samedi 7 juillet 2012

Espagne : « Ils veulent revenir au temps de Franco »

Par Nathalie Pédestarres
Suppressions de droits syndicaux, quotas d’arrestations illégales à respecter, protocoles et uniformes inspirés de l’armée… Le premier syndicat de policiers espagnols – le Syndicat unifié de la police – dénonce une tentative de militarisation de leurs missions et de leur corporation. Son secrétaire général exprime également son soutien au mouvement des indignés.
« Ils veulent revenir au temps de Franco. Et ça, on ne va jamais l’accepter. […] La réforme de la Loi du personnel de la police nous ôte maintenant des droits que nous avions jusque là. » José Manuel Sánchez Fornet est le secrétaire général du premier syndicat de policiers en Espagne (Sindicato Unificado de la Policía, SUP), connu pour son franc-parler. Ce qui le rend furieux, ce sont les derniers amendements de deux lois en discussion à l’Assemblée, concernant la police [1]
« Attirail nazi »
D’abord, l’entrée en vigueur de nouvelles règles protocolaires. Elles sont selon lui inspirées de l’armée et de la Guardia Civil (à statut militaire) : obligation des policiers de défiler au pas, de chanter l’hymne militaire « la muerte no es el final » (la mort n’est pas la fin), l’obligation pour les femmes policiers enceintes d’obtenir une prescription médicale pour pouvoir porter des vêtements civils avant les trois premiers mois de grossesse, imposition d’une longueur règlementaire pour les coupes de cheveux féminines… Le SUP qualifie même le nouvel uniforme – bâton de commandement, casquettes, gabardine – « d’attirail nazi » ! Et dénonce une militarisation esthétique de leur uniforme.
Mais c’est surtout la suppression, dans la « Loi du personnel de la police », de tout un chapitre consacré au droit d’information et de négociation collective qui a déclenché la sonnette d’alarme. Et pas seulement au sein du SUP mais aussi d’autres syndicats comme la Confédération espagnole de la police (CEP), deuxième syndicat de policier, traditionnellement en faveur des décisions prises par l’actuel gouvernement de droite.
Violations de droits civiques
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