lundi 31 décembre 2012

Bolivie : le "Manifeste de l'Ile du Soleil" d'Evo Morales

Le 21 décembre, le président de l'Etat plurinational de Bolivie, Evo Morales, a choisi de célébrer le Solstice d'été sur l'Ile du Soleil. A cette occasion, il a prononcé une allocution-manifeste : "le Manifeste de l'Ile du soleil". Vue son importance, ce texte mérite d'être largement connu; nous en avons traduit quelques passages, qui nous semblent les plus représentatifs.
"Depuis l'Ile du soleil, depuis notre lac sacré Titicaca, nous voulons vous dire que nous sommes réunis ce 21 décembre, non pas pour attendre la fin du monde (...), mais pour donner de l'espoir en cette aube nouvelle pour les peuples" (...).
"Cette Ile est fondatrice du temps et de l'histoire des fils du Soleil. Mais ensuite est tombée l'obscurité, avec l'arrivée des envahisseurs étrangers". (...) "Aujourd'hui, de cette Ile où naquit le "Tahuantinsuyo", nous déclarons révolue l'époque de l'obscurité et du "non-temps", tandis que s'ouvre le nouveau temps de la lumière, le "Pachakuti" (légende andine traduisant la renaissance, les temps nouveaux, la régénération de l'harmonie cosmique. J.O.). "A nouveau, les peuples du monde, les mouvements sociaux, tous les marginalisés, les discriminés, les humiliés s'organisent, se mobilisent, prennent conscience et se lèvent comme au temps du "Pachakuti". Le monde est plongé dans une crise globale (...). Le temps du capitalisme et de la surconsommation illimitée, le temps d'une société où l'homme prétend être supérieur à la Mère Terre, objet de sa domination impitoyable et prédatrice, prend fin".
"D'un côté, toujours plus de capitalisme, de privatisations, de mercantilisation, d'exploitation irrationnelle et dévastatrice des ressources naturelles, et toujours plus de protection pour les entreprises et les profits privés.
De l'autre, toujours moins de droits sociaux, moins de santé publique, moins d'éducation publique et gratuite, moins de protection des droits des personnes. Aujourd'hui, les sociétés et les peuples des pays développés vivent dramatiquement la crise du capitalisme, engendrée par les lois du marché. Ces gouvernements capitalistes croient que sauver des banques, c'est plus important que sauver des êtres humains. (...) Dans ce système capitaliste, les banques ont des droits économiques privilégiés, et sont traitées en citoyens de première catégorie, de telle sorte que les banques importent plus que la vie. Dans cette jungle sauvage, les hommes et les peuples ne sont pas frères, ne sont pas citoyens (...).
Lire la suite

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire