samedi 6 avril 2013

Pierre Laurent préfère le «coup de braquet à gauche» au «coup de balai»












Le numéro un communiste Pierre Laurent se dit prêt à manifester avec Jean-Luc Mélenchon le 5 mai mais refuse d’utiliser la terminologie du coprésident du Parti de gauche (PG).

Comment accueillez-vous la proposition faite ce matin par Jean-Luc Mélenchon de manifester le 5 mai pour une VIe République et donner un «grand coup de balai»?
Les développements de la crise actuelle rendent nécessaire une mobilisation des forces de changement. J’accueille favorablement la proposition d’une marche citoyenne pour la VIe République. Les instances du Front de gauche vont en discuter et le comité exécutif du Parti communiste doit en débattre lors d’une réunion extraordinaire lundi après-midi à l’issue de laquelle je ferai des propositions. Nos objectifs doivent être discutés collectivement. Il nous faut mettre au centre de l’appel à la mobilisation la question de la lutte contre la finance et la réfondation de notre République car l’heure est au rassemblement, pas à la confrontation. François Hollande doit l’entendre. Son manque de réaction depuis les aveux de Jérôme Cahuzac oblige les forces du Front de gauche à ouvrir des perspectives à ceux qui sont consternés par la politique menée.

Mais vous n'avez pas l'air emballé par l'appel à un «grand coup de balai»
Ce n’est pas l’expression que je privilégie. Je préfère un grand coup de braquet du gouvernement vers la gauche pour organiser un nouveau contrat politique. Puisque le gouvernement semble sourd à la colère qui existe dans le pays, les forces de gauche dans ce pays doivent se rassembler. Pourquoi n’inscrit-on pas à l’ordre du jour de l’Assemblée nationale des débats pour faire face à la crise morale que nous connaissons et concrétiser cela par des actes politiques forts et immédiat pour rétablir la confiance populaire? Il faut suspendre les travaux sur le projet de loi marché de l’emploi.

François Hollande et Jean-Marc Ayrault ont pourtant fait des annonces pour tenter de répondre à la crise?
Ce n’est pas au niveau. Il faut aller plus loin. Sur les conflits d’intérêts par exemple, le chantier ne peut pas concerner simplement la simple transparence… Il convient de s’attaquer aux conflits d’intérêts entre le pouvoir de l’argent et les lieux de pouvoir politique. Le poids de la finance est excessif dans les logiques de décision et provoque ce choc que nous vivons aujourd’hui. La tranquillité dont fait preuve le chef de l’Etat est invraisemblable…

L’appel à cette manifestation le 5 mai ne risque-t-elle pas de mettre de l’huile sur le feu à gauche?

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