lundi 11 mars 2013

Amnistie sociale !

Par Patrick Le Hyaric
Pour celles et ceux qui auraient pu en douter encore, il suffisait d’entendre Mme Parisot, les ténors de l’UMP et de lire Le Figaro pour comprendre que le vote de la loi d’amnistie sociale est un événement politique de grande portée. Réclamé depuis le mois de juin par Bernard Thibault, le Président de la République avait refusé de s’y engager. Pourtant avant N. Sarkozy cette pratique était naturelle de la part de tous les Présidents de la République qu’il s’agisse de M. Mitterrand  ou de M. Chirac.
Même si certains amendements ont voulu en limiter la portée, le vote du texte présenté par le groupe communiste et Front de gauche au Sénat, contredit ce qu’avait dit le président du groupe socialiste au Sénat lors de ses vœux, affirmant « qu’il fallait prendre acte de ce qu’il n’y a plus de majorité de gauche au Sénat ».
La démonstration vient d’être faite que la gauche peut exister en faveur des travailleurs et de lois progressistes. Et la ministre garde des sceaux, Mme Taubira  y aura joué un rôle positif. Pour la justice comme pour les idéaux de la gauche, il serait maintenant de bonne politique que l’Assemblée nationale préserve cette loi et le vote en y incluant l’amnistie des militants associatifs qui ont aidé les sans-papiers, celles et ceux des réseaux « éducation sans frontières », ceux qui ont défendu des écoles, des hôpitaux, l’environnement, les droits des migrants, des professions libérales ou des exploitants agricoles. De telles demandes sont-elles exagérées ? Pas du tout ! Une nouvelle majorité a été portée au Sénat puis à l’Assemblée nationale et un Président de la République, issu de la gauche socialiste, a été élu, précisément en rejet de choix politiques passés, contre lesquels se mobilisaient les militants aujourd’hui inquiétés, avec toute la gauche à l’époque. Ne pas amnistier ces citoyens pour leur activité militante aujourd’hui reviendrait, pour des parlementaires de gauche, à renier leurs combats d’hier et les manifestations auxquelles ils ont eux-mêmes participés.
C’est l’esprit même de la République depuis ses débuts, contrairement à ce qu’a déclaré un député radical de gauche, se réclamant de Clémenceau et de dame Parisot, n’hésitant pas à hurler à la radio que l’amnistie relevait de la période de la monarchie. A notre connaissance, il n’y avait pas de parlement au temps de la monarchie. C’est précisément Clémenceau, qui pourtant n’a jamais été tendre avec les ouvriers, qui en mai 1876 défendit quatre propositions de loi pour l’amnistie des Communards.
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