mercredi 7 novembre 2012

Pierre Khalfa : "C’est une véritable cure d’austérité que le gouvernement prépare"

Le coprésident de la fondation Copernic, qui a signé un rapport intitulé « En finir avec la compétitivité » (ci-dessous), réagit aux mesures annoncées par le gouvernement qui reprend pour l’essentiel les préconisations du rapport Gallois. Quelle est votre appréciation globale des mesures annoncées 
par le gouvernement ?
Pierre Khalfa. Le gouvernement reprend pour l’essentiel les préconisations du rapport Gallois, qui lui-même reprenait principalement les exigences du patronat.
Quel regard portez-vous sur le transfert annoncé d’une partie de la fiscalité 
des entreprises vers les ménages ?
Pierre Khalfa. Le rapport Gallois préconisait un transfert direct des cotisations patronales sur les ménages, les mesures du gouvernement prévoient un transfert indirect par le biais d’un crédit d’impôt. C’est un cadeau au patronat de 20 milliards d’euros. L’augmentation de la TVA qui en finance une partie est particulièrement injuste puisqu’elle touche de manière disproportionnée les classes populaires, qui consomment l’essentiel de leur revenu. Il s’agit d’un retour de la « TVA sociale » de Nicolas Sarkozy, que François Hollande avait condamnée et que son gouvernement a abrogée. C’est un reniement majeur. De surcroît, les ménages payeront deux fois. Car une nouvelle baisse des dépenses publiques de 10 milliards d’euros est également prévue. Elle s’ajoute à celles déjà programmées d’ici à 2017. C’est une véritable cure d’austérité que le gouvernement prépare.
Cette mesure est-elle de nature 
à permettre la relance de l’économie ?
Pierre Khalfa. Alors que l’économie stagne, que l’investissement des entreprises est au plus bas, couper dans les dépenses publiques et réduire la consommation des ménages, en augmentant la TVA, ne peut qu’entraîner la France dans une logique récessive qui enfoncera le pays dans la crise. Les allégements de cotisations sociales représentent déjà plus de 30 milliards d’euros en contrepartie desquels le patronat s’était engagé à embaucher. Résultat : un simple effet d’aubaine. Même la Cour des comptes a indiqué que l’effet sur l’emploi est incertain.
Lire la suite

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire