vendredi 20 septembre 2013

Monique et Michel Pinçon-Charlot : "La classe dominante use aussi d’une violence idéologique"

Fête de l'Humanité. Deux ans après la parution du Président des riches, Monique Pinçon-Charlot et Michel Pinçon reviennent sur le devant de la scène avec la Violence des riches. Une plongée dans l’univers d’une classe dominante dont les instruments de pouvoir, économiques, financiers, culturels, médiatiques et politiques, déstabilisent 
de plus en plus notre démocratie au détriment du peuple. Ils étaient ce samedi les invités des Amis de l'Humanité à La Courneuve. Après plusieurs plongées au cœur de l’oligarchie française, vous avez décidé dans votre dernier livre de décrypter la violence que la classe dominante exerce sur le peuple. Comment se traduit cette violence ?
Monique Pinçon-Charlot. De plusieurs manières… Il y a d’abord la violence économique, dans sa version néolibérale, avec une finance spéculative qui prend le pas sur la production industrielle. Les exemples d’entreprises françaises comme Peugeot, Arcelor et bien d’autres, licenciant à tour de bras malgré des bénéfices énormes sont légion. C’est l’exemple immédiat de cette violence exercée par la confrérie des grandes familles ! Il y a ensuite la violence politique avec le mensonge d’État comme technique assumée. Le président Hollande et son gouvernement ont beaucoup trahi leurs promesses de campagne et les valeurs socialistes. C’est une violence terrible que le mensonge politique. La classe dominante use aussi d’une violence idéologique puisqu’il s’agit de faire croire que le néolibéralisme est naturel. Que les marchés sont comme la lune qui brille ou les prés qui verdoient. Pour ce faire, cette classe très consciente d’elle-même utilise une autre forme de violence : la violence linguistique. Ici, il s’agit de manipuler le langage pour corrompre la pensée. Toutes ces violences forment au final une sorte de feu d’artifice qui aboutit chez les classes moyennes et populaires à un fatalisme mortifère avec le sentiment qu’il est impossible de changer les choses. Et c’est ça le plus terrible.
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