mardi 6 mars 2012

Nicolas Sarkozy bousculé par les luttes ouvrières

Les salariés de Florange, Gandrange, Petroplus, Lejaby, Photowatt, Albany et de bien d’autres sites menacés s’imposent de manière inédite dans un débat électoral comme autant de déclarations d’exigence de vraie politique industrielle.
« J’ai eu hier une longue réunion de travail avec Lakshmi Mittal. ArcelorMittal va investir 17 millions d’euros à Florange », disait Nicolas Sarkozy, hier, sur France Inter. Le président candidat est sous pression. Son bilan est connu. Sur l’emploi et le développement industriel, il est accablant.
Plus d’un demi-million d’emplois ont été supprimés depuis 2007. Mais alors que la question n’était pas principalement posée dans la campagne présidentielle de 2007, elle s’invite cette fois dans le débat. Au point d’en devenir la pierre d’impatience des électeurs, sinon des différents candidats.
Le président sortant, candidat à sa succession, n’ignore pas sa fragilité en ce domaine. Aussi adopte-t-il à son tour la posture de celui qui « n’abandonnera jamais l’industrie ». Ce faisant, alors qu’il avait commencé par une campagne sur les valeurs empruntant aux thèses libérales mitonnées d’un apparent bon sens, le voilà qui réenfourche le « travailler plus pour gagner plus », escomptant approfondir la division entre les catégories sociales, les couches populaires et les classes moyennes, et masquer l’essentiel : le manque d’emplois dans le privé comme dans le public. Or, de ce constat est née, chez une part grandissante de Français, une double exigence : celle d’un parcours de vie, et celle d’une efficacité économique pour une croissance perçue de mieux en mieux comme la porte de sortie de la crise économico-financière.
La peur de la crise
L’emploi, particulièrement l’emploi industriel, est redevenu un marqueur du progrès. Il tend à se reconstituer comme le point géométrique d’une nouvelle alliance entre ouvriers, salariés, cadres ou techniciens. La droite sarkozyste, celle de François Bayrou ou de Marine Le Pen ont bien compris cette nouvelle donne. Nicolas Sarkozy a cru pouvoir surfer sur la posture du capitaine de navire dans la tempête, François Bayrou en agent actif qui lave plus blanc que blanc, Marine Le Pen en enbaumeuse de colère. Tous ont misé en vain sur la grande peur de la crise pour occulter ou dévoyer le cheminement des salariés vers les causes : la finance contre l’emploi, le CAC 40 contre le social.
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