jeudi 12 décembre 2013

Coût du nucléaire : l'ntervention du député FDG André Chassaigne à l'Assemblée nationale

Monsieur le Président,
Monsieur le ministre,
Chers collègues,
Nous examinons aujourd’hui une proposition de résolution présentée par M. Denis Baupin et le groupe écologiste visant à la création d’une commission d’enquête relative aux coûts de la filière nucléaire, à la durée d’exploitation des réacteurs et à divers aspects financiers de cette production.
Nos collègues souhaitent par la voie de cette commission que notre assemblée évalue le coût de la filière nucléaire française pour l’État, les contribuables et les consommateurs, mais également les incertitudes financières pesant sur l’avenir de cette technologie.
C’est une interrogation légitime. La Cour des comptes s’était déjà penchée en janvier 2012 sur les coûts de la filière électronucléaire, rassemblant l’essentiel des données factuelles disponibles actuellement sur les éléments qui constituent les coûts, passés, présents et futurs, de la production d’électricité nucléaire en France.
Ce rapport établissait deux principaux constats. D’une part, la progression des coûts de construction, qui ont triplé entre la construction de Fessenheim en 1978 et la construction de l’EPR de Flamanville  et la progression du montant des investissements de maintenance et de sûreté.  
D’autre part, l’état des lieux établi par la Cour des comptes soulignait les incertitudes qui pèsent sur le coût réel qui devra être supporté pour le démantèlement des installations et le traitement et la valorisation des déchets nucléaires. Les divergences d’appréciation sont parfois frappantes. Ainsi, l’enfouissement des déchets les plus dangereux ne coûterait « que » 14,4 milliards d’euros selon EDF… mais 36 milliards selon l’Andra !
 Ces sommes ne sont en outre toujours pas couvertes par les industriels. Sur les 79 milliards d’euros estimés pour le démantèlement et la gestion des déchets, moins de la moitié est provisionnée. Surtout, les provisions d’EDF sont particulièrement vulnérables aux aléas économiques : leur pérennité est tributaire d’une rentabilité suffisante des placements financiers d’EDF, qui ont déjà beaucoup souffert de la crise économique de 2008. La prolongation des réacteurs existants est susceptible aussi d’entraîner des coûts importants. Selon EDF, il serait nécessaire d’investir pour cela 50 milliards d’euros sur quinze ans, et 55 milliards si l’on intègre les dépenses prévues pour améliorer la sûreté suite à Fukushima.
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