mercredi 4 avril 2012

Le Front National : « du côté de ceux qui souffrent » ?

Dans ses meetings, Marine Le Pen se proclame l’amie et la protectrice des travailleurs. Elle fustige en Sarkozy le « roi des riches » qui a gouverné au service exclusif « des plus forts » contre « les plus faibles ». Elle attaque les banques, les grandes multinationales et le « talon de fer du capitalisme mondialisé ». Elle se permet même de rendre hommage, si on peut dire, aux Communards de 1871.
Madame Le Pen aime les travailleurs, mais elle déteste leurs organisations. Par exemple, elle affirme que le Front National est désormais pour le droit au départ à la retraite à 60 ans ; mais le 22 octobre 2010, à l’apogée de la grande lutte contre la remise en cause de la retraite à 60 ans, elle déclarait : «  Ensemble, gouvernement et syndicats jettent la France dans le chaos. Voilà deux semaines que la France s’installe dans le chaos, entre grèves, manifestations et blocus [...] La tolérance zéro doit s’appliquer à tous les émeutiers ». Lorsqu’il manifeste ou fait grève pour défendre ses conditions de vie, le travailleur devient un « émeutier » qu’il faut châtier sans ménagement. Bruno Gollnish, membre du Bureau politique du FN, était à l’époque encore plus précis : « Le sabotage de l’économie française caractérise l’action de la CGT […] Ces blocages frappent avant tout les salariés qui se rendent à leur travail […]. La CGT doit être rendue pénalement responsable et ses dirigeants doivent en répondre ».
Sans leurs organisations, sans leurs syndicats, les salariés ne seraient qu’une matière brute livrée à l’exploitation. Voilà comment Marine Le Pen aime les travailleurs : désarmés, atomisés, complètement soumis à l’arbitraire patronal. C’est ce qu’elle appelle des « patriotes » ; nous appelons cela des esclaves. Les attaques du FN contre les banques et les multinationales ne s’accompagnent d’aucune mesure concrète visant leurs intérêts. C’est de la démagogie électoraliste pure et simple. Le FN est un parti pro-capitaliste de la tête aux pieds. Il est l’ennemi juré des travailleurs. La réalité de son programme, ce n’est pas l’hommage hypocrite et insultant aux héros de 1871. C’est la casse de tous les droits sociaux, la baisse des salaires, une réduction drastique des dépenses publiques dans l’éducation, la santé et la culture, la destruction des services publics, la discrimination raciale et une remise en cause générale des droits démocratiques les plus élémentaires, à commencer par les droits de manifester, de faire grève et de se syndiquer. Marine Le Pen n’en parle pas dans ses meetings. Cela ne figure pas sur les tracts de son parti. Mais c’est son vrai programme et il est entièrement conforme aux intérêts de la classe capitaliste.
Comment combattre le FN ?
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