jeudi 21 février 2013

Quand Lyon se lève contre l’extrémisme de droite

Les Lyonnais ont dit non à la présence de l’extrême-droite radicale dans son quartier historique. En cause, un local des Identitaires et la multiplication des agressions. Le mouvement a rassemblé bien au-delà de l’extrême-gauche.
« Fermez le local ! Arrêtez les ratonnades », « pas de fachos dans les quartiers, pas de quartiers pour les fachos », criait la foule lors de la manifestation samedi pour exiger la fermeture de La Traboule, le local et siège national de Génération Identitaire. La Traboule a ouvert ses portes en octobre 2010 en plein centre historique, dans le Vieux-Lyon. Ils étaient 1800 selon la police, 3000 selon les organisateurs, le collectif de vigilance 69 contre l’extrême-droite, à s’opposer aux provocations de l’extrême-droite. Selon le collectif, les agressions seraient en augmentation depuis l’établissement de ce mouvement ethno-régionaliste et anti-musulman dans le quartier.
Si les musulmans sont pris pour cibles, les personnes identifiées comme de gauche le sont tout autant. Vigilance 69 rapporte ainsi qu’un jeune s’est fait rouer de coups en février à quinze contre un alors qu’il essayait de retirer des autocollants de Génération identitaire. En juillet 2011, un bar à chicha est saccagé. A l’intérieur on pouvait lire des inscriptions comme « Hitler n’a pas fini le travail ». Les habitants gardent en mémoire les vitrines de restaurants kebab brisées lors d’une marche pour « la liberté d’expression » en mai 2011 (l’intitulé « marche des cochons » avait été interdit). Et la liste pourrait largement s’allonger...

Vieux-Lyon : territoire de toute l’extrême-droite
Depuis La Traboule où trône un casque de légionnaire sur une cheminée médiévale, le porte-parole de Génération Identitaire, Damien Rieu récuse toute responsabilité. Pourtant les Identitaires sont pointés du doigt par la justice. Par exemple, le secrétaire de l’association « Les Petits Lyonnais », vitrine culturelle de Génération identitaire, a été condamné à 5 mois ferme, pour avoir agressé deux personnes en avril 2011.
Ces actions violentes ne sont pas du seul fait des adhérents de La Traboule. C’est toute l’extrême-droite qui a ses habitudes dans le Vieux-Lyon et elle marque son territoire. La ville est un laboratoire national pour toutes ces mouvances : viré du Front National pour des photos de lui effectuant des saluts nazis, Alexandre Gabriac fonde à Lyon en octobre 2011 les Jeunesses nationalistes. Il était présent ce même samedi au XVe « Forum de la nation » dans l’agglomération lyonnaise où était invité la pétainiste Oeuvre française, des négationnistes ou encore les Allemands du NPD.
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