vendredi 6 septembre 2013

Rentrée scolaire. Rythmes scolaires, une aubaine pour le secteur privé ?

En lançant une réforme sans moyens pour l’appliquer, l’État offre un boulevard aux acteurs du périscolaire, un secteur déjà en plein essor.
Bientôt des écoles primaires sponsorisées par le CAC 40 ? Nos enfants apprendront-ils à lire dans une classe Total et à compter grâce aux assurances Axa ? Un tel scénario relève de la fiction… pour l’heure en tout cas. Dès la rentrée 2014, certaines activités périscolaires, instaurées par la nouvelle semaine de quatre jours et demi, seront financées par l’entreprise Total. Le 7 juin, le groupe pétrolier a en effet signé un accord-cadre avec la ministre Valérie ­Fourneyron, aux termes duquel il s’engage à financer des projets en faveur de la jeunesse, à hauteur de 16 millions d’euros. Quatre millions seront destinés à « des activités éducatives et culturelles en dehors du temps scolaire, notamment en accompagnant la réforme des rythmes éducatifs dans le premier ­degré », détaille le communiqué du ministère. « Il ne s’agit que d’une renégociation d’un accord signé en 2009 avec Martin Hirsch », explique Catherine Ferrant, déléguée générale de la fondation Total. Qui s’est vu demander par le nouveau gouvernement d’orienter une partie de ces fonds vers le financement de sa réforme.
Ce recours à des fonds privés « trahit un glissement insupportable dans la manière dont l’État considère le futur de l’organisation scolaire », a ­dénoncé, cet été, l’Association des maires ruraux de France. C’est la conséquence d’une réforme « imposée aux collectivités locales mais qui n’est pas financée par l’État », ajoute son directeur, Cédric Szabo. À l’instar de l’État, des collectivités vont-elles, par manque de ressources, se tourner vers le secteur privé ?
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