lundi 10 décembre 2012

Le « choc de compétitivité » : un cadeau de plus au grand patronat

Hollande et ses ministres « socialistes » ont beau essayer, ils ne parviennent pas à nous présenter la réduction des impôts des capitalistes et l’augmentation de la TVA comme une mesure de « justice sociale ». Et pour cause : on enrichit les riches et on fait payer la facture aux travailleurs. Les 20 milliards offerts aux capitalistes – en particulier aux grands groupes – seront remplacés pour moitié par une hausse de la TVA, qui passera à 20 %, et par des taxes dites « écologiques » (3 milliards de recettes). L’autre moitié viendra de nouvelles coupes dans les dépenses publiques, ce qui signifie des emplois en moins et une dégradation supplémentaire des conditions de travail et du fonctionnement des services publics.
Le premier ministre Ayrault prétend que cette mesure « incitera les grands groupes (...) à créer et maintenir des emplois en France ». Comme les capitalistes payeront moins d’impôts, dit-il en substance, ils investiront davantage. Mais nous savons que ce n’est pas faute d’argent que les capitalistes n’investissent pas. Ce n’est pas faute d’argent, non plus, qu’ils mettent des dizaines de milliers de travailleurs au chômage, tous les mois. Pendant toutes ces années de crise – au cours desquelles les investissements ont stagné ou baissé, selon les secteurs – les profits des « grands groupes » que cite Ayrault ont augmenté ! Qu’on nous explique, dans ces conditions, pourquoi un cadeau de 20 milliards d’euros changerait quelque chose ?
Ayrault déclare que l’investissement effectif de cet argent sera « contrôlé ». Or, ce n’est pas la première fois qu’on fait des cadeaux fiscaux aux capitalistes et on sait d’expérience que de tels contrôles sont impossibles. Supposons que le geste du gouvernement rapporte un million d’euros à une entreprise capitaliste. Et supposons que cette même entreprise avait des projets d’investissement, arrêtés en fonction de leur rentabilité à court ou à long terme, s’élevant à cinq millions d’euros. Au lieu de puiser ces cinq millions dans ses bénéfices, il ne déboursera plus que quatre millions, auxquels il rajoutera le million reçu en cadeau. Même si le gouvernement ou le Comité d’Entreprise « contrôle » ce qui a été fait de ce million, il sera impossible d’établir qu’il a entraîné une augmentation des investissements prévus initialement, puisque considérés comme nécessaires et rentables.
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