mardi 20 novembre 2012

Les raisons du déclenchement de la foudre sur Gaza

L’assassinat du chef de la branche armée du Hamas ravive la tension dans toute la région. Terrible provocation à la veille du scrutin israélien, elle pourrait déclencher des surenchères dans l’agression qui n’excluraient pas le déploiement d’une nouvelle offensive terrestre de l’armée israélienne de sinistre mémoire.
«Ici, dans la bande de Gaza, vivre c’est mourir !» Voilà le témoignage cru d’un habitant de Abassane, un village situé près de Khan Younès, dans la bande de Gaza. Joint par téléphone, Zoher parle des raids incessants de l’aviation israélienne. Il dit cette femme et cet enfant fauchés à quelques rues de chez lui. Il ne s’en étonne plus tant il sait qu’Israël « ne cessera jamais de vouloir tuer les Palestiniens », comme il le clame.
Depuis bientôt une semaine, aux quelques roquettes palestiniennes tirées depuis la bande de Gaza, répondent des dizaines de missiles israéliens. Des faits qui retranscrivent mal la réalité sur le terrain. L’offensive menée en décembre 2008 et janvier 2009 contre la bande de Gaza – outre les 1 400 morts palestiniens, principalement des civils, et les destructions de centaines d’habitations – avait permis à l’armée israélienne d’étendre son champ d’action : en éradiquant toutes les plantations sur une profondeur de plusieurs kilomètres depuis la « frontière » séparant Israël de la bande de Gaza, Tel-Aviv se donnait le droit de patrouiller en toute impunité dans cette zone. Samedi, une jeep israélienne a ainsi été la cible d’un tir de roquettes. Le prétexte idéal pour le premier ministre israélien, Benyamin Netanyahou.
Sept Palestiniens ont été tués jeudi dans des raids de l’aviation israélienne contre la bande de Gaza et trois civils israéliens par un tir de roquette dans le sud d’Israël. Au total, 15 Palestiniens ont péri, dont deux mineurs et une femme, et au moins 150 ont été blessés depuis le début de l’opération « Pilier de défense » déclenchée mercredi après-midi avec l’assassinat du chef des opérations militaires du Hamas, Ahmad Jaabari.
Le Conseil de sécurité des Nations unies s’est réuni en urgence dans la nuit de mercredi à jeudi pour discuter des raids israéliens. Mais sans finalement prendre de décision, alors qu’Israël a menacé d’accroître son offensive. Tel Aviv a reçu le soutien des États-Unis et de la Grande-Bretagne, alors que la France – pourtant plus alerte lorsqu’il s’agit de la Syrie – renvoie dos à dos Israël et le Hamas, les appelant à « la retenue » ! De quoi laisser le temps à Israël de poursuivre son opération. Hier, depuis le village d’Abassane, Zoher demandait au téléphone : « Vous pensez que les Israéliens vont entrer avec leurs chars ?» 
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