jeudi 4 octobre 2012

Un « choc budgétaire » ?

Le vote du budget de la Nation et de celui de la Sécurité sociale sont les actes les plus importants du Parlement. Ils déterminent  en effet la nature et le niveau des impôts et prélèvements et leur répartition par la suite au service du bien commun. Celui-ci risque d’être anéanti demain par l’application du nouveau traité européen qui, non content d’imposer l’austérité à perpétuité, donne un pouvoir de contrôle et de modification du budget à la Commission de Bruxelles en lien avec la création d’un « Haut conseil des finances publiques », prévue par une nouvelle loi organique qui va être soumise au Parlement dans les jours à venir.
Ce « Haut conseil » aurait le pouvoir, demain, de corriger le Parlement pour faire appliquer les règles européennes. Il y a donc un lien étroit entre l’application du nouveau traité européen et la vie quotidienne des familles. Derrière les mots de « réduction des déficits publics », c’est en fait la diminution de crédits sociaux et publics qui est programmée comme en Grèce, au Portugal, en Espagne, en Irlande, en Italie. C’est donc moins de services aux citoyens, moins de dotations aux communes, moins de protection sociale. C’est donc plus d’inégalités dans la société.
Le projet de budget pour 2013 présenté en fin de semaine dernière est marqué par cette orthodoxie budgétaire des traités européens. De grands ministères, dont l’agriculture, l’écologie, l’égalité des territoires et du logement, voient leurs crédits diminués. Il est vrai et c’est bien, que ceux de l’éducation, de la justice et de la sécurité augmentent, mais les embauches qui s’y feront le seront par redéploiement, et au total les emplois globaux dans les services publics continueront de diminuer. Le gel des dotations aux collectivités locales reviendra à faire abandonner de grands projets d’investissements utiles qui auraient pourtant été créateurs d’emplois.

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