mardi 14 mai 2013

La gauche en marche

Par Patrick Le Hyaric
La foule qui a marché dimanche, de Bastille à Nation, appartenait à la grande multitude de celles et ceux, qui, il y a un an, ont donné son congé à la droite sarkozyste et voulu un changement de politique avec un nouveau Président, issu de la gauche. Un an après, elle répondait aux assauts répétés de la droite et des puissances financières et se montrait disponible pour créer un rapport de force favorable pour sortir de l’austérité, du chômage, grâce à une politique nouvelle. Elle appelait à sortir du présidentialisme et d’un système qui, désormais, a fait entrer les intérêts privés au sein même du pouvoir d’Etat, au point de dévitaliser et de ronger nos principes républicains.
Le compte en Suisse de M. Cahuzac, comme ce qui est décrit de M. Guéant, ne sont pas des faits divers. Ce sont des faits politiques. Comme le sont aussi ceux qui nous apprennent comment en haut lieu on autorise un médicament qui tue ou des insecticides qui détruisent notre biodiversité. Les scandales financiers, sanitaires, écologiques ne sont pas l’œuvre de quelques brebis égarées. Ils sont inhérents au système. Tout comme la fraude fiscale, organisée parfois en toute légalité pour alimenter des paradis fiscaux au lieu de servir le bien commun. Tout cela fait depuis longtemps l’objet de beaux discours de ceux qui en profitent, sans effets. Aujourd’hui les banques françaises ont plus de filiales dans les paradis fiscaux qu’en 2011. Ce sont les mêmes qui refusent un meilleur accès au crédit alors que la Banque centrale européenne vient de faciliter leurs approvisionnements en liquidité. Paradis pour les puissants, enfer de l’austérité pour les peuples !
La République se fatigue et s’épuise, parce que celles et ceux qui sont censés en être les garants, sont devenus maîtres en irresponsabilité civique. Celle-là même qui fait le lit de la crise démocratique et politique, ouvrant le chemin de l’extrême-droite ou de sa version droite extrémisée.
C’est le sens du violent appel du chef de l’UMP, M. JF Copé, confirmant la radicalisation droitière de son parti, dans une tribune publiée dans le Figaro du 4 mai dernier, où il n’hésite pas à écrire que : « La France a besoin d’un nouveau 1958 ». Appelle-t-il à un coup d’état ou à une soumission constitutionnelle définitive de notre pays aux lois des marchés financiers et d’institutions supranationales ?  

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