jeudi 26 juillet 2012

Plans sociaux: la rentrée sera encore plus chaude

PSA, Air France, Alcatel, Sanofi, Bouygues Telecom, SFR, Doux... Le gouvernement va devoir affronter une deuxième vague de suppressions d'emplois à la rentrée et répondre aux attentes sociales qui sont grandes à l'heure où le nombre de chômeurs en métropole frole la barre des trois millions.
Les syndicats de PSA, la CGT en tête, ont déjà promis de devenir à la rentrée "le cauchemar" de leur patron, mais d'autres secteurs touchés par des compressions brutales d'effectifs, risquent des crispations sociales. Air France détaillait ce jeudi une partie de son plan prévoyant 5.122 suppressions de postes à fin 2013, tandis que dans les télécoms, Alcatel-Lucent a annoncé la suppression de 5.000 postes dans le monde, l'impact en France restant incertain. Dans le même secteur, après un plan de départs annoncé chez Bouygues (556 postes), SFR doit présenter le sien en novembre.
Points noirs sociaux
Chez Sanofi, la direction a confirmé ce jeudi que le plan de réorganisation en France aurait "un impact sur l'emploi", sans donner de chiffre, les syndicats évoquant 1.500 à 2.000 salariés menacés. Un plan déjà qualifié "d'abusif" par le ministre du Redressement productif, Arnaud Montebourg. Les autres points noirs sociaux ont pour noms Doux (3.400 salariés), Neo Security (5.000), Petroplus, ArcelorMittal à Florange. les nouvelles sont aussi mauvaises dans le secteur de la distribution, avec notamment Carrefour, ou encore le BTP (6.000 emplois menacés).
Rentrée "tumultueuse"
"Il n'y a pas d'ambiguité sur notre volonté de durcir le ton" en ce qui concerne PSA, affirme Philippe Martinez, responsable CGT de la fédération métallurgie qui ne cache pas son souhait d'une rentrée "tumultueuse". Il compte notamment sur une journée d'action de la fédération européenne de l'industrie le 9 octobre.
Force ouvrière demande de son côté "de renforcer la protection des salariés" contre la flexibilité réclamée par le patronat.

Luc Bérille, secrétaire général de l'Unsa, dépeint un avenir sombre: "On voit de gros décrochages: certaines boîtes qui faisaient le gros dos et avaient réussi à tenir jusqu'à présent, maintenant n'en peuvent plus. On n'a pas encore touché le fond.ne explosion sociale peut se produire", en particulier "dans des régions où il y une mono-industrie qui met la clé sous la porte. Ce qu'il faut c'est trouver des mesures permettant d'endiguer la situation", comme des plans de formation pour les personnes touchées par des plans sociaux, des emplois aidés "à haute dose".
Loi contre les licenciements boursiers
Le gouvernement mise lui sur les négociations paritaires à l'automne pour sécuriser l'emploi à long terme et réduire les charges des entreprises. Dans le même temps, le ministre du Travail, Michel Sapin, a promis que son budget serait prioritaire pour financer des emplois aidés et les contrats de génération. Il envisage aussi une loi contre les licenciements "boursiers". Une proposition de loi à ce sujet a été déposée par les députés du Front de gauche.
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