mercredi 7 décembre 2011

Standard & Poor's: la blague continue

Les genoux s’entrechoquent, l’Europe tremble : SP place sous « surveillance avec implication négative » 15 pays de la zone Euro, avec menace de baisse des notes d’au moins un cran.  
Si cela peut rassurer les plus anxieux, dans les faits, la note de la France est déjà baissée. Depuis aout, l’écart entre les taux d’intérêts d’emprunt à 10 ans (spread) de la France et l’Allemagne s’est accru pour atteindre presque 2 %. Et de fait, malgré le même triple A pour les deux pays, Les taux de la France sont 2 fois plus élevés que ceux de l’Allemagne. La dégradation est déjà là.
L’agence de notation veut globalement dégrader d’un cran tout le monde. Dont les 5 autres pays européens notés AAA, à savoir l’Allemagne, l'Autriche, la Finlande, les Pays Bas et le Luxembourg. La France, elle, baisserait de 2 crans, à AA. Ce qui ne changerait pas forcément de beaucoup les taux d’intérêts français à court terme, mais qui signerait une réelle défaite du politique, prouvée par cette sentence de Sarkozy il y a quelque temps : « Si on perd le triple A, je suis mort ».
Et logiquement, après avoir placé sous surveillance négative tous les pays de la zone euro, S&P fait de même avec le FESF, le Fonds européen de stabilité financière.
L’agence de notation a bien choisi son moment : à quelques jours du sommet européens, les pays vont  redoubler d’ardeur à s’enfoncer dans l’austérité et la récession.
Dans l’Humanité du mercredi 7 décembre : notre analyse sur la menace des agences de notation à l’approche du sommet européen, le décryptage de l’agitation de Baroin et un entretien avec un économiste atterré qui nous expliquera pourquoi l’Europe persiste à s’enfermer dans l’austérité.

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