jeudi 17 novembre 2011

La Grèce peut dire non à l'austérité et oui à l'euro

«Entre l'hyper-austérité (...) et la sortie de l'euro, il y a une troisième voie pour les peuples européens», estime Thomas Coutrot, économiste, membre du conseil scientifique d'Attac: «rester dans la zone euro en désobéissant aux règles».
George Papandréou a joué et perdu. Son coup de poker du référendum a été mis en échec par la réaction conjointe des marchés financiers, des dirigeants européens, du G20 et de ses «amis» du Pasok. Bien entendu, son initiative était une manœuvre désespérée pour restaurer une autorité chancelante. Mais cela n'enlève rien au fait qu'un référendum aurait, au moins en partie, remédié à l'extraordinaire déni de démocratie auquel est soumis le peuple grec sous la tutelle de la finance internationale. La politique d'austérité brutale menée depuis 18 mois n'a en effet aucune légitimité démocratique.
Papandréou n'a pas été élu pour mener cette politique, et les Grecs ont suffisamment manifesté dans les rues et sur les places de tout le pays leur désaveu. Il est démocratiquement aberrant de refuser au peuple la possibilité de choisir la route à prendre dans une situation aussi dramatique.
Pourtant, la proposition de référendum n'a guère rencontré de soutien sur l'échiquier politique grec, même à gauche du Pasok ou chez les sympathisants des Indignés grecs. Outre le discrédit personnel de Papandréou, ce paradoxe tient peut-être à la nature des choix présentés comme possibles pour la Grèce. A en croire Papandréou lui-même, sur ce point parfaitement d'accord avec les dirigeants européens, l'alternative était simple: accepter le plan européen du 27 octobre, avec une nouvelle aggravation de l'austérité qui dévaste le pays, ou bien sortir de l'euro et revenir à la drachme, avec des conséquences encore plus dramatiques au plan économique et social. (N'oublions pas non plus les conséquences politiques, avec un déchaînement de nationalisme en Grèce et de xénophobie anti-grecque en Europe).
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