samedi 31 août 2013

Ni dans 10 ni dans 15 ans, ça doit bouger maintenant !

Par Nordine Idir, secrétaire général du MJCF
C’est dans un contexte des plus inquiétants que les jeunes communistes font leur grande rentrée. Sur fond de chômage croissant, on nous annonce de nouvelles mesurettes de charité telles que la garantie-jeunes, qui n’est rien d’autre qu’une dérogation au droit commun du travail et aux salaires et dont le montant s’élève à 483 euros, bien en-dessous du seuil de pauvreté...C’est cette précarité qui est la seconde cause de l’assèchement des caisses solidaires. Pas étonnant que le MEDEF se félicite de cette porte d’entrée vers la baisse de ce qu’il appelle « le coût du travail ». Une fois de plus, la question des milliards de cadeaux fiscaux ou d’exonérations faites aux entreprises est mise de côté. Le droit à la retraite ? L’espérance de vie en bonne santé ? Ça n’est qu’une question « d’hygiène et de mode de vie ». Peut-on nous répondre avec davantage de mépris, alors que les richesses produites n’ont jamais été aussi importantes et autant accaparées par quelques individus, alors que les plus grandes fortunes voient leurs revenus augmenter de 25% en un an ?

Les jeunes premières victimes de cette réforme des retraites
Michel Sapin, quand à lui, nous dit qu’il faudrait attendre 10 ou 15 ans pour voir une amélioration. Pourtant, le patronat a-t-il eu besoin d’attendre ses chèques en blanc ? 30 ans d’exonérations de milliards de cotisations patronales n’ont pas créé d’emplois, loin de là.Nous ne voulons plus de ce refrain fataliste, venant d’un gouvernement qui programme son impuissance à faire ce pourquoi il avait été élu ; et sa servitude à tout ce qu’exigent ces patrons-voyous. J.-M. Ayrault, s'est quant à empressé de préserver le patronat... de même que la précarité des jeunes et l'aggravation progressive de leur droit à la retraite, en annonçant hier que l'augmentation pourrait se faire à partir de 2020 ! Le fait de n'avoir ni emploi ni retraite sera-t-elle bientôt notre seule certitude ? Pas question !
Lire la suite

Étudiant et précaire, je vais devoir prendre ma retraite à 67 ans, une double sanction

Pierre Méry a 24 ans. Il entre en master de sciences politiques à l'université Paris-8. Si la réforme présentée par Jean-Marc Ayrault est votée au Parlement, il ne pourra prendre sa retraite qu'à 67 ans. Pour cet étudiant qui doit avoir un petit job pour payer son loyer et ses frais de scolarité, cette perspective ne fait que renforcer l'inquiétude qu'il a, avant même son entrée sur le marché du travail.
À 24 ans, je vais entrer en master de sciences politiques à Paris-8. J’envisage pour l'instant de travailler dans l’économie sociale ou devenir CPE dans l’éducation nationale. Je n’ai pas encore choisi si je m’orientais vers le régime de salarié ou celui de fonctionnaire.
J’espère pouvoir travailler dès la fin de mes études mais je sais très bien que je pourrais attendre trois ou quatre ans, étant donnée la situation du marché de l’emploi. Et que j’aurais à accumuler des stages, des petits jobs.

L'espérance de vie n'a pas augmenté
De ce que j’ai compris des pistes présentées par le gouvernement il faudra que je valide 43 annuités de cotisations avant de prendre ma retraite. Même si la réforme n’engage pas de hausse de la durée de cotisation pour ceux qui partent actuellement en retraites, ma génération aura à le faire. Si je commence à travailler dans trois ou quatre ans, je n’aurais pas ma retraite à taux plein à 60 ans, ni à 62 ou 65 ans, mais à 67 ans. Mes parents, eux, ont pris leur retraite à 62 ans. En une génération, je ne crois pas que l’espérance de vie ait augmenté de cinq ans.
Cette réforme suscite des inquiétudes et ma vie d’étudiant n’est déjà pas évidente. Plutôt que de partir en vacances, je travaille pour financer mon année universitaire. Cela n’engage pas une relation de confiance avec ce gouvernement quand je connais le régime solidaire dont ont bénéficié mes parents.
Pendant la campagne, j’ai entendu les socialistes présenter un discours mettant en avant la jeunesse, en faisant une priorité. Certes, le montant de ma bourse a augmenté, mais j’attendais autre chose. Aujourd'hui, j’ai l’impression que cette réforme n’engage vraiment rien de bon. Je pense désormais que j’aurai plus intérêt à faire appel à un organisme privé lorsque j’aurai un emploi et un salaire pour compléter ma retraite. Si je me retrouvais au chômage pendant quelques années, comment gérer par la suite ? Travailler toute sa vie pour ne pas vivre convenablement à la fin, ça me fait peur.
Lire la suite

vendredi 30 août 2013

Retraites : un transfert à la hussarde

En contrepartie d’une légère hausse de la cotisation vieillesse, le patronat bénéficierait d’un allégement massif de la cotisation famille.
Le ministre du Travail l’a confirmé hier : le gouvernement a l’intention d’opérer un « transfert progressif (...) d’une partie du financement de la famille et de la maladie vers d’autres modes de financement ». La décision sera prise « dans trois semaines ». Elle donnerait satisfaction à une vieille revendication du patronat : celui-ci, en « échange » de la très modeste augmentation de la cotisation vieillesse prévue par la réforme, qui représente un effort de 2,2 milliards d’euros, pourrait ainsi se voir « allégé » de la bagatelle de 34 milliards d’euros de cotisations famille. Il y a fort à craindre que la charge retombe, sous forme de taxes ou impôts, sur les seuls ménages.
À entendre le Medef, le financement de la politique familiale n’incomberait pas aux employeurs. « Cette vision considère le salarié comme une sorte d’objet au service de l’entreprise, tant qu’il est dans l’entreprise. Dès qu’il en sort, il n’est rien, analyse l’économiste de la CGT Nasser Mansouri. Mais le salarié est un être humain qui a une continuité dans la vie ! Même dans un sens capitaliste, la reproduction de la force de travail nécessite la continuité du salarié comme être humain. » Les entreprises ne tirent-elles pas avantage d’un pays affichant une forte fécondité grâce à sa politique familiale, d’une population, en particulier des salariés, ayant les moyens d’élever ses enfants ?
Lire la suite

Philippe Marlière:« Manuel Valls est un sarkozyste »

Professeur à l’université de Londres, Philippe Marlière dénonce une volonté très complaisante de rattacher à tout prix Manuel Valls, l’homme fort du gouvernement, à une tradition de gauche, et plus précisément socialiste.
Dans une récente note de blog vous écrivez : « Valls est un sarkozyste » [1]. Ce n’est pas un peu fort ?
Non, ça décrit la situation et la réalité. On a un ministre d’un gouvernement socialiste, de gauche donc, qui plus est à un poste stratégique, l’Intérieur, qui reprend dans ses discours et sa pratique gouvernementale des pans entiers d’une politique sécuritaire, qui était le fond de commerce du gouvernement précédent et d’une droite dure. Et ce, sur des sujets aussi importants que les questions de sécurité, d’ordre, la gestion des différentes communautés dans le pays, la question des Roms, de l’islam, des religions, qui sont évidemment les dossiers les plus importants à ce poste.
Sur ces sujets extrêmement sensibles, dans un climat de tension entre des personnes de foi et de culture différentes, au lieu de se comporter comme un ministre de l’Intérieur de gauche, de manière neutre et bienveillante pour tous, Manuel Valls continue dans la même veine que le sarkozysme et en particulier celle de son prédécesseur, Claude Guéant. Il met de l’huile sur le feu, divise, clive, et prend des positions contraires à ce qu’un ministre de l’Intérieur devrait faire, des positions qui ne sont pas soutenues par la loi actuelle. Dernièrement, il a déclaré qu’il fallait voir de plus près la question du voile à l’université, alors que cette question ne pose absolument aucun problème. On a affaire ici à des adultes et porter le foulard est tout à fait légal. Ce type de discours brouille les frontières entre la gestion responsable et professionnelle d’un ministère très important et les déclarations à l’emporte-pièce, teintées d’une idéologie sécuritaire de droite. Peut-on tout de même le qualifier de « sarkozyste de gauche » ?
Lire la suite 

jeudi 29 août 2013

Retraites: Pierre Laurent critique une réforme «dans la lignée» Fillon-Sarkozy

Le secrétaire national du PCF Pierre Laurent a critiqué mercredi sur France 2 les choix du gouvernement sur les retraites, qui s’inscrivent selon lui «dans la lignée» de «la réforme Fillon-Sarkozy» de 2010.
«En portant la durée de cotisation à 43 années» en 2035, «on entérine la réforme Filllon-Sarkozy que nous (la gauche, NDLR) avions combattue à l’époque, y compris Jean-Marc Ayrault lui-même à l’Assemblée nationale, et on la prolonge», a déclaré Pierre Laurent. Or, «on sait qu’énormément de salariés (...) n’atteindront pas ces 43 années à 62 ans, donc beaucoup de gens ne pourront plus prendre une retraite à taux plein», a-t-il argumenté.
Le dirigeant communiste a reconnu «quelques améliorations» concernant «la pénibilité, les femmes, les jeunes», qui «sont importantes mais ne vont malheureusement pas compenser l’aggravation de l’allongement de la durée de cotisation».
«C’est une réforme qui s’inscrit dans le même dogme de la compétitivité, de la réduction du coût du travail, qui est dans la lignée de celles qui avaient été conduites par la droite», a résumé Pierre Laurent.
«En l’état, il n’est pas question que je vote cette réforme», a-t-il dit, tablant sur «les mobilisations» syndicales pour faire aboutir «des propositions alternatives». En allant «chercher davantage du coté des revenus financiers des entreprises» pour financer les retraites.
Comme on lui demandait si, au vu des chiffres du mois de juillet, il croyait à une inversion de la courbe du chômage d’ici fin 2013, Pierre Laurent a répondu «non». «Le chômage continue de progresser et les fondamentaux de l’activité économique continuent d’être inquiétants», a-t-il dit.

Ci-dessous le communiqué du Parti communiste français
Retraites : Les 43 ans, un compromis sur le dos de la jeunesse !
En entérinant l'allongement de la durée de cotisation prévue par la réforme Fillon-Sarkozy et en prolongeant cette augmentation à 43 ans d'ici 2035, Jean-Marc Ayrault tourne le dos à l'attente des Français qui ont élu la gauche et s'étaient mobilisés en 2010 contre la réforme de la droite.
Cette mesure va continuer à pénaliser durement les jeunes quand ils atteindront l'âge de la retraite. Elle entraînera une baisse régulière du niveau des pensions. De plus, l'augmentation des cotisations annoncée par le Premier ministre pèsera autant sur les salaires déjà trop bas, que sur les profits.
Contrairement à ce qu'a affirmé le Premier Ministre, il y a d'autres solutions pour financer l'équilibre des régimes, notamment la mise à contribution des revenus financiers et la modulation des cotisations des entreprises en fonction de leur politique d'emploi et de salaires.Une nouvelle fois, Jean-Marc Ayrault écarte cette piste sans même l'évoquer. Nous continuerons à la porter.
Lire la suite

Pourquoi j’essaie d’être communiste ? par Jean Ortiz



Tiens, un poème politique d’un de nos auteurs qui parcourt la France et le monde pour nous dire de ne pas baisser les bras !



Pourquoi j’essaie d’être communiste ?
Parce que l’on ne perd rien à essayer
Parce que ce n’est plus branché
Parce que l’avenir n’a pas la mémoire courte
Parce que l’archaïsme d’aujourd’hui est la mode de demain
Parce que Mmes Parisot et Merkel ne le sont pas
Parce que Alberti, Neruda, Niemeyer, Picasso, Enrique, l’ont été
Parce que "cela n’empêche pas Nicolas que la commune n’est pas morte"
Parce qu’ils sont de moins en moins
Parce que les anticommunistes les haïssent
Parce que les profits capitalistes sont de plus en plus
Parce que ils n’ont globalement pas renoncé à la lutte des classes
Parce que lorsque j’entends Valls j’ai mal à Jaurès
Parce que le stalinisme n’invalide pas la beauté du geste
Parce que les staliniens ont tué beaucoup de communistes
Parce que les communistes ont engagé leur autocritique
Parce qu’ils la poursuivent sur l’enfantement de l’horreur
Parce que pendant un siècle ils ont empêché la bourgeoisie de dormir
Parce que lorsqu’ils sont faibles les marchés dansent
Parce qu’ils se sont souvent trompés
Parce qu’ils ont toujours eu les mêmes en face
Parce qu’ils s’obstinent à contre-marées
Parce que "L’Humanité" n’a pas effacé la classe ouvrière
Parce que j’aime les étoiles lorsqu’on les nomme
Parce qu’à table un petit rouge ne me suffit pas
Parce que des millions "d’ex" ont voulu l’être
Parce qu’ils sont pour la socialisation des secteurs clés de l’économie
Parce qu’ils ne prônent pas la nationalisation des serrures
Parce que je crois que le Che, un homme nouveau, a existé
Parce qu’il nous a placé la barre et les clous très hauts
Parce que la "non intervention" fut une coalition anti-rouges
Parce que le maire socialo de mon bled appela les CRS contre les prolos
Parce qu’il est difficile de devenir ministre et de rester communiste
Parce que le parti rackette ses élus
Parce que l’"Armée rouge" n’eut que vingt millions de morts
Parce que les Américains débarquèrent pour nous libérer des communistes
Parce qu’il y a beaucoup d’odeurs et de bruits à la fête de "L’Huma"
Parce que je veux vivre d’autres temps
Parce que je veux respirer l’odeur des bleus de travail
Parce que celle des promoteurs de l’anticommuniste sent le CAC40
Parce qu’heureux qui communiste a lutté toute une vie
Parce que la feuille de coca est sacrée
Et la Palestine massacrée.
Jean Ortiz

mercredi 28 août 2013

On va leur faire un dessin : retraitement de choc

La série "On leur fait un dessin continue" avec un nouvel épisode sur la réforme des retraites à la sauce hollandaise, pour tordre le cou à quelques idées reçues. (PCF)

Ep. 19 - Retraitement de choc par CN-PCF

Retraites: 3000 socialistes lancent un appel "pas un trimestre de plus, pas un euro de moins !"

"Il y a 30 ans avec toute la gauche, c’est nous qui instaurions le droit à la retraite à 60 ans" rappellent ces membres du PS. Parmi eux, 10 membres du bureau national, dont Gérard Filoche et Marie-Noëlle Lienemann et 20 membres du Conseil national du parti. "Nous autres, socialistes, le disons avec force: Pas un trimestre de plus, pas un euro de moins !"
"Il y a 30 ans avec toute la gauche, c’est nous qui instaurions le droit à la retraite à 60 ans.
En 1993, 1995, 2003, 2007, 2010, la droite n’a cessé de remettre en cause le droit à la retraite et a sévèrement baissé le niveau de nos retraites. La retraite médiane nette (une fois payée la CSG et la CRDS) est, aujourd’hui, égale à 993 euros par mois.
En mai et juin 2012 la gauche a été élue pour défendre nos droits à retraite, pas pour les remettre en cause.
C’est à nous, la gauche, de défendre le droit au bonheur après 40 années de labeur. Les meilleures années de la retraite c’est entre 60 et 65 ans. Les plus dures années au travail, c’est entre 60 et 65 ans. Si on vit plus longtemps, c’est en partie grâce à la retraite à 60 ans. Si on vit plus longtemps ce doit être pour en profiter plus longtemps.
Depuis 1994, l’espérance de vie à 60 ans a gagné un peu plus de 2,5 ans en moyenne. Or il faut maintenant cotiser 4 ans de plus qu’à l’époque pour une retraite à taux plein. Nous perdons donc plus d’une année de retraite en bonne santé. C’est inacceptable !
L’espérance de vie augmente… donc nous devrions travailler plus longtemps ? Faux : chaque actif produit aujourd’hui 5 fois plus qu’en 1949. En dépit de toutes les exigences de la Commission européenne, rien n’oblige à reculer l’âge de départ, rien n’oblige à augmenter les annuités, rien n’oblige à baisser le niveau des pensions.
La droite, les libéraux, l’UE, la BCE, le FMI, le Medef, tous veulent baisser le montant des retraites, aligner tous les régimes vers le bas, porter l’âge du départ à la retraite à 65 et 70 ans et les annuités cotisées à 45 ans ! La vraie raison n’est pas de sauver le système par répartition mais, au contraire, d’obliger ceux qui peuvent, à souscrire à des assurances privées.
Les prévisions de « déficits structurels » se sont révélées fausses :
  • l’espérance de vie ne s’allonge pas autant qu’annoncé et l’espérance de vie en bonne santé, autour de 62 ans selon l’INSEE, se réduit depuis 2008 ;
  • la natalité de notre pays connaît un « boom » depuis 2000, avec 850 000 naissances par an, le double de ce qui était prévu. Il y aura assez de jeunes pour cotiser pour les retraites… si on crée de l’emploi !
Quant aux « déficits conjoncturels » ils sont limités, dus au chômage de masse et au blocage des salaires et des cotisations sociales.
La France n’a jamais été aussi riche et les richesses aussi mal redistribuées.
Lire la suite

mardi 27 août 2013

Bernard Friot "Le salariat, c’est la classe révolutionnaire en train de se construire"

Le sociologue, auteur de l’Enjeu des retraites 
et de l’Enjeu du salaire, propose une alternative offensive pour le travail ainsi que pour le financement des retraites et de la Sécurité sociale.
Spécialiste des politiques du salaire et de l’emploi, 
Bernard Friot a commencé sa carrière en 1971 comme assistant puis maître 
de conférences en économie à l’IUT de l’université 
de Lorraine. En 2001, 
il est élu professeur 
de sociologie à l’université de Paris-Ouest Nanterre, avant de devenir professeur émérite en 2009. 
Sa thèse d’État d’économie porte sur la construction 
de la Sécurité sociale 
en France de 1920 à 1980. Il y conteste l’interprétation de 1945 qui fait de 
« la Sécurité sociale 
un élément nécessaire 
à la période fordiste 
du capitalisme ». Il insiste au contraire sur « le caractère anticapitaliste des institutions de socialisation 
du salaire ». Au moment 
où la souveraineté populaire est mise à mal par les banques et le patronat, 
ses réflexions l’amènent 
à développer « une approche du salariat comme voie de sortie du capitalisme ». Chercheur à l’IDHE (Institutions et dynamiques historiques de l’économie), 
il participe aux travaux 
de l’Institut européen 
du salariat. Son parcours universitaire se double 
d’un engagement politique, 
il est militant du PCF 
depuis près de quarante-
cinq ans. En 2010, 
alors que la réforme 
des retraites Fillon est très contestée, il propose 
une autre issue, en publiant, à La Dispute, l’Enjeu 
des retraites, puis, 
en 2012, l’Enjeu du salaire et Puissances du salariat. En 2013 est paru chez Peter Lang, avec Bernadette Clasquin, The Wage Under Attack : Employment Policies in Europe. Il fonde 
en 2011 une association d’éducation populaire, Réseau Salariat (reseausalariat.info). C. R.
Avec plus de 10 % de chômeurs 
en France, un marché du travail 
en crise, vous préconisez « la révolution par le salaire », alors que le salariat est considéré par beaucoup comme une aliénation…
Bernard Friot. Le salaire implique bien davantage qu’un lien de subordination et du pouvoir d’achat. S’en tenir là nous empêche de lire les dimensions anticapitalistes conquises dans le salaire entre les années 1930 et 1970, à savoir la qualification de la personne dans la fonction publique et la cotisation qui socialise déjà 45 % du salaire. Ces conquêtes, gagnées sous l’impulsion de la CGT et des communistes, sont des tremplins considérables pour une autre définition de la valeur économique et donc du travail. 40 % du PIB sont déjà produits dans le cadre des services publics et de la Sécurité sociale par les fonctionnaires, les retraités, les soignants, les parents et les chômeurs. Autant de personnes qui ne relèvent ni du marché du travail ni de la valorisation de la propriété lucrative par la production de marchandises. Cela ouvre un possible pour sortir du capitalisme. Le salariat, c’est la classe révolutionnaire en train de se construire en assumant ses conquêtes, en poussant plus loin l’affirmation de cette alternative. Une alternative au marché du travail par la généralisation du salaire à vie des fonctionnaires et des retraités. Mais aussi une alternative à la propriété lucrative et au crédit par la généralisation de la cotisation, pour financer l’investissement, et de la copropriété d’usage de tous les outils de travail. Enfin, une alternative à la mesure de la valeur par le temps de travail, par la généralisation de sa mesure, par la qualification des producteurs, comme c’est déjà le cas pour l’administration et la Sécurité sociale.
Lire la suite

Syrie: la France doit prendre l'initiative politique

Selon Washington, toutes les options sont sur la table concernant la Syrie. Cependant, plus les heures passent, plus c'est l'option d'une intervention militaire de quelques puissances, dont la France, qui se précise.
L'escalade de la confrontation militaire provoquée par le régime syrien suscite de très graves inquiétudes.
Les bombardements à l'arme chimique, dont la responsabilité est attribuée au régime de Bachar Al Assad, ont fait franchir un pas spécifique et particulièrement criminel dans l'horreur. Il faut encore que toute la lumière soit faite sur ces bombardements… Mais les États-Unis, qui auraient déjà formé près de trois cents combattants de commandos pour l'ASL (armée syrienne libre) au cours de ces dernières semaines, ont maintenant renforcé leur flotte de guerre armée de missiles de croisière en Méditerranée.
La crise syrienne est devenue dans les faits une crise géo-politique internationale. Le bilan de cette confrontation est effroyable : environ 100 000 morts, plusieurs millions de réfugiés dont un million d'enfants, un pays dévasté, des villes en cours de destruction, une société pulvérisée par une violence et des affrontements internes directement soutenus par des États et différents acteurs politiques de la région. Il faut arrêter ça ! Les affrontements avaient déjà franchi le seuil de l'inhumanité avec des exactions d'une sauvagerie rarement égalée, comme ces civils égorgés vivants par des groupes salafistes se situant dans l'opposition.
Aujourd'hui, une intervention militaire de Washington et de ses alliés constituerait un degré supplémentaire dans l'inacceptable, dans cette escalade sans issue. Bombarder la Syrie serait ajouter la guerre à la guerre. Avec les risques rarement égalés d'un embrasement au Moyen-Orient, notamment d'une explosion du Liban où les attentats, les représailles et les vengeances se succèdent.
Laurent Fabius, qui prétend faire de la France "une puissance repère", appelle hier à une réaction de force. Il dit aujourd'hui que la solution "reste politique"... La France doit maintenant parler clair et prendre une forte initiative.
Le Parti communiste français appelle les autorités françaises à prendre l'initiative d'une réunion au sommet des belligérants et des principales puissances impliquées, les États-Unis et la Russie bien sûr, mais aussi la Turquie et l'Iran, afin de définir les conditions d'un arrêt de l'escalade dans la confrontation militaire, et d'une transition démocratique en Syrie. Il faut reprendre l'esprit et l'ambition de la deuxième conférence de Genève qui aurait dû tracer la voie d'une telle solution il y a déjà des mois. Il faut aussi obtenir l'engagement du Secrétaire général de l'ONU pour que l'exigence d'une solution politique l'emporte contre les menaces qui pèsent sur la sécurité internationale.
Chacun doit maintenant mesurer sérieusement la responsabilité qu'il doit prendre. Il y a urgence.
Communiqué du Parti communiste français

vendredi 23 août 2013

Le nouveau cadeau empoisonné de madame la ministre

Lundi soir, la ministre de l'enseignement supérieur a annoncé la création d'une caution locative étudiante. L’état se portera alors caution pour les étudiants qui ne peuvent pas fournir la ou les cautions demandées par le bailleur. Cette mesure s'adressera en priorité aux étudiants issus de famille monoparentale et aux étudiants étrangers. La ministre a déclarée : «Il doit s'agir d'une étudiante ou d'un étudiant qui ne peut pas produire familialement une double caution», notamment «les enfants de familles monoparentales» ainsi que «les étudiants étrangers qui ne disposent pas de beaucoup de ressources». La mise en place de cette mesure se fera progressivement. « Cette mesure se mettra en place de façon expérimentale dès cette rentrée 2013 pour environ 1 500 à 2 000 étudiants et sera généralisée en 2014, au printemps, pour toucher 14 000 à 20 000 étudiants en régime de croisière » a annoncé la ministre. Cette année la mesure sera donc expérimentale avec pour ambition de l'étendre les années suivantes.

Le ministère de l'Enseignement supérieur et la Caisse des dépôts et consignations se porteront caution à hauteur de 300.000 euros. Le Crédit coopératif, opérateur du dispositif, sera garant à hauteur de 4 millions d'euros.En contrepartie, l'étudiant bénéficiaire de cette aide versera chaque mois une somme correspondant à 1,5 % de son loyer «pour faire face à des aléas», a expliqué la ministre, selon laquelle un tel système «responsabilise l'étudiant».

En d'autres termes, il s'agit de subventionner les bailleurs privés et d'endetter les étudiants plutôt que de répondre à leurs besoins avec la construction et la réappropriation des dizaines de milliers de logements sociaux qui font aujourd'hui cruellement défaut. La ministre continue sur sa lancée ultralibérale, après avoir privatisé les universités et le CROUS, elle donne maintenant des chèques en blanc au secteur privé du logement étudiant. Cette mesure bien qu'aidant des étudiants en difficultés est profondément dangereuse pour l'ensemble du monde étudiant ! Le secteur public est en train d'être démantelé pour le plus grand plaisir des entrepreneurs privés qui récupèrent, en plus, des cautions de la part de l’État.

Pourtant la solution pour sortir les étudiants et les étudiantes dans la galère n'est pas de donner encore et toujours plus d'argent au secteur privé. Mais bel et bien de donner les moyens financiers au secteur public pour garantir à tous les étudiants un logement décent à prix abordable.

jeudi 22 août 2013

Retraite : les fausses évidences de Michel Sapin

Michel Sapin a affirmé ce mardi qu'un allongement de la durée de cotisation était une mesure "évidente" pour réformer le système des retraites et qu'elle s'appliquerait "à tous les Français". La vérité oblige à dire que c'est tout sauf une évidence comme le prétend le ministre du Travail. Cette recette a été utilisée par la droite dans les précédentes réformes des retraites. On a vu le résultat : un échec complet qui n'a pas permis de corriger les déficits. Dans les faits, l'allongement de la durée de cotisation a éloigné les jeunes générations du marché du travail et augmenté le chômage, cause principale des déficits. Il faut toujours faire attention aux fausses évidences même quand elles sont proférées par un ministre.

La gauche a su en 1982 prendre des mesures courageuses, faire une réforme progressiste avec l'âge ouvrant droit à la retraite à 60 ans. Soyons à la hauteur de cette ambition en imaginant une réforme qui tourne le dos aux réformes de la droite. Il faut faire autrement. Notamment en répondant au défi l'emploi et singulièrement celui des jeunes générations qui est le principal moyen d'assurer le financement des retraites pour aujourd'hui et demain.

mercredi 21 août 2013

Enquête coût de la vie étudiante : + 1,6 % pour l’année 2013-2014

Pour la neuvième année consécutive, l’UNEF publie son enquête sur le coût d’une année d’étude dans l’enseignement supérieur. Cette année, le coût de la vie étudiante augmente de 1,6 % (soit 1,5 fois l’inflation) portant le prix total d’une année d’étude à une somme comprise entre 10 500 et 15 500 euros.

Les principales augmentations: les charges locatives et les frais obligatoires.

Deux postes de dépenses en particulier tirent le coût de la vie étudiante vers le haut. Les dépenses liées au logement, notamment hors loyers, ont ainsi explosé depuis l’année dernière (+ 12,2 % pour l’électricité, + 6,7 % pour l’assurance habitation). Parallèlement, les frais obligatoires (frais d’inscription, ticket de restauration, cotisation sécu…) ont aussi été revus à la hausse. Entre 2002 et 2013, ces frais fixés annuellement par le gouvernement ont ainsi augmenté de +35 % !

Les étudiants non boursiers particulièrement exposés.

Le gouvernement a annoncé cet été une réforme du système de bourse concernant 92 000 étudiants dès la rentrée 2013. Les 5 % d’étudiants touchés par la réforme voient ainsi leur coût de la vie diminuer cette année. Cependant, pour les étudiants non concernés par la réforme, la perte de pouvoir d’achat est réelle et s’élève à près de 2%, soit le double de l’inflation.

La solidarité familiale : un recours de plus en plus difficile.

Notre système d’enseignement supérieur fait reposer l’essentiel des dépenses d’éducation sur les épaules des familles. Mais avec la crise économique, la baisse des aides fiscales et l’augmentation du coût de la vie, les foyers n’ont plus réellement les moyens d’assurer le financement d’une année d’étude.

On peut prendre comme exemple un foyer avec un enfant et dont les deux parents gagnent le salaire médian (1 675 euros par mois brut). Le coût d’une année d’étude représente alors 40 % du budget total du foyer. Une somme impossible à réunir. Les étudiants doivent trouver eux même de quoi subvenir à leurs besoins (plus de 50 % d’entre eux sont salariés pendant l’année), ou renoncent tout simplement à des dépenses (en premier lieu en matière de santé).

Cibler le logement et favoriser l’autonomie : les deux urgences étudiantes.

La réforme des bourses va permettre à 5 % des étudiants de voir leurs conditions de vie s’améliorer. Cependant, cette réforme ne suffira pas à elle seule à répondre à la majorité des difficultés que rencontrent les étudiants. Le gouvernement doit d’abord cibler le mal à la racine en renforçant son action sur le logement étudiant en agissant sur tous les leviers :

- L’encadrement des loyers à la relocation pour faire baisser le coût des loyers.

- La revalorisation des aides au logement dont le montant est le même depuis 1993.

- L’exonération de la taxe d’habitation qui constitue souvent un 13ème mois de loyer.

- La mise en place d’un système de cautionnement solidaire universel.

Deuxième urgence, cesser de faire porter l’essentiel du coût des études sur les épaules des familles. Pour cela l’UNEF réclame :

- La fin de la hausse annuelle des frais obligatoires (frais d’inscription, ticket restauration…) et le gel de ces frais sur toute la durée du quinquennat.

- La montée en puissance des aides à l’autonomie pour atteindre 300 000 étudiants concernés (contre 7000 aujourd’hui) d’ici la fin du quinquennat.

mardi 20 août 2013

Les Estivales du Front de Gauche

Samedi 24 et dimanche 25 août 2013

LE PROGRAMME
Samedi 24 août
Sur trois créneaux horaires de deux heures, la journée du samedi sera consacrée à des
ateliers thématiques, répartis en cycle. La journée s’organise ainsi :
09h30 à 11h30 : ateliers
11h45 à 13h45 : repas
14h00 à 16h00 : ateliers
16h30 à 18h30 : ateliers
19h00 à 21h00 : repas
A partir de 21h30 : soirée festive
Dimanche 25 août
09h30 à 13h00 :
Les tables rondes
Un an après le 6 mai 2012 : construire une alternative à gauche !
Résister à l’austérité !
Le Front de Gauche dans la rentrée

Séminaire de rentrée du gouvernement : « Arrêter les prophéties, mettre en œuvre le changement à gauche »


Jean-Marc-Ayrault-4.jpgLe gouvernement fait sa rentrée politique avec un séminaire prospectif sur la France en 2025. C'est un remake bien peu crédible de « Retour vers le futur » auquel se livre aujourd'hui l'exécutif. Comment croire en un storytelling pour 2025 alors que  les engagements du candidat Hollande en 2012 sont à ce point foulés du pied. Les prophéties n'ont jamais fait une politique et avant de penser à 2025, le Président et le gouvernement devraient se concentrer sur 2013. Ce sont des solutions concrètes, ici et maintenant, que réclament les Français qui ont majoritairement voté pour le changement en 2012.

Si l'exécutif pense pouvoir redonner confiance par ce séminaire de rentrée à toutes celles et ceux qui redoutent l'avenir, c'est peine perdue. Qu'il commence par inscrire à l'ordre du jour du Parlement les grandes lois sociales et économiques pour une véritable relance et un redressement. Il y a urgence sur l'emploi, les salaires et le pouvoir d'achat. La prochaine réforme des retraites doit rompre avec les logiques régressives des dernières années. Cela se joue maintenant et non en 2025.

Olivier Dartigolles,
Porte-parole du PCF

lundi 19 août 2013

Olivier Dartigolles (PCF) répond à David Assouline (PS) et lui propose un débat

Le débat politique doit se hisser au niveau des enjeux, traiter des sujets qui préoccupent prioritairement les françaises et les français, qui, dans leur écrasante majorité, appréhendent l'avenir. Les sujets traités par Manuel Valls au cours des dernières semaines ne font pas partie de ces urgences. L'activisme estival du ministre de l'intérieur ne doit pas nous détourner de l'essentiel : l'emploi, les salaires et le pouvoir d'achat, les retraites.

David Assouline, porte-parole du PS, interpelle le PCF. Il souhaite débattre. Depuis la victoire de la gauche, rassemblée au second tour de l'élection présidentielle après 10 années avec la droite aux affaires, nous ne cessons d'appeler à une politique de gauche pour le changement. Dès la rentrée, comme semble le proposer aujourd'hui Claude Bartolone, président de l'Assemblée nationale, la majorité de gauche au Parlement peut inscrire à son ordre du jour les propositions de loi pour engager résolument le changement.

Je me rends, pour le PCF, à l’Université d’été du PS qui se tiendra le week-end prochain à La Rochelle. David Assouline accepterait-il d'en débattre à cette occasion ?

Olivier Dartigolles,
Porte-parole du PCF

jeudi 1 août 2013

Blog en vacances......



A partir de ce jour, votre blog  passera en mode "vacances" pour quelques jours, mais nous serons de retour très vite.