vendredi 8 février 2013

Delphine Renard : "Les apologistes de l’OAS continuent l’assassinat et la torture au nom d’idéaux racistes et fascisants"

Elle avait quatre ans lorsqu’elle fut grièvement blessée dans un attentat de l’OAS visant André Malraux. Le sort de l’enfant mutilée, aveuglée, souleva alors une grande émotion. C’est après cet attentat que fut organisée la manifestation sauvagement réprimée au Métro Charonne. Aujourd’hui psychanalyste, Delphine Renard entretient la mémoire des victimes de l’organisation criminelle. Elle demande que soit officiellement reconnue par l’État la brutale répression qui coûta la vie à neuf manifestants, communistes et syndicalistes, le 8 février 1962.

Vous vous étiez élevée, il y a un an, dans une tribune, contre les multiples hommages rendus à des criminels de l’OAS. Certains d'entres eux ont été déchus, ces dernières semaines, des décorations attribuées par le précédent pouvoir. Ce la signe-t-il, selon vous, une rupture ?

Delphine Renard. En effet, Jean-François Collin a été exclu en début d’année, par décret, de l’Ordre national de la Légion d’honneur dans lequel le président Sarkozy l’avait nommé chevalier le 5 mai 2011 (avec attribution de la Croix de la valeur militaire). Cette déchéance manifeste clairement une position nouvelle de l’Etat sur la question de la mémoire de la guerre d’Algérie. Cet ancien factieux de l’OAS s’acharne à entretenir la haine, honorant régulièrement, avec son association d’anciens criminels, la mémoire d’officiers putschistes, tels le colonel Argoud.
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