mercredi 19 septembre 2012

Suppressions d’emplois chez Sanofi

Le 5 juillet dernier, la direction du groupe pharmaceutique Sanofi a annoncé des suppressions d’emplois dans les centres de recherche de Toulouse et Montpellier. Depuis, les salariés sont mobilisés et font des actions tous les jeudis : « Les jeudis de la colère ». Entretien avec Gérard Falquet et Jacques Monteau, délégués CGT chez Sanofi à Toulouse.


La Riposte : Pouvez-vous nous expliquer ce qu’est Sanofi et les raisons de ces suppressions d’emplois ?
Sanofi est la deuxième entreprise la plus importante du CAC 40, derrière Total, avec un chiffre d’affaires de 33,4 milliards d’euros. Ce groupe compte 28 000 salariés en France, soit un quart des effectifs mondiaux. 8,8 milliards d’euros de bénéfice, sur 34 milliards de chiffres d’affaires, ont été réalisés en 2011, et 9,3 milliards en 2010. Plus de bénéfice que Total : c’est énorme ! On ne connaît pas exactement le bénéfice réalisé en France, car ils s’arrangent entre sociétés du groupe, mais Sanofi réalise moins de 10 % de son chiffre d’affaires dans l’hexagone.
Depuis 3 ans, il n’y a plus d’embauches dans le secteur de la recherche. À Toulouse, il y a 640 salariés, dont 614 sont en CDI et le reste en CDD. Les salariés ont un très haut niveau de qualification sur ce site. Montpellier compte entre 1000 et 1100 salariés, dont 200 chercheurs qui seraient touchés par ces suppressions d’emplois.
Pendant des années, Sanofi s’est gavé sur le dos de la Sécu. À quoi il faut ajouter 130 millions d’euros de crédit impôt-recherche que le groupe encaisse de la part de l’État, chaque année.
Sanofi recherche de nouvelles molécules et finit par produire les médicaments avec son secteur développement. Mais ce qui intéresse les patrons de l’industrie pharmaceutique, c’est de développer de nouvelles molécules sans prendre le moindre risque de mettre des sous dans leurs recherches, parce qu’ils estiment que ça leur coute trop cher. Ils veulent faire 2 milliards d’économies en France sur 3 ans.
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