jeudi 28 novembre 2013

Marche le 1er décembre pour la Révolution fiscale

Pierre Khalfa, coprésident de la Fondation Copernic, explique les enjeux de l’appel du Front de gauche à une manifestation le 1er décembre, « Pour la Révolution fiscale, la taxation du capital, l’annulation de l’augmentation de la TVA ».
« Ras-le-bol fiscal » semble être le mot d’ordre fédérateur d’une série de mouvements sociaux hétéroclites. Bonnets rouges, jaunes, bleus, verts, les poussins après les pigeons, etc., c’est à qui mettra en avant sa spécificité pou dénoncer une fiscalité qui serait devenue confiscatoire. Cette expression a été curieusement lancée par les déclarations du ministre de l’Économie et des Finances et par le président de la République lui-même. On a là le cas d’école d’un gouvernement adoptant des mesures fiscales pour, dans la foulée, en regretter les effets. Aujourd’hui, le premier ministre annonce une remise à plat de la fiscalité. On a envie de lui dire chiche, car nous avons en France une fiscalité à la fois injuste et inefficace qui mine le consentement à l’impôt, et ce depuis des décennies. Injuste, avec la multiplication des niches fiscales au bénéfice des ménages les plus riches et des entreprises ; injuste avec un impôt sur le revenu de moins en moins progressif et qui ne représente que moins d’un quart des recettes fiscales ; injuste car la TVA qui en représente près de la moitié, touche de manière disproportionnée ceux qui consomment l’essentiel de leur revenu, c’est-à-dire les classes populaires ; injuste enfin car l’impôt sur les sociétés est, de fait, inversement proportionnel à la taille de l’entreprise. Inefficace, car l’État n’a plus les moyens de mener ses missions, les recettes fiscales nationales étant passées de 22 % du PIB au début des années 1980 à 16 % en 2010 et doit s’endetter auprès des marchés financiers. Suivant un rapport datant de 2010 du rapporteur général du budget, le député UMP Gilles Carrez, si la fiscalité était restée ce qu’elle était en 2000, la France aurait connu un excédent budgétaire en 2006, 2007 et 2008 et son déficit n’aurait été que de 3,7 % en 2009, année de la plus forte récession depuis la seconde guerre mondiale, au lieu de 7,5 %.
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