lundi 8 avril 2013

Alsace: rejet massif contre la fusion Bas-Rhin, Haut-Rhin et région

Selon des résultats portant sur plus de 98% des bulletins dépouillés, le non a recueilli plus de 55% des suffrages exprimés dans le Haut-Rhin, dans un contexte de très faible mobilisation des électeurs.
Au contraire, dans le Bas-Rhin, le oui l'aurait emporté par près de 67% des voix, mais l'abstention a également été très forte, selon des résultats non-définitifs. Pour être validé, le projet de collectivité unique d'Alsace (CTA) aurait dû non seulement recueillir 50% des suffrages exprimés, mais surtout au moins 25% des inscrits, et ce dans chacun des deux départements. Or la participation aurait été de 36% dans le Bas-Rhin, et de 37% dans le Haut-Rhin.
Grand gâchis
Il s'agit d'un échec cuisant pour ce projet de regroupement inédit des collectivités départementales et régionale d'Alsace soutenu par une partie du Parti socialiste, les Verts et la droite, soutenu aussi par le Front national local avant de se faire remonter les bretelles par le siège du parti.
Censé, selon ses partisans, renforcer le poids de l'Alsace, le "oui" partait pourtant favori. Un sondage publié début mars donnait près de trois-quarts de "oui" pour un quart de "non", même si le camp des opposants était déjà plus fort dans le sud de l'Alsace. Dimanche, entre 55 à 60% des suffrages exprimés sont allés "au oui dans l'ensemble", a relevé dans un entretien à l'AFP le président du conseil régional Philippe Richert (UMP), principal initiateur du projet, tout en confiant éprouver "le sentiment d'un grand gâchis".
Le maire de Strasbourg, Roland Ries (PS), a révélé pour sa part sur son compte Facebook qu'il avait voté blanc. Tout en se disant favorable au principe, le maire de Strasbourg a regretté que "les intentions initiales de simplification se sont perdues".
Confiscation démocratique
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Hollande et le gouvernement doivent tirer les enseignements du référendum alsacien. Et vite.... 
La proposition de création d'une collectivité territoriale unique d'Alsace vient d'être rejetée par référendum. Ce mauvais projet, véritable laboratoire pour adapter les collectivités à la politique d'austérité, a suscité beaucoup de méfiance dans les populations des deux départements alsaciens. Privés d'un vrai débat sur la réforme des collectivités territoriales et l'avenir régional, les électrices et les électeurs ont très clairement exprimés, d'abord par leur non-participation, que la question posée  était totalement déconnectée de leurs préoccupations. Notons combien la démocratie a été escamotée : la seule circulaire envoyée était une propagande pour le "oui". Le Front de gauche a fait dans ces conditions difficiles une belle campagne. À n'en pas douter, le résultat de ce soir est aussi, en creux, l'expression d'une volonté de ne pas affaiblir le lien de l'Alsace avec la France.
Le contexte actuel, sur fond de crise politique, économique et sociale, a pesé de tout son poids. C'est un changement de cap dans la politique gouvernementale qui est attendu. Pas une opération de ce type qui se solde par un lamentable échec. Après le vote des alsaciens, le projet de loi sur l'acte 3 de la décentralisation doit être retiré pour engager une véritable concertation avec l’ensemble des acteurs. Face à la finance, ce n'est pas la restriction de la démocratie locale qui doit être encouragée mais tout au contraire son développement. L'exécutif doit donc tirer les enseignements du référendum alsacien. Le plus vite sera le mieux.
Olivier Dartigolles, porte parole du PCF

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