jeudi 15 décembre 2011

La gauche française bute sur l’Europe

En Espagne, des manifestants ont occupé les grandes places du pays, dénonçant une démocratie qui ne les représente plus et rejetant une crise qui n’est pas la leur. Dans la zone euro, la contestation bourgeonne, et prend peu à peu pour cible une Union qui a servi de courroie de transmission aux exigences des marchés. Mais l’Europe peut-elle être de gauche ?  par Antoine Schwartz

Pour une fois, les institutions européennes avaient déchaîné l’intérêt du plus grand nombre. Et, comme souvent, divisé la gauche française. Lors du référendum du 29 mai 2005, les opposants au projet de traité constitutionnel européen (TCE) rassemblaient 54,67 % des suffrages avec une participation élevée (69,37 %). Ce résultat n’a toutefois pas conduit au chambardement annoncé. Signé le 13 décembre 2007, le traité de Lisbonne reprenait les dispositions essentielles de l’ancien projet. Et, cette fois, plus question de demander son avis à la population : au processus référendaire on préféra la ratification par voie parlementaire. « Même si les vainqueurs du “non” ont été frustrés de leur victoire, deux camps se sont dessinés pour de très longues années en France », assure M. Jean-Luc Mélenchon, coprésident du Parti de gauche (PG). Mais cette ligne de démarcation est-elle toujours si nette ?
Avec la crise de la monnaie unique et l’austérité imposée aux populations du continent, le débat sur les finalités de l’intégration européenne redessine les frontières de la gauche française. Des partisans d’une transformation des institutions européennes « de l’intérieur » à ceux d’une sortie de l’euro, la gauche se divise désormais tant sur la nature d’une éventuelle réforme de l’Union européenne que sur les moyens de la réaliser. Avec, toujours, un horizon commun : comment bâtir cette « Europe sociale » qu’elle appelle de ses vœux ?
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