samedi 27 juillet 2013

Manifeste : Que faire de la dette et de l’euro ?


par Daniel Albarracín , Nacho Álvarez Peralta , Bibiana Medialdea , Francisco Louça , Mariana Mortagua , Stavros Tombazos , Ozlem Onaran , Giorgos Galanis , Michel Husson , Lidia Rekagorri Villar , Teresa Pérez del Río , Manolo Garí
La crise
L’Europe s’enfonce dans la crise et la régression sociale sous le poids de l’austérité, de la récession et de la stratégie de « réformes structurelles ». Cette pression est étroitement coordonnée au niveau européen, sous la direction du gouvernement allemand, de la Banque centrale européenne et de la Commission européenne. Il y a un large consensus pour dire que ces politiques sont absurdes et même qu’elles sont menées par des « analphabètes » : l’austérité budgétaire ne réduit pas la charge de la dette, elle engendre une spirale récessive, toujours plus de chômage, et sème la désespoir parmi les peuples européens.
Ces politiques sont pourtant rationnelles du point de vue de la bourgeoisie. Elles sont un moyen brutal - une thérapie de choc – de restaurer les profits, de garantir les revenus financiers, et de mettre en œuvre les contre-réformes néolibérales. Ce qui se passe est au fond la validation par les États des droits de tirage de la finance sur la richesse produite. C’est pourquoi la crise prend la forme d’une crise des dettes souveraines.
Le faux dilemme
Cette crise est un révélateur : elle montre que le projet néolibéral pour l’Europe n’était pas viable. Ce dernier présupposait que les économies européennes étaient plus homogènes que ce n’est le cas en réalité. Les différences entre pays se sont creusées en fonction de leur insertion dans le marché mondial et de leur sensibilité au taux de change de l’euro. Les taux d’inflation n’ont pas convergé, et les faibles taux d’intérêt réels ont favorisé les bulles financière et immobilière et intensifié les flux de capitaux entre pays. Toutes ces contradictions, exacerbées par la mise en place de l’union monétaire, existaient avant la crise, mais elles ont explosé avec les attaques spéculatives contre les dettes souveraines des pays les plus exposés.
Les alternatives progressistes à cette crise passent par une profonde refondation de l’Europe : la coopération est nécessaire au niveau européen mais aussi international pour la restructuration de l’industrie, la soutenabilité écologique et le développement de l’emploi. Mais comme une telle refondation globale semble hors de portée compte tenu du rapport de forces actuel, la sortie de l’euro est présentée dans différents pays comme une solution immédiate. Le dilemme semble donc être entre une sortie risquée de la zone euro et une hypothétique harmonisation européenne qui devrait émerger des luttes sociales. Il s’agit à notre avis d’une fausse opposition : il est au contraire décisif d’élaborer une stratégie politique viable de confrontation immédiate.
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