vendredi 18 mai 2012

Front de Gauche : les leçons d’un succès

La campagne du Front de Gauche à l’élection présidentielle fut un immense succès. Le score réalisé par Jean-Luc Mélenchon (11,1 %) est près de six fois plus élevé que celui de la candidate du PCF en 2007. Mais la portée historique de ce qui s’est passé va bien au-delà du seul scrutin. Les rassemblements, massifs et enthousiastes, que nous avons organisés au cours de la campagne, étaient d’une ampleur inédite en France depuis 1981. En plus des militants du Front de Gauche, ils ont mobilisé des centaines de milliers de militants syndicaux, de travailleurs et de jeunes. L’engagement des militants du PCF et du PG a été exemplaire. Leurs idées, leur énergie et leur action sur le terrain – tractages, affichages, porte-à-porte, manifestations, assemblées citoyennes, etc. – ont été un facteur déterminant dans le résultat obtenu.
L’arrière-plan économique et social
La production stagne. Le chômage a massivement augmenté. Le déficit commercial – 75 milliards d’euros – n’a jamais été aussi important. La dette publique se situe à plus de 1700 milliards d’euros, ce qui fait que l’Etat ne peut plus intervenir pour stimuler l’activité économique. La dette s’alourdit annuellement d’environ 150 milliards d’euros. La France est sur le même chemin que la Grèce et l’Espagne, celui qui mène à la faillite.
Les capitalistes n’ont pas de solution à la crise, puisqu’ils en sont la cause. Par contre, ils la font payer aux travailleurs en imposant la régression sociale dans tous les domaines. Les mobilisations syndicales – notamment en 2010, avec le mouvement contre la réforme des retraites – n’ont pas permis de faire reculer le gouvernement. Avec l’approche des élections, les travailleurs se sont donc tournés vers la politique pour trouver une solution. Ceci explique, en partie, le succès du Front de Gauche.
Mais malgré le désastre social provoqué par le capitalisme, la campagne n’aurait jamais eu autant d’impact avec un candidat moins combatif. C’est la première grande leçon de la campagne. Mélenchon a mené une campagne vigoureuse et militante. Il a activement soutenu et mis en valeur les travailleurs en lutte. L’adversaire – le système capitaliste – était clairement désigné. Il a répondu point par point aux idées réactionnaires de Sarkozy et de Le Pen. Le programme qu’il a défendu, malgré ses lacunes, était le seul qui visait à défendre et améliorer les conditions de vie de la masse de la population. Mélenchon s’est efforcé de convaincre les travailleurs de leur propre force, de leur donner confiance en eux-mêmes, de les inciter à l’action, à la résistance. Le mot d’ordre « Prenez le pouvoir ! » communiquait, lui aussi, une confiance dans la classe ouvrière et sa capacité à imposer un changement fondamental de régime. C’est avant tout cette approche militante et audacieuse qui a payé.
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