mercredi 3 juillet 2013

Le TTIP : la pire menace pour les peuples d’Europe

Le premier cycle de négociations pour un accord de libre échange entre l’Union européenne et les États-Unis débutera le 8 juillet à Washington. A cette occasion, Raoul Marc Jennar, ancien consultant auprès du groupe parlementaire européen Gauche unitaire européenne pour les questions liées à la mondialisation, nous a fait parvenir la deuxième partie partie d’une analyse sur ce projet de Partenariat transatlantique de commerce et d’investissement (TTIP en anglais).

Les dangers du marché intérieur transatlantique
Au-delà du contenu du mandat donné à la Commission européenne par les 27 gouvernements de l’UE – y compris le gouvernement PS-EELV français − il est important de se rendre compte des dangers que recèle l’ouverture de négociations sur les termes de ce mandat. Toute personne qui parle, à propos du partenariat transatlantique, de « négociations commerciales » trompe l’opinion publique. Car, contrairement à ce que les enfumeurs de tous bords racontent, il s’agit très peu de commerce. Et beaucoup de choix de société, de modes de vie, de préférences collectives qui résultent de combats politiques, sociaux, sanitaires et écologiques, menés dans nos pays tout au long des deux derniers siècles. Si les négociations aboutissent sur les différents aspects du mandat, ce qu’il faut aujourd’hui considérer comme les dangers majeurs d’une négociation qu’il fallait refuser deviendront réalités. Qu’on en juge sur quelques-uns seulement des dossiers de cette négociation.
Supprimer les droits de douane dans l’agriculture et la métallurgie
La volonté de procéder à une « élimination substantielle des droits de douane » va surtout avoir un impact majeur dans le secteur agricole, car les droits de douane sont plus élevés en Europe qu’aux Etats-Unis, dans de très nombreux secteurs où la production est très souvent excédentaire (fromages, chocolat, céréales, café, thé, épices, graisses, huiles, préparations de fruits et légumes, minoterie, sucre, viandes) ainsi que l’agroéconomiste Jacques Berthelot l’a démontré (Lire ici). Les agriculteurs européens seront les grands perdants d’une élimination des droits de douane.
Avec d’autres, Berthelot souligne qu’un tel accord dans le domaine agricole « accélérerait le processus de concentration des exploitations pour maintenir une compétitivité minimale, réduirait drastiquement le nombre d’actifs agricole et augmenterait fortement le chômage, la désertification des campagnes profondes, la dégradation de l’environnement et de la biodiversité et mettrait fin à l’objectif d’instaurer des circuits courts entre producteurs et consommateurs. »
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