les fonctionnaires l’ont dans l’os, les banques sont au bord du gouffre, et les Etats sur la paille… Mais le nombre de millionnaires ne cesse d’augmenter ! Ce n’est pas la crise pour tout le monde.
Que s’est-il passé ? Il y a eu, en réalité, deux crises.
La première crise, de 2008, était assez banale. Les banques ont prêté des sommes avec des intérêts que les emprunteurs ne pouvaient pas rembourser. Elles se disaient : ça va passer, car c’est pour acheter de l’immobilier, la valeur du bien va augmenter, et ça couvrira le capital et les intérêts. Elles spéculaient, quoi. C’étaient les fameux subprimes. Arrive alors le Krach : l’immobilier commence à baisser, les prêts ne peuvent pas être remboursés, la valeur du bien ne suffit pas à couvrir le prêt, et les titres endossés sur les prêts ne valent donc plus grand-chose... Mais qui les détient ces titres ? Personne ne sait, car on les a découpés et revendus, en spéculant à nouveau dessus. Du coup, tout le monde se méfie de tout le monde, les banques ne se prêtent plus entre elles, car chacune craint que l’autre tombe, plombée par les subprimes. Pour le coup tout le monde tombe en bourse. La banque Lehmann Brothers fait faillite. Le système financier s’écroule.
Les Etats avaient alors deux possibilités. La première : garantir les épargnants et les entreprises pour sauver l’économie, et laisser les financiers se noyer dans leur cupidité. La seconde : sauver les financiers avec l’argent des contribuables, en leur laissant, à eux, le soin de financer l’économie. On a fait le choix de sauver la finance sur notre dos (pour toutes les banques, y compris la banque des collectivités locales, Dexia, qui croulait sous les subprimes). On voit aujourd’hui le résultat : la deuxième crise !
Cette nouvelle crise est plus originale. Les banques, renflouées par les contribuables (c'est-à-dire par les travailleurs et les consommateurs, via la TVA), ont utilisé ce pognon pour spéculer sur les marchés financiers. Profits géants d’après crise et champagne pour les traders (y compris chez Dexia). Prises dans la logique boursière, les entreprises ont licencié pour augmenter les marges : le chômage a augmenté, la croissance a baissé, et l’Etat a vu ses recettes fondre et les dépenses augmenter.
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