lundi 25 juin 2012

La Poste Astrid Herbert-Ravel : "On m’a discriminée parce que j’ai refusé de me taire"

Témoignage exclusif. Ex-DRH de La Poste, Astrid Herbert-Ravel, 42 ans, raconte sa placardisation au sein du groupe. Elle dénonce un harcèlement institutionnalisé 
qui a pour but 
de supprimer des postes, sans faire 
de plan social.
Racontez-nous votre descente aux enfers 
au sein de La Poste.
Astrid Herbert-Ravel. En 2002, j’étais DRH des services financiers d’Île-de-France quand un nouveau responsable hiérarchique est arrivé. Mes journées sont devenues cauchemardesques. Après quelques mois, j’ai alerté un bras droit du président de La Poste  : il a convenu qu’il y avait un problème, mais qu’il ne pourrait pas faire de miracle ! Le jour où j’ai voulu négocier mon départ, mon manager s’est emporté : en me claquant contre le mur, il m’a hurlé que « je lui appartenais, que La Poste était petite, que s’il me retrouvait, il me ferait la peau ». En état de choc, je me suis arrêtée pour un mois. Quand je reviens, j’ai perdu mon poste. Je fais alors un signalement pour harcèlement, le protocole interne n’est ouvert que deux ans plus tard et conclut à un problème d’organisation, malgré des éléments accablants et un syndrome post-traumatique diagnostiqué par un expert. Ma carrière s’est arrêtée net le jour de mon agression : après des mois d’inactivité à la maison, on ne m’a proposé que des missions, le plus souvent bidon. On a poussé le vice jusqu’à me faire reprendre le travail en 2005 sur le même lieu que mon harceleur. Après mon congé maternité, je suis encore sur la touche. Je suis mutée au service logement de La Poste en 2008. J’arrive par la petite porte alors que j’ai contribué à créer le service dix ans plus tôt. J’y reste des mois sans boulot. En 2010, j’ai dit stop ! Depuis 2011, je suis en congé longue maladie. En parlant, je sais que j’ai dit adieu à mon statut de fonction publique.
Pourquoi avoir porté plainte au pénal contre les dirigeants de La Poste ?
Astrid Herbert-Ravel.
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