samedi 28 juillet 2012

Syrie: l'offensive du pouvoir sur Alep divise à nouveau l'ONU

Les forces du régime de Bachar al-Assad ont lancé leur offensive sur la deuxième ville de Syrie pour tenter d'y déloger les rebelles à coup d'armes lourdes. La Russie d'un côté et les Occidentaux de l'autre ne sont pas d'accord sur la stratégie à tenir en Syrie pour faire cesser les violences.
L'assaut sur Alep a été donné plus d'une semaine après l'ouverture de ce nouveau front le 20 juillet, l'armée ayant pu reprendre le contrôle de Damas où elle a livré combat pendant plusieurs jours aux rebelles.
  • Bombardements sur Alep
Des bombardements violents ont commencé à l'aube sur le quartier de Salaheddine, au sud-ouest d'Alep, encerclé, et se poursuivaient avec la même intensité à la mi-journée. Selon l'AFP, quatre hélicoptères et des chars étaient en action. Les insurgés ont affirmé que les forces du régime n'ont pas progressé et ont perdu des chars. De son côté, l'agence officielle Sana a fait état d'accrochages dans le quartier al-Fourkane (est) avec "un groupe terroriste qui terrorisait les habitants", tuant deux terroristes et arrêtant trois autres.
  • Les civils pris entre l'enclume et le marteau
"Il y a des milliers de personnes dans les rues fuyant les bombardements, elles sont terrorisées par les hélicoptères volant à basse altitude. Un très grand nombre de civils se sont rassemblés dans les jardins publics dans des secteurs plus sûrs, mais la majorité se réfugient dans des écoles. Ils ne peuvent pas sortir de la ville", selon Amer, porte-parole d'un réseau de militants à Alep joint par Skype par l'AFP.
Selon les correspondants de l'agence de presse française, les habitants ont de grandes difficultés à se ravitailler en pain et de nombreux civils ont trouvé refuge dans les sous-sols des maisons.
  • Combats dans le Sud
Ailleurs dans le pays, l'armée tentait de prendre d'assaut la région de Lajjate dans la province de Deraa (sud). Près de Hama (centre), la localité de Karnaz était assiégée et pilonnée par l'armée qui bombardait également des quartiers de Homs (centre).
Au Liban voisin, des accrochages ont opposé pendant la nuit des habitants de quartiers alaouites partisans du régime syrien et sunnites hostiles à Bachar al-Assad à Tripoli, la grande ville du nord, faisant neuf blessés. L'armée libanaise a rétabli le calme.
  • Sur qui faire pression? 
Alors que Washington évoquait la possibilité d'un nouveau "massacre" et appelait l'ONU à faire pression sur le régime en place pour faire cesser les combats, les Russes ont estimé qu'il fallait aussi mettre l'opposition armée au pied du mur.
"Nous sommes en train de persuader le gouvernement qu'il doit faire les premiers gestes, mais lorsque l'opposition armée occupe des villes comme Alep, où une autre tragédie se prépare, il n'est pas réaliste de compter qu'il (le gouvernement) l'acceptera", a souligné le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov, étalant de nouveau les divergences avec l'Occident sur la crise syrienne.
Enfin, l'Arabie saoudite a collecté plus de 72,3 millions de dollars en cinq jours lors d'une campagne en faveur du peuple syrien.

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