lundi 12 mars 2012

Insurrection : acte I

Le Front de gauche voit plus loin que l’horizon et affranchit ceux qui ont souffert d’années d’humiliations.
« Nous avons allumé la lumière. » Prise isolément, cette phrase que Jean-Luc Mélenchon distille çà et là pour expliquer 
la démarche fondamentale et presque fondatrice du Front de gauche peut paraître présomptueuse. Elle ne l’est pas. Héritiers que nous sommes d’une illustre tradition politique qui 
a toujours marié la justice à l’égalité et fiers – oui fiers ! – 
de notre axiome marxien adossé aux piliers des concepts républicains, nous entendons cette phrase du candidat à la présidentielle comme l’un des plus beaux symboles du renouveau « de la » politique. Celui du retour à « quelque chose » d’assez sacré : l’Idée. Mais aussi celui du début « d’autre chose » : une gauche à la main ferme.
Le peuple a de la mémoire. Alors que nous vivons le temps des remuements essentiels (la crise, le capitalisme, le développement, etc.), nous connaissons l’histoire contemporaine, qui, trop souvent, 
a vu la gauche s’accommoder du « principe de réalité », provoquant ce que certains pouvaient considérer comme un éternel recommencement : une espérance suivie d’une déception… À moins de sept semaines du premier tour de l’élection présidentielle, cette hypothèque sur l’espoir semble levée par la dynamique et la crédibilité du Front de gauche. Si nous n’aimons guère accorder trop de place aux logiques 
des sondages, néanmoins, les toutes dernières enquêtes d’opinion réchauffent le cœur 
et l’esprit et témoignent 
que le Front de gauche vient de gravir une marche importante, comme nous le pressentions. Qu’on se le dise, le citoyen candidat Mélenchon vient en effet de franchir la barre des 10 % d’intentions de vote ! La gauche de combat, soutenue par un corps électoral solide, est de retour ! Il était temps. Non ?
Ne le cachons pas. La verve et l’intelligence oratoire de Jean-Luc Mélenchon ne sont pas pour 
rien dans l’accélération de ce processus populaire, 
dont nous ne mesurons pas encore toutes les possibilités. Lui-même le répète à souhait : « Nous défendons 
des idées, pas un guide suprême ou un leader. » Tous les artisans de la campagne du Front de gauche présents sur le terrain peuvent en témoigner. Grâce à la diffusion dans le corps social d’un discours de très haute ampleur programmatique, associé à l’élaboration d’arguments offensifs qui ne cèdent plus un mètre de terrain à qui que ce soit, tout devient possible, y compris l’appropriation 
et la diffusion des idées. On ne s’indigne plus seulement, on propose, on politise. L’ambition est si énorme 
que nous en tremblons de désir. Pour la première fois depuis des lustres, une grande partie du peuple de gauche, jadis déçu, parfois désespéré parce que trahi par la mise en œuvre systématique d’une véritable pédagogie 
du renoncement, se sent de nouveau concernée. 
Ce n’était pas « la » politique qui les avait quittés, 
mais la confiance dans sa capacité à changer leurs vies. 
Ils savent désormais qu’ils ont un rôle à jouer…
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