jeudi 24 octobre 2013

GAD : rencontre avec les salariés en lutte


Josselin, petite cité de caractère bretonne. Le 22 octobre au matin, à deux pas du château de Rohan encore habité par une « illustre » famille de l’ancienne noblesse française, quelque 300 salariés en tenue de travail viennent déloger de force une soixantaine de leurs collègues qui occupent l’entrée de l’usine pour demander de meilleures indemnités de licenciements. Ils sont salariés de la même entreprise, le groupe GAD, mais sur deux sites différents. Celui de Lampaul est condamné à la fermeture ; celui de Josselin est épargné – pour l’instant. A regarder ces images, on se demande : comment a-t-on pu en arriver là ? C’est pour tenter de le comprendre que je me suis rendu sur les lieux, la nuit, pour discuter avec les salariés qui occupent les entrées de l’usine.
Un site de qualité
La société Louis GAD, à Lampaul, a été rachetée en 2008 par la CECAB, alors un solide géant de l’agroalimentaire français. En plus des 15 millions qui ont été ponctionnés sur la trésorerie du site de Lampaul peu après son achat, pour renflouer les caisses du site de Josselin, ils ont bénéficié de tout le savoir-faire de l’entreprise en matière de procès de transformation du porc. Pour les salariés, c’est aussi depuis cette date qu’ils ont perdu leur prime de participation – et ce pour pouvoir payer le siège social du groupe, d’une valeur de plus de 3 millions d’euros !
L’abattoir de Lampaul est de grande qualité et de dimension internationale : le seul en France à posséder l’agrément pour exporter dans tous les pays du monde, notamment la Chine. La chaine est maîtrisée, les conditions sanitaires irréprochables. Les salariés en sont très fiers : « tu pourrais opérer quelqu’un sur une de nos tables d’abattoir, il n’aurait pas d’infection nosocomiale », lâche en plaisantant un des salariés qui assurent le blocage du site. Malgré tout, sous la gestion d’une nouvelle équipe, la branche est devenue déficitaire et le groupe a été mis en redressement judiciaire en février dernier.
Une catastrophe sociale
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