vendredi 27 janvier 2012

Pour l'emploi, une autre cohérence

Soutiens de Jean-Luc Mélenchon, douze syndicalistes et économistes, parmi lesquels Jacques Généreux ou Elodie Groutsche (Fralib), détaillent un programme alternatif de lutte contre le chômage: «soustraire les entreprises à la logique financière», «engager la transition écologique», développer «l'emploi public», mettre en place une «sécurité sociale professionnelle» et «reprendre le mouvement historique de réduction du temps de travail».  
L’emploi, tous les candidats à la présidentielle s’en disent préoccupés. Comment d’ailleurs faire autrement alors que le chômage monte, apparemment de façon inexorable. Le candidat non déclaré Nicolas Sarkozy, utilisant ses habits de président de la République, a convoqué un sommet social censé répondre à cette préoccupation. La plupart des commentateurs ont pointé de façon critique les effets d’annonce de ce sommet, rappelant que nombre de mesures n’étaient que la réédition de celles avancées précédemment face à la crise, et que les sommes mises en jeu (à peine 500 millions d’euros) n’étaient que le redéploiement d’autres dépenses. Pourtant, il ne faut pas perdre de vue qu’une logique cohérente est à l’œuvre derrière l’apparente prudence des annonces. Le patronat ne s’y est pas trompé qui a affiché sa satisfaction.
Pour que l’emploi se développe, nous disent le président de la République et le patronat, il suffit de baisser le coût du travail, de rendre celui-ci plus flexible et d’allonger sa durée. Que cette thèse ait abouti à une détérioration considérable de la condition salariale, sans créer vraiment d’emplois, n’a pas l’air de contrarier ses défenseurs. On peut d’ailleurs les comprendre. À défaut de développer l’emploi, ce sont les profits des entreprises, en particulier des plus grandes, qui l’ont été. Ces mesures représentent seulement un effet d’aubaine pour les employeurs: ils embauchent à bas coût des salarié-es qu’ils auraient de toute façon recrutés. De plus, en favorisant l’emploi précaire et peu qualifié, elles minent l’efficacité de notre économie et poussent les entreprises à un positionnement de bas de gamme dans la division internationale du travail.

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